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Musage du personnel non conventionnel à la douane : nécessité de revoir les pratiques

Publié le samedi 17 septembre 2022  |  Fraternité
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© Autre presse par DR
Musage du personnel non conventionnel à la douane : nécessité de revoir les pratiques
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Mardi 13 septembre 2022. L’attaque meurtrière d’un poste précaire de la douane survenue dans la nuit profonde dans la commune de Malanville ramène sur le tapis un vieux sujet, qui normalement, devrait relever du passé. Se trouvant au mauvais endroit au mauvais moment, deux « employés » des douaniers en service dans la localité ont perdu la vie sous les tirs nourris des assaillants. Plus chanceux, les disciples de Saint Mathieu ont eu la vie sauve. Cet épisode malheureux avec son bilan macabre est la preuve que « les Klébés » qui sont en réalité des civils faisant office de personnel d’appui aux douaniers et rétribués par eux-mêmes sur le terrain selon leur zèle, sont toujours en service. Pourtant, à plusieurs reprises, des rappels à l’ordre de la hiérarchie ont interdit aux disciples de Saint Mathieu déployés sur le terrain de faire recours à ce type de personnel. Il faut croire que tout ceci est resté sur papier. La réalité est tout autre et les derniers événements le démontrent aisément.

Policiers et douaniers dans le même bateau
Cette pratique qui doit être découragée n’est pas seulement l’apanage des agents des douanes. Les forces de l’ordre s’illustrent également sur ce terrain. Conscients de cela, les hauts gradés avaient également pris des notes de service pour interdire l’utilisation de ces profils par les Hommes en uniforme au service de la sécurité du plus grand nombre. Si le phénomène n’est plus visible comme par le passé, il subsiste néanmoins par endroits. Il n’est pas rare de voir des civils positionnés non loin des policiers arraisonner des conducteurs de motos au motif d’infractions diverses. Des conducteurs de fourgonnettes qui sont sollicités pour convoyer les motos arraisonnées des carrefours de la ville vers les commissariats se découvrent eux aussi subitement des vocations de policier et prennent du plaisir à contrôler les citoyens dans leur déplacement et même à retirer les clés des motos pour les confier aux policiers facilement identifiables sur le terrain par leur tenue. Si les multiples rappels à l’ordre ont contribué à rendre cette pratique moins visible, elle n’est pas éradiquée pour autant.

Promotion maladroite de l’insécurité
Sans le vouloir, les corps habillés qui sollicitent les services des « klébés » font la promotion de l’insécurité. Les citoyens peu enclins au respect des lois s’installent à leur tour à des endroits stratégiques sur certaines voies pour faire la poche aux populations. Se faisant passer pour des policiers, ils rackettent les passants qui commettent des infractions ou font des contrôles des pièces de motos. Ces manœuvres mettent davantage les citoyens en insécurité. Croyant naïvement qu’ils ont à faire aux forces de l’ordre, ils s’exécutent et se retrouvent à la merci de civils qui en profitent pour leur faire les poches. Ingénieux à souhait, ceux qui adoptent cette pratique changent constamment de terrains d’opération préalablement identifiés à l’avance pour ne pas se faire épingler par les vrais policiers. Fort heureusement, malgré ces précautions, la police parvient à mettre la main sur quelques-uns.

L’uniforme : un outil sacré
La tenue de travail d’un policier ou d’un douanier, qui plus est en mission sur le terrain, reste l’uniforme. Ne pas l’arborer dans ces conditions relève de la légèreté et cela doit être sanctionné. L’uniforme est l’instrument qui permet aux citoyens de savoir qu’ils sont en de bonnes mains. N’importe qui ne peut se mettre en tenue civile à accomplir des missions régaliennes de promotion de la sécurité et de collecte de ressources pour le Trésor. La noblesse et l’exclusivité de ce rôle devraient inciter ceux qui le jouent à mettre du sérieux et de la discipline dans l’exercice de leurs fonctions. A Malanville, deux « Klébés » ont sont passé de vie à trépas. S’ils avaient été éconduits lorsqu’ils proposaient leurs services, ils seraient peut-être toujours en vie. Les services d’inspection ont du pain sur la planche. Seuls les vrais policiers et douaniers devraient interpeller les citoyens. Les autres qui s’assimilent à eux n’ont pas leur place à proximité des postes de police et de douane.
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