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Réforme du système partisan au Bénin: Beaucoup de louanges, peu de résultats

Publié le lundi 12 septembre 2022  |  La Nouvelle Tribune
Élections
© aCotonou.com par Didier ASSOGBA
Élections communales et municipales au Bénin.Quelques images dans un bureau de vote à Abomey-Calavi
Cotonou, le 17 mai 2020.Élections communales et municipales au Bénin.Quelques images dans un bureau de vote à Abomey-Calavi
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Près de quatre ans après sa mise en œuvre, la réforme du système partisan n’a, apparemment pas, comblé les attentes. En dehors du fait qu’elle a réussi à limiter le nombre de partis politiques, le système partisan n’a été guère guéri de ses vieilles maladies que sont la transhumance politique et l’influence de l’argent. Plus grave, la réforme a réussi là où on ne l’attendait pas en tuant la compétition électorale. Plusieurs semaines déjà que l’on assiste au mercato politique au Bénin. Chaque jour presque, la presse quotidienne et les sites d’information annoncent le transfert d’un homme politique d’un parti politique vers un autre.

La saison a été si fructueuse que même des partis politiques se sont adonnés à ce jeu. Le Parti du Renouveau Démocratique(PRD) a ouvert le bal en rejoignant l’Union Progressiste. Le mariage scellé entre les deux partis a donné l’Union Progressiste le Renouveau(UPR). Après lui, le PER de Nathanaël Koty s’est fondu dans l’UPR. Actuellement c’est le DUD de Valentin Houdé et la LNA de Théophile Yarou. Plusieurs autres mouvements politiques ont intégré l’UPR sans oublier des individus et personnalités politiques. Mais les pérégrinations politiques sont allées ailleurs. Le BR, l’autre grand parti de la majorité présidentielle a aussi bénéficié du transfert avec l’arrivée en son sein de leaders politiques de grande envergure et même de militants anonymes qui ont voulu profiter de la saison des transferts pour se signaler. Le caractère insolite et même ignominieux de certains transferts ont fini par renforcer maints béninois dans l’idée selon laquelle la classe politique ne s’est nullement assagie depuis 2018.

« On croyait qu’ils(les hommes politiques) allaient changer de comportement avec le nouveau Code Electoral et la Charte des partis politiques mais malheureusement on se rend compte que rien n’a changé depuis 2016 », fulmine un enseignant déçu par le spectacle ignoble qu’offre la classe politique depuis quelques semaines déjà. Sous le substantif « repositionnement », leader et même parti politique vont à la recherche de nouveaux pâturages où il y a plus d’herbes à brouter. Pourtant, la transhumance politique est l’une des plus vieilles maladies dont souffrent les hommes politiques. La réforme du système n’a pu guérir ce mal. Au contraire, elle l’a exacerbée puisque désormais, en plus des leaders politiques, ce sont même des partis politiques tout entiers qui s’adonnent à la mutation. Il s’agit d’un recul grave qui discrédite la réforme. Et qui dit transhumance, dit intrigues et influence de l’argent car, cette guerre de positionnement est souvent très vénale.

La mort de la compétition électorale
Les réformes politiques entamées en 2018 sous le vocable de « réforme du système partisan » ont conduit à une abolition de fait de la compétition électorale. Depuis 2019, les différentes élections organisées au Bénin ont été émaillées de contestation et plusieurs partis de l’opposition n’ont pas participé aux élections. En 2019, les législatives ont connu les participations des deux partis de la majorité présidentielle créés aux lendemains de la réforme. Aucun parti de l’opposition n’a pu avoir le certificat de conformité pour valider sa liste. En 2021, la situation a été presque pareille car plusieurs duos de l’opposition n’ont pas reçu le nombre de parrainages nécessaire pour participer à l’élection.

Doit-on le rappeler, ces deux élections ont été les plus violentes que le Bénin ait organisées depuis 1990. Plusieurs personnes y ont perdu la vie lors des affrontements entre l’armée et les populations à Cotonou, Bantè, Savè, Kandi et dans d’autres régions. Si dans l’esprit, ces lois n’excluent pas les partis et les leaders de l’opposition, dans les faits, l’opposition n’a pas toujours été représentée pendant les différents processus électoraux. Pour les législatives, ce fut le certificat de conformité, une pièce requise par la Cour constitutionnelle au regard de la nouvelle Charte des partis politiques qui a manqué dans les dossiers des partis de l’opposition qui n’ont pas participé à cette élection. Le seul avantage, s’il en est un, obtenu dans cette réforme est la limitation des partis politiques. On est passé de plus de 200 à 17 partis – et peut être moins avec les dernières transhumances – mais la qualité des débats politiques ne s’est nullement améliorée. Cette réduction du nombre de partis n’a rien apporté à la qualité des partis, ce que la réforme voulait hélas corriger.
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