Après les enseignants mercredi, près de 13 millions d’élèves et apprentis retrouvent le chemin de l’école ce jeudi 1er septembre. Une rentrée délicate pour Pap Ndiaye, car le nouveau ministre de l’Éducation nationale doit faire face à une pénurie d’enseignants et à une inflation galopante qui pèse sur le portefeuille des familles et des établissements scolaires.
Après l’été caniculaire, place au coup de chaud de la rentrée : prix des fournitures scolaires qui flambent, professeurs recrutés en urgence et sans expérience pour compenser la pénurie d’enseignants, crise des vocations, manque de reconnaissance salariale… Les voyants sont déjà au rouge et Pap Ndiaye n’est pas au rendez-vous, selon le député insoumis Paul Vannier :
« Nous savions qu’il manquerait des enseignants, 4 000 en l’occurrence. Nous savions que l’inflation frapperait durement le budget des ménages. Et face à cela, force est de constater que Pap Ndiaye a pris de véritables vacances. Il a attendu les tous derniers jours pour faire davantage de communication que d’action concrète. »
Dans un contexte inédit de pénurie d’enseignants, le ministre veut rassurer. Il promet qu’il y aura un professeur devant chaque classe. Seulement, atteindre cet objectif passe par le recrutement de contractuels, des enseignants non titulaires et, pour certains, formés en quatre jours. Ils représentent entre 8 et 10% des enseignants des collèges et lycées.
Je souhaite une bonne rentrée aux 1,160 million d’enseignants et de personnels de l’Éducation nationale. Je sais pouvoir compter sur vous pour faire réussir vos élèves, et vous pouvez compter sur moi.
« On part de tellement loin »
Les critiques à l’égard de Pap Ndiaye sont injustes selon la députée Renaissance Céline Calvez, qui défend le ministre de l’Éducation et surtout les mesures lancées ces derniers mois : « Face à l’inflation, on a augmenté l’allocation de rentrée scolaire et on a dégelé le point d’indice, ce qui fait qu’on peut avoir jusqu’à 4% d’augmentation sur les salaires des professeurs. On part de tellement loin que, forcément, il faut faire beaucoup. Mais on a encore plus envie de trouver des solutions. »
Pour améliorer l’attractivité du métier, Pap Ndiaye promet 2 000 euros net par mois pour les professeurs débutants, pas avant la rentrée 2023 toutefois. Mais la revalorisation salariale ne suffira pas. Il faut également améliorer les conditions de travail de la communauté éducative qui s’est sentie méprisée par son prédécesseur, Jean-Michel Blanquer, pendant cinq ans.
Autre chantier de la rentrée, après deux ans de crise sanitaire : le niveau des élèves, qui est estimé trop bas pour un élève sur quatre en classe de troisième. Une grande réflexion sera menée sur le collège.
La tâche est immense, a reconnu Emmanuel Macron la semaine passée, devant les recteurs d’académie. Le chef de l’État veut mettre l’éducation au cœur de son nouveau mandat, après un premier quinquennat achevé dans l’hostilité générale du corps enseignant.