L’Association pour la paix et la prévention de l’extrémisme violent dans les pays du Golfe de Guinée (Apev) organise, avec l’appui de la Coopération Suisse et du gouvernement béninois, un dialogue national pour la prévention de la violence extrême et la promotion du vivre ensemble en paix au Bénin. La présente assise qui se déroule à Golden Tulip hôtel à Cotonou du 06 au 08 septembre 2022 permettra aux différents acteurs d’explorer de nouvelles pistes de solutions…
Trois jours durant, des acteurs de la société civile, des représentants des forces de défense et de sécurité, des leaders communautaires, chefs traditionnels et religieux, des universitaires, maires, députés et autorités politico-administratives et autres personnes ressources harmoniseront leurs expériences et connaissances afin de parvenir à de nouvelles approches de solutions quant à la prévention de l’extrémisme violent au Bénin. Le présent dialogue national se veut donc un cadre d’échanges entre les représentants de différents secteurs publics et ceux de la société civile du Bénin afin qu’ils échangent sur les conditions du vivre ensemble, les causes sociales, politiques et économiques de l’extrémisme violent ainsi que les actions de prévention de la menace.
Dans son intervention, le Général Améyi Célestin Guidimey, vice-président du Comité présidentiel de contrôle des missions de sécurité et président de l’Apev, a fait savoir que le continent africain fait face à des menaces sécuritaires depuis plus d’une décennie.
Si aucun pays de la sous-région ne se trouve épargné du terrorisme du fait de la porosité des frontières sans oublier les conflits ethniques, communautaires, des problèmes de gouvernance créent des radicalisés, des extrémistes, admet-il. Ces dernières années, des pays du Golfe de Guinée ont subi des attaques terroristes perpétrées contre les symboles des Etats, les forces de défense et de sécurité ainsi que les populations. Des dispositions sont donc prises face à ces urgences sécuritaires. A en croire le Général Améyi Célestin Guidimey, il importe de se demander si la riposte militaire serait le recours qu’il faut quand bien même des mesures civiles et de renforcement de la résilience de la société ont été prises.
D’où la nécessité de mobiliser les acteurs ou parties prenantes autour d’un dialogue pour mener des réflexions sur les solutions alternatives dans l’optique d’accompagner les efforts du gouvernement. Il s’agit donc spécifiquement, à travers le Dialogue national, de mieux appréhender la menace terroriste et ses causes, favoriser un débat public national sur la menace et des réponses de prévention, promouvoir le dialogue comme outil central de prévention de la violence, contribuer à une redevabilité publique en matière de prévention de l’extrémisme violent.
Pour Serge Camille Tonoukouin, Chargé de programme à la Coopération Suisse au Bénin, c’est un pas de plus qui vient d’être franchi sur un chemin long. Il a reconnu la nécessité d’emprunter la voie du dialogue pour prévenir l’extrémisme violent tout en admettant qu’il urge d’élargir l’éventail des solutions possibles. De l’analyse des causes à la mise en place des politiques cohérentes en vue de la fourniture des services sociaux de base au niveau local, Serge Camille Tonoukouin évoque la nécessité de réduire les disparités au niveau des communautés. Procédant à l’ouverture des travaux, le Directeur adjoint du cabinet du ministère de l’intérieur et de la sécurité publique a fait savoir que la menace sécuritaire plane toujours malgré les efforts consentis.
Toute chose qui appelle à entrevoir de nouvelles approches de solutions dans l’optique d’une réorientation des politiques et stratégies. Si la situation cristallise les attentions, elle appelle à consentir d’énormes ressources qui auraient pu être investies dans la fourniture des services sociaux de base. “Sans la sécurité, aucune action de développement n’est envisageable“ a-t-il déclaré avant d’inviter les participants à mener des réflexions profondes afin de faire du Bénin, un pays sûr et sécurisé pour tous.