(L’Institut français change de nom et sera relogé)
Un quartier culturel et créatif verra le jour à Zongo (Cotonou) pour, entre autres, contribuer à la promotion de l’identité béninoise en matière touristique. Il sera composé de plusieurs entités dont l’Institut français du Bénin (Ifb) qui deviendra l’Institut franco-béninois. L’annonce a été faite lors d’une conférence de presse organisée, samedi 24 septembre dernier à l’Ifb, par les parties prenantes.
Il n’y a pas que les atouts naturels et historiques qui boostent le tourisme. La culture et les arts y contribuent également à travers le monde qu’ils drainent. Par la création du quartier culturel et créatif, le Bénin voudrait non seulement faciliter les créations artistiques mais aussi attirer de nombreux touristes sur son territoire.
José Pliya, chargé de mission et conseiller du chef de l’Etat, informe les professionnels des médias que le quartier culturel et créatif en question sera érigé à Zongo (Cotonou). « Le quartier prend en compte les 10 000 m2 de l’ancien Espace Kora, se prolonge vers Ganhi avec les autres 10 000 m2 qui sont en face. On récupère également du côté des rails, le domaine de l’ex-Ocbn (toute la friche de bâtiments, wagons, rails, etc.) »,
précise José Pliya.
La zone sera constituée d’entités anciennes et nouvelles réparties en pôles. « Le premier pôle sera le Musée d’art contemporain de Cotonou. Il sera implanté sur le domaine de l’ancien Espace Kora en face du ministère du Cadre de vie », indique le chargé du projet. Le musée (aux normes internationales) sera l’outil majeur du quartier et permettra au Bénin de s’inscrire sur la carte des grands espaces muséaux mondiaux pour promouvoir les plasticiens béninois, africains et internationaux. En face du musée, sur le prolongement du second espace de 10 000 m2, il y aura un autre outil majeur : l’Institut français du Bénin (Ifb) qui deviendra l’Institut franco-béninois. Ces deux entités seront séparées par un parking commun.
La troisième composante (de 14 ha sur les rails) sera un quartier vibrionnant. Le Centre de promotion artisanal de l’Unafrica y sera relogé. Il y aura des maquis, restaurants, kiosques à musique ouverts aux prestations, boutiques à louer aux galeristes privés, espaces de coworking et d’innovation pour les jeunes. Toujours dans le quartier, il y aura deux types de résidence d’artistes dont celle des artistes (émergents) pluridisciplinaires pour un séjour de deux à trois mois dans des studios avec ateliers. « Quand les gens (béninois, touristes,…) viendront se balader dans ce quartier, ils pourront voir les artistes en train de crayonner quelque chose… », explique José Pliya. « A la fin du périmètre, vers Ganhi du côté de la clinique Amoussouga, poursuit-il, il y aura (…) la première Villa française en territoire africain à l’image de la Villa Médicis à Rome. La politique, c’est un outil qui appartient à la France, qui va s’installer là et qui va accueillir des artistes exceptionnels qui ont besoin de temps, de calme pour la réflexion… », précise-t-il. Le chargé du projet à la présidence de la République note que cette initiative va
« complètement changer la face de la vie culturelle au Bénin… ».
José Pliya précise que ce projet n’est pas une nouveauté dans le monde. Il y en a un peu partout et le Bénin a voulu s’en inspirer en partenariat avec la France. Tout ceci vient s’ajouter aux nombreux projets visant à accroître l’offre touristique béninoise.
La France adhère
L’idée de transformer l’Institut français du Bénin (Ifb) et de contribuer à la mise en place du quartier culturel et créatif, plait bien aux autorités de la Ve République. « La France va y contribuer. Donc, on est tout à fait enthousiaste à cette idée. Cela va évidemment avoir des conséquences favorables sur l’Ifb qui va fonctionner de manière un peu différente », s’est réjoui l’ambassadeur de France près le Bénin, Marc Vizy. Mais bien avant, le diplomate français a retracé l’historique de ce projet.
« En août 2022, quand ma prédécesseur était en fin de mission, elle a été reçue par le président Patrice Talon qui lui a dit que le Bénin a des projets urbanistiques pour cette zone. Il va y avoir la construction de la résidence officielle du chef de l’Etat qui sera non loin de la présidence afin qu’il puisse y recevoir des hôtes étrangers, faire des manifestations,… Et donc la proximité de la résidence du chef de l’Etat avec un établissement, qui fait des scènes de spectacles parfois tardifs la nuit ou bruyants, est un peu compliquée. Le président Talon a dit à ma prédécesseur que ce serait bien d’envisager la relocation de l’Ifb. Et depuis deux ans, on réfléchit ensemble sur quel pourrait être le lieu où on pourrait s’installer », raconte Marc Vizy. C’est récemment que les autorités béninoises ont proposé que l’Ifb soit installé dans le quartier culturel et créatif avec un mode de gouvernance bipartite. L’idée d’un Institut franco-béninois n’est pas nouvelle. Le modèle existe déjà dans l’appareil culturel français et il nous a séduits (…) », a expliqué José Pliya.
La conférence de presse était aussi consacrée au lancement de la saison 2022-2023 de l’Institut français du Bénin. Isabelle Le Guellec, conseiller de coopération et d’action culturelle à l’ambassade de France et directrice de l’Ifb, Fabienne Bidou, directrice déléguée de l’Ifb, et trois de leurs collaborateurs ont fait le point de la saison écoulée et exposé les innovations de la nouvelle saison.