En provenance de Nd’jamena, d’où il a transité, le démissionnaire président de la république de Centrafricaine, Michel Djotodia a rallié Cotonou samedi dernier, à bord d’un avion affrété par les autorités tchadiennes. Accueilli à sa descente d’avion par le ministre des Affaires étrangères béninois, Nassirou Bako-Arifari, il a été aussitôt conduit sous escorte militaire vers un appartement d’Abomey-Calavi et y loge, depuis peu, sous haute sécurité. L’entrée du cortège officiel de l’ex président dans la ville d’Abomey Calavi n’est pas passée inaperçue. Deux motards ouvraient la voie à une dizaine de véhicules officiels, gyrophares scintillants et sirènes au vent. Plusieurs militaires désignés au sein du service des renseignements du Bénin se chargent de sa sécurité et veillent au grain, dans le quartier ZOCAR, à une vingtaine de kilomètres de Cotonou, où se trouve précisément cet appartement, qui a déjà accueilli quelques jours, plus tôt, son épouse et d’autres membres de sa famille. Michel Djotodia et sa famille y vivront jusqu’à nouvel ordre ou nouveau désordre- c’est selon. C’est une maison de type R+1 peinte en blanc ceinturée par un mur de clôture de même couleur. Située à un angle de rue sur la route de terre passant devant le commissariat central de police de la ville, elle a visiblement a reçu quelques aménagements remarquables à l’état de la guérite nouvellement construite et non encore peinte qui loge les militaires chargés de la garde de la famille présidentielle. Les habitants du voisinage ont pu remarquer, ces derniers jours aussi, les allées et venues incessantes de personnalités comme Octave Houdégbé, l’ex-ministre de Kolingba dont un des minibus frappé du sceau de son Université était constamment garé à la devanture de la maison. Cette maison, selon certaines indiscrétions, Michel Djotodia l’aurait rachetée récemment à un ancien Général de l’Armée béninoise.
L’ex homme fort de Bangui avait déjà résidé dans cet appartement quelques années avant comme exilé politique après une brouille en 2006 avec son prédécesseur, François Bozizé qui l’accusait alors de fomenter un coup contre son régime. Ce qu’il réussira à faire en mars 2013 avec la fameuse coalition rebelle de la Séléka.