Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Benin    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article



 Titrologie



L`événement Précis N° 1213 du 14/1/2014

Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Société

Enième absence du Chef de l’Etat aux manifestations officielles de la fête du 10 janvier : Les vodounsis et les hounongans expriment leur amertume
Publié le mardi 14 janvier 2014   |  L`événement Précis


Les
© Autre presse par DR
Les religions traditionnelles du Bénin


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

7ème célébration de la fête des religions endogènes sous Boni Yayi, 7ème absence du Chef de l’Etat enregistrée aux manifestations officielles. C’était le vendredi 10 janvier dernier, derrière le tribunal de première instance d’Abomey-Calavi. Et pour cette énième absence, Vodounsis et hounongans paraissent très remontés. Et pourtant, il a dépêché sur les lieux, deux de ses ministres, à savoir, le Ministre de la culture, Jean-Michel Abimbola et celui de l’Intérieur, François Houessou. Selon les explications données aux adeptes du culte vodoun par ce dernier, l’absence du Chef de l’Etat est due à son voyage sur la Côte-d’Ivoire dans le cadre de la rencontre des Chefs d’Etats africians avec le Premier ministre japonais. Selon les explications de François Houessou, Boni Yayi était en Côte-d’Ivoire pour s’entretenir avec le premier ministre japonais sur des questions économiques avec le Bénin. Une explication qui ne semble pas convaincre les dignitaires et adeptes du culte vodoun qui assimilent cette absence à une méprise des religions endogènes. Ils semblent très remontés contre lui.

Dah Lokossou Vodoungnon: « Nous implorons les divinités afin qu’elles transforment le cœur du Chef de l’Etat »

« Il y a déjà au moins 7 ans que le Président de la République nous fait faux bond en s’absentant à notre fête. Chaque fois, il dit qu’il est pris. Mais, curieusement, lorsque ce sont les chrétiens qui ont quelque chose à faire, il trouve toujours le temps nécessaire pour venir les assister. Nous avons donc tout compris. Je voudrais saisir cette opportunité que vous m’avez offerte pour lui rappeler quelque chose. Avant de venir à la tête de ce pays, le symbole par lequel il s’est fait connaître, c’est bien le cauris. Or, le cauris, c’est l’un des symboles forts sur lesquels le vodoun est bâti. Nous implorons les divinités afin qu’elles transforment son cœur et qu’il prenne conscience de ce que c’est grâce au symbole du vodoun qu’il est venu au pouvoir. Nous sommes convaincus qu’il en prendra conscience et viendra célébrer la fête avec nous ».

Georgette, adepte de la divinité Kocou, Tangninon au couvent de Cadjèhoun

« Je pense que le président s’associe à ceux qui nous taxent de sataniques »

«Moi, je suis venue dans le vodoun Kocou à cause des problèmes de conception. Une fois que j’ai intégré cette divinité, je vous assure que j’ai déjà plusieurs enfants. C’est pour cela, d’ailleurs, que je m’engage à l’adorer jusqu’à ma mort. Pour ce qui concerne l’absence du président de la République, je pense qu’il s’associe à ceux qui nous taxent de sataniques. Mais ceux qui le disent, la nuit, ils viennent vers nous pour chercher des solutions à leurs problèmes. Le président nous fuit et donne raison à ceux-là qui nous qualifient de Satan. Mais, j’ai la ferme conviction qu’un jour, il viendra nous voir s’il est vraiment né au Bénin. Car, la terre sur laquelle il se trouve est celle du vodoun Sakpata. Quelles que ce soient ses occupations, il viendra un jour nous voir pour célébrer cette fête avec nous. Comme nos aïeux l’ont dit, il n’y aura jamais la guerre au Bénin. C’est, donc, dans la paix qu’il va enfin décider de venir célébrer le 10 janvier avec nous ».

«L’absence du chef de l’Etat à la fête du Vodoun le dessert énormément », Hounongan Dansou Alphonse

« Je voudrais d’abord dire que nous allons travailler sérieusement pour que le statut social des Hounon soit désormais consacré. Et en cela, nous avons besoin de l’appui de tout le monde, en l’occurrence, le gouvernement et son chef. Mais, je regrette qu’il continue de s’absenter aux fêtes du Vodoun. C’est vrai qu’il s’est fait, encore, une fois, représenter par ses ministres à cette fête. Mais, si moi, j’étais à sa place, pour avoir été déjà interpellé plusieurs fois sur cette question, comme la toute dernière fois avec la société civile, en manquant à la fête de vodoun, qu’il sache que cela le dessert énormément. En réalité, je dois vous dire que les Vodounon et leurs adeptes sont plus nombreux que tous les acteurs des autres religions, la preuve est que c’est la religion primordiale qui a donné naissance à toutes les autres religions. Il n’y a pas de famille au Bénin, aujourd’hui, où il n’y a pas de Vodoun. Tous ceux qui sont de l’église sont aussi nos adeptes. Le jour, ils sont chrétiens et la nuit, ils sont Vodoun, 75 à 80 de ceux qui vont à l’église font le syncrétisme religieux ; ils sont tous vodouisants »

«Ce n’est pas l’argent que nous voulons, mais sa présence », Hounon Atinmadjè d’Akassato

« Je dois d’abord dire que je suis très déçu par la fête organisée ici à Abomey-Calavi. Elle a été mal organisée. Je suis aussi vraiment désolé que la première personnalité de ce pays manque chaque fois à cette fête, parce qu’en tant que chef de l’Etat, il montre clairement qu’il a un parti pris dans cette histoire. C’est son choix à lui, mais, moi, je ne pense pas qu’il est père de la nation, mais plutôt père des chrétiens. Car, ces derniers ne sont rien sans nous. C’est nous qu’ils viennent voir à l’aube et dans la nuit. Il ne faudrait pas qu’on joue à l’hypocrisie. Ce n’est pas l’argent. On veut, même si on ne trouve pas l’argent du gouvernement, nous on va fêter. Il nous montre que Vodoun est le diable, alors qu’en réalité c’est Dieu lui-même que nous appelons Vodoun. Les Français disent Dieu, les Arabes disent Allah, les Américains disent Vodoun, et si en Afrique et au Bénin, on dit Mahu ou Vodoun, en quoi cela gène. On connait qui est qui dans la nuit.

Réalisation: Donatien GBAGUIDI et Christian Tchanou

 Commentaires