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L’éditoriale de Paul AMOUSSOU: Les groupies

Publié le lundi 26 septembre 2022  |  La Nation
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© Autre presse par DR
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Par Paul AMOUSSOU,

Un adage béninois indique qu’il faut se préoccuper de là où l’on a trébuché plutôt que de son point de chute. Cette sagesse, il faut la recommander à tous les Africains qui, actuellement, se repaissent des discours des putschistes, surtout maliens, qui flattent l’esprit panafricaniste. Un attrape gogo en vérité. Le spécialiste du genre du moment reste le premier ministre malien, qui vient encore de sévir à la dernière assemblée générale des Nations unies, avec en point de mire la France, tête de Turc favorite une fois encore vouée aux gémonies. Et pour de mauvaises raisons. Ce qui fait de l’ex-puissance coloniale un parfait bouc-émissaire pour ce régime militaire illégal et illégitime qui, ce faisant, espère dissimuler la réalité factuelle derrière un épais écran de fumée !
Mais sublimer l’esprit panafricain ne suffira pas à occulter le fait intangible que désapprouvent les instances sous-régionales et internationales, à savoir que les militaires ont pris au Mali comme au Burkina ou encore en Guinée le pouvoir et n’entendent pas le céder après une brève transition.
A cela il faut ajouter les inconduites et légèretés des dirigeants maliens qui ont conduit le Mali dans la situation, difficile, dans laquelle il est actuellement. Tenter de faire oublier aujourd’hui les inconduites des présidents Amadou Toumani Touré et Ibrahim Boubacar Keita par des discours fleuve pourfendeurs de la France, ne servirait qu’un moment la cause de la junte malienne et ne fait pas perdre de vue aux Maliens leurs attentes, des solutions sécuritaires et celles liées à la demande sociale. Ce sont là les vrais enjeux et non pas les enfumages verbeux d’un premier ministre qui brille dans cet exercice plus que par les solutions qu’il apporte aux problèmes d’un pays, le Mali en butte à des difficultés immenses. Et dont personne d’autre n’est responsable que ses dirigeants.
Pour le reste, le développement, l’indépendance, le détachement des puissances occidentales auquel aspirent légitimement les panafricanistes, thèmes sur lesquels surfent par opportunisme les putschistes qui s’accrochent au pouvoir en Afrique de l’ouest, ne s’obtiennent pas à coups d’engueulades, de discours certes éloquents mais discourtois à bien des égards. Mais grâce à une gouvernance intelligente, à des actions structurées et conséquentes à la tête des Etats. Et l’on sait d’ailleurs, depuis Lumumba à Goita, de Sékou Touré à Sankara, qu’il faut prendre garde aux gueules de bois concomitantes aux élans faussement révolutionnaires, aux lendemains qui déchantent…Mais de cela, il ne faut pas le dire aux fanatiques du discours prétendument panafricanistes, qui réagissent tels des groupies d’une secte sous l’emprise de quelque gourou…
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