Ça alerte de toutes parts et des dégâts matériels sont déjà enregistrés au Bénin. La montée des eaux et les risques d’inondations restent évidents. Alors que des dizaines de décès sont déjà enregistrés au Niger du fait des inondations, les béninois doivent redoubler de vigilance. Et déjà, l’on craint des inondations comme celles de 2010….
Doit-on s’attendre à nouveau au pire comme ce fut le cas en 2010 au Bénin ? La question trottine dans les têtes même si les prévisions météorologiques ne sont pas encore si alarmantes. En effet, les inondations de 2010 se sont révélées comme étant les plus désastreuses de l’histoire du Bénin avec une quarantaine de morts enregistrés, précisément quarante-trois (43). Près de 100 000 sans-abris et quelques 800 cas de choléra ont en outre été recensés dont 7 mortels tandis que plusieurs personnes ont succombé au paludisme. De plus, des milliers d’ hectares de terres, représentant 40% de la production de riz, de maïs, de mil et d’autres productions vivrières du pays ont été détruits lors de ces inondations qui ont touché plus de cinquante communes. Le gouvernement n’avait donc pu s’empêcher de lancer un appel à l’aide internationale. Un mauvais souvenir qui semble hanter à nouveau les esprits. Surtout avec la situation inquiétante au Niger, pays voisin et traversé par le même fleuve, le fleuve Niger et dont la montée des eaux restent l’une des causes de l’inondation. Déjà 82 morts sont enregistrés au Niger suite aux inondations et des milliers de déplacés, selon les informations de la Direction générale de la protection civile, relayées par plusieurs médias. Plus de 500 villages seraient touchées alors que plus 12 000 maisons se sont effondrées, des tonnes de vivres emportées par les eaux. De quoi semer la panique dans le rang des béninois.
Des alertes aux inquiétudes…
Depuis quelques semaines, les alertes se multiplient quant à la montée des eaux du fleuve Niger et du fleuve Ouémé et des risques d’inondation dans les communes riveraines. D’abord, c’est la Cellule interinstitutionnelle de prévision et d’alerte du système d’alerte précoce du Bénin qui a lancé l’alerte dans son bulletin. Selon les informations du bulletin, le sud-est du Bénin est confronté à une crue inquiétante au niveau de la vallée de l’Ouémé de même que le nord est exposé à la montée du fleuve Niger. 919 002 personnes, 8292 hectares d’habitations, 62179 hectares de champs agricoles et 277 km de pistes sont potentiellement exposés à cette crue, selon les informations. Des précisions, il ressort que le fleuve Ouémé a atteint des hauteurs inquiétantes au point où, à Zangnanado, il est à 780 cm et à Bonou 675 cm. Selon le bulletin d’alerte, l’eau va continuer à gagner du terrain au niveau du fleuve Ouémé et du fleuve Niger. Dans un communiqué en date du 29 août 2022 et signé du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Publique, le gouvernement appelle les populations à plus de vigilance face à la montée des eaux dans certaines localités. Le gouvernement invite les populations à éviter des comportements à risques susceptibles d’alourdir les dégâts. « Les fortes précipitations enregistrées ces derniers temps dans les localités de la région septentrionale de notre pays, engendrent la montée des eaux dans les bassins des fleuves et occasionnent des inondations dans plusieurs communes. Les services de prévision viennent de lancer pour les communes de Karimama, Malanville, Bonou et Adjohoun, une alerte orange qui peut à tout moment évoluer au rouge. Elle peut s’étendre à d’autres communes » précise le communiqué ministériel. Le gouvernement déplore, par ailleurs, le fait que certains citoyens continuent d’adopter des comportements à risques. Face à cette situation qui pourrait alourdir les dégâts résultant des inondations, les populations sont invitées « à respecter les mesures de protection civile prises par les autorités politico-administratives et les pairs éducateurs et secouristes notamment les mesures d’évacuation à temps des personnes et des biens vers des familles d’accueil plutôt que sur les sites d’accueil; suivre régulièrement les émissions radiophoniques locales et appliquer les consignes données par les autorités compétentes ; éviter la traversée des cours d’eau, les transports fluviaux nocturnes avec des barques surchargées en violation de la réglementation sur le transport fluvial ; éviter de se baigner dans les cours d’eau ou d’y faire ses besoins ; éviter de vivre dans les maisons menaçant de ruine, susceptibles de s’écrouler par l’effet des eaux ou celles dont les fils électriques sont immergés ; respecter les mesures barrières anti-Covid-19 ». Toutefois, pour recevoir de l’aide ou dénoncer des comportements à risques, les populations peuvent contacter le 166. Doit-on s’inquiéter et craindre à nouveau le pire? Les autorités béninoises sont vivement interpellées afin d’anticiper sur les dégâts pour limiter les catastrophes.