L’ex-président centrafricain Michel Djotodia, qui a annoncé sa démission vendredi, est parti au Bénin où il vivra en exil. Un pays qu’il connaît bien pour y avoir trouvé refuge en 2006 déjà.
L’ex-président centrafricain Michel Djotodia, qui a démissionné vendredi 10 janvier, est parti pour le Bénin où il vivra en exil, a-t-on appris samedi. Le journal "Le Monde" avait, selon ses propres sources, annoncé peu avant qu’il se rendrait à Cotonou, la capitale béninoise, où se trouverait une partie de sa famille qui y possède une maison.
Michel Djotodia connaît bien le Bénin où il s’était déjà réfugié en 2006, alors que le président centrafricain d’alors, François Bozizé, l’accusait déjà d’œuvrer contre le régime. La rivalité entre les deux hommes remonte en effet à loin, du temps où l’ancien fonctionnaire et diplomate, âgé d’une soixantaine d’années, est passé du côté de la rébellion.
Djotodia, acteur de la rébellion depuis 2005
Selon Louisa Lombard, anthropologue spécialiste de la Centrafrique, c’est lorsqu’il était consul de la Centrafrique au Sud-Darfour, en 2005, que Michel Djotodia a fait la connaissance des rebelles tchadiens et d’autres hommes armés de la région. Ces derniers l’auraient aidé à devenir l’un des leaders de l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), le groupe armé centrafricain apparu en 2006.
L’accusant de conspiration, le président Bozizé, en poste depuis 2003, a alors réclamé son retour manu militari du Soudan à Bangui. Michel Djotodia, qui s’est alors réfugié au Bénin, n’a pu échapper au mandat d’arrêt et il a été incarcéré 18 mois à Cotonou, avant d’être libéré en juin 2008.
Installé au pouvoir en mars dernier par les rebelles de la Séléka, Michel Djotodia a démissionné vendredi avec son Premier ministre Nicolas Tiangaye sous la pression des dirigeants de plusieurs autres pays d’Afrique centrale réunis à N’Djamena au Tchad. Ces derniers considéraient leur départ comme l’une des conditions à l’arrêt des affrontements armés.
C’est désormais Alexandre-Ferdinand Nguendet, chef du Conseil national de transition centrafricain (CNT), qui est officiellement à la tête du pays, jusqu’à ce que le CNT puisse désigner un nouveau dirigeant, lequel sera chargé de conduire la Centrafrique à des élections, normalement prévues dans le courant de l’année.