Le Bénin était un producteur marginal de pétrole entre le début des années 1980 et la fin des années 1990. Avec l’intérêt des compagnies du secteur pour le bassin émergent ouest-africain, le pays pourrait refaire son entrée dans le groupe des producteurs de pétrole.
Le jeudi 22 septembre, la société pétrolière Zenith Energy a annoncé qu’elle a soumis au ministère béninois de l’Energie, une proposition dont le but est d’obtenir des droits d’exploitation sur le bloc pétrolier 1. Le périmètre qui abrite la découverte Sèmè, est situé au large de la ville de Sèmè-Kpodji et est adjacent à des champs en exploitation au Nigeria, dont le champ Aje.
La société a présenté une offre qui décrit certains engagements d’investissement et les conditions à négocier dans le cadre d’une attribution d’une licence initiale de neuf ans. Le document présente en détail le modus operandi que compte adopter Zenith pour rétablir et augmenter la production sur le site.
Le plan comporte par ailleurs, un volet dédié au Contenu local, qui implique l’utilisation de la main-d’œuvre locale dans la mise en œuvre des travaux.
« Nous sommes ravis d’avoir soumis cette offre pour ce qui est une opportunité extrêmement intéressante au Bénin. Le bloc 1 possède d’importantes réserves de pétrole et de gaz inexploitées. Le Bénin est une juridiction stable et attrayante pour les investissements étrangers, et nous attendons avec beaucoup d’enthousiasme de travailler en étroite collaboration avec les autorités locales afin de garantir un partenariat fructueux et durable en cas d’acceptation de notre offre », a commenté Andrea Cattaneo (photo), directeur général de Zenith.
Parallèlement à la production, Zenith prévoit d’entreprendre des activités d’exploration sur la zone du crétacé émergent qui s’étend le long de la côte ouest-africaine. Cette zone a permis de mettre en évidence un bassin prolifique s’étendant de la Côte d’Ivoire au Ghana à l’ouest et au Nigeria à l’est, avec les grandes découvertes de pétrole et de gaz d’Ogo, ainsi que le champ d’Aje.
Pour rappel, le bloc 1 a été producteur par le passé. Le dernier baril de brut y a été extrait en 1998. A l’époque, il avait une capacité de production de 2 000 barils par jour et a permis d’extraire au total 22 millions de barils pendant sa période d’exploitation.
Les dernières données géologiques du champ (datant de 2005) montrent que les réserves récupérables sur place sont estimées à 22-28 millions de barils et 428 milliards de pieds cubes de gaz naturel, avec un facteur de récupération de 22 %.
Il importe de noter que South Atlantic Petroleum (SAPETRO) y a entrecoupé des réserves de pétrole en 2009, mais elles ont été jugées non commerciales. A l’époque, la découverte avait suscité beaucoup d’espoir pour le petit pays d’Afrique de l’Ouest qui ambitionnait de redevenir un producteur d’or noir.
Si l’offre de Zenith est acceptée, la société entamera un processus de due diligence et démarrera des négociations avec le ministère en vue de finaliser un projet d’accord de partage de la production qui devra être approuvé par le corps législatif du Bénin. Ceci, conformément au Code pétrolier en vigueur.