Pour avoir accepté d’accueillir au Bénin, le président démissionnaire de la République Centrafrique, Boni Yayi, au-delà de son acte d’humanisme, pourrait créer des problèmes à son pays. Michel Djotodia est un hôte encombrant.
Il n’y a point de doute. Michel Djotodia est un hôte encombrant pour le Bénin. Le président démissionnaire de la Centrafrique est arrivé à Cotonou, le samedi 11 janvier 2014, suite à l’exil que lui a accordé Boni Yayi « à la demande des membres de la communauté des chefs d’Etat d’Afrique centrale», a souligné Nassirou Bako Arifari, ministre béninois en charge des affaires étrangères.
Pour une question d’humanisme, l’acte posé par le chef de l’Etat béninois est compréhensible. Seulement, c’est ce qui pourrait découler de cet acte qui est à craindre. Car, d’une manière ou d’une autre, le Bénin s’implique de plus en plus dans la guerre qui a lieu en Centrafrique. Apparemment, Michel Djotodia n’a pas démissionné par son bon vouloir.
Il aurait été forcé par ses « désormais anciens » de l’Afrique centrale à l’issue de leur récente réunion à Ndjaména. Tout simplement parce que la majorité du peuple centrafricain le voulait. D’ailleurs, ce peuple a accueilli dans la liesse, cette démission et le départ en exil du président Djotodia.
Mieux, c’est un peuple qui en veut à celui qui a chassé du pouvoir François Bozizé. Les populations centrafricaines l’accusent de n’avoir rien fait pour stabiliser la tension socio-politique depuis le départ de Bozizé. Au contraire, Djotodia est vu comme celui qui a amplifié la division du peuple centrafricain. Conséquence : la Centrafrique se livre une guerre sans merci.
Bozizé n’a pas eu ce privilège
Vu le mécontentement du peuple centrafricain vis-à-vis de Michel Djotodia, il est à craindre qu’il ne cherche, d’une manière ou d’une autre, à se venger, même à mille lieux de sa terre. D’un autre côté, c’est un exil que ne verrait sans doute pas d’un bon œil, François Bozizé ; ce dernier qui était aussi à un doigt d’atterrir à Cotonou après avoir été chassé par son prédécesseur. Bozizé, pourtant très attaché au Bénin, n’a pas eu ce privilège. Par contre, son ennemi juré l’a eu.
Aujourd’hui, personne ne sait les nouveaux plans de François Bozizé pour son pays. Est-il toujours attaché à reprendre le pouvoir ? L’avenir le dira. Alors, si tel était le cas, ce serait une raison de plus pour fustiger la présence au Bénin, de Michel Djotodia. C’est une expérience que Bozizé connait et qui lui a été fatale. Puisque c’est du Bénin que Djotodia a conspiré et organisé sa chute il y a un an. En effet, Michel Djotodia a déjà vécu en exil au Bénin.
«L’ancien chef rebelle s’y était réfugié en 2006 alors que François Bozizé réclamait son retour immédiat à Bangui, l’accusant à l’époque de conspirer contre son régime depuis le Soudan. Mais Michel Djotodia est finalement incarcéré par les autorités béninoises à la suite d’un mandat d’arrêt délivré par François Bozizé.
Il passera 18 mois en prison avant d’être libéré en février 2008», ont publié nos confrères de Rfi.fr. Il revient aux autorités béninoises de gérer ces éventuelles susceptibilités. Il va falloir agir et être vigilant pour empêcher Djotodia de mener des activités politiques en terre béninois.