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Le Matinal N° 4265 du 14/1/2014

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Supposée fugue de l’ancien Procureur de Cotonou : Gbènamèto n’a pas encore fuit
Publié le mercredi 15 janvier 2014   |  Le Matinal


Le
© Autre presse par DR
Le Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Cotonou, Justin Gbènamèto


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La Police nationale serait aux trousses de l’ancien Procureur de la République, près le Tribunal de première instance de Cotonou, Justin Gbènamèto. Ce dernier placé en résidence surveillée après son limogeage en octobre 2013, serait en fuite depuis hier matin. C’est la raison pour laquelle les autorités policières ont envoyé des agents fouiller sans succès au domicile de l’ancien ministre Richard Sènou, suspecté une deuxième fois d’avoir hébergé un citoyen « recherché ».

Que cherchent les hommes de la sécurité publique au domicile de l’ancien ministre des transports de Yayi Boni, Richard Sènou ? Ils seraient sur les traces de l’ancien Procureur de la République, près le Tribunal de première instance de Cotonou, Justin Gbènamèto. L’alerte est sans doute partie de cette présence des hommes en uniforme chez Richard Sènou. Celui-ci est soupçonné d’avoir offert un refuge à l’ancien Procureur de Cotonou.
Joint au téléphone, Justin Gbènamèto déclare être toujours à son domicile. Il persiste et signe qu’il n’est pas en fuite. Comme on peut s’en rendre compte, ce qui s’est passé hier au domicile de Richard Sènou a d’autres motivations. Pour ceux qui suivent l’actualité sociopolitique au Bénin, ils se souviendront que ce n’est pas la première fois que l’ancien ministre des transports se retrouve dans le champ de mire du pouvoir en place. Son domicile avait été déjà visité par les forces de l’ordre à la recherche du sémillant avocat Lionel Agbo. Ce dernier poursuivi pour avoir traité l’entourage du chef de l’Etat de corrompu et soupçonné Yayi Boni de vouloir s’accrocher au Pouvoir de par ses agissements avait été condamné, le 23 janvier 2013 à une peine d’emprisonnement ferme de six mois, plus 500.000 Fcfa d’amende par le Tribunal de Cotonou. Il était l’un des collaborateurs du Chef de l’Etat, plus précisément le porte-parole de la Présidence>

Le jour du verdict, Me Lionel Agbo avait réussi à échapper à la vigilance des gardes.
Le cas de Justin Gbènamèto n’a rien de semblable à celui de Me Lionel Agbo. Cela fait bientôt trois mois que l’ancien Procureur de la République est assigné en résidence surveillée. Il est étroitement gardé par les policiers et les militaires, qui non seulement le tiennent à l’œil, mais se signalent par des patrouilles régulières dans le quartier Midombo, Akpakpa où l’homme réside à Cotonou. Si l’on évoque la fuite d’une telle autorité représentative, cela veut dire que le régime veut encore préparer l’opinion publique à un nouveau coup. Justin Gbènamèto n’est pas un citoyen à surveiller comme du lait sur le feu. Tout le dispositif monté pour contrôler ses mouvements est inopportun. Les gardes mêmes s’en plaignent. Au-delà des opinions que génèrent ces agitations des forces de sécurité publique, les évènements d’hier ont révélé une fois encore que les autorités ne sont pas sûres d’elles-mêmes, encore moins de leur système de surveillance. Et c’est ce qui s’est passé hier. Il a suffi que Justin Gbènamèto quitte sa résidence surveillée pour se rendre au Conseil supérieur de la magistrature (Csm) pour voir les autorités policières assimiler ce déplacement à une fuite. Le magistrat soupçonné de blanchiment d’argent est allé déposer son mémoire des faits à lui reprochés à l’instance supérieure. Il était accompagné de gardes en tenue officielle. Comment dans ces conditions, on peut nous faire croire alors qu’il est en fuite ? Sans doute, en encerclant le domicile de Richard Sènou à la recherche de Justin Gbènamèto, les forces de l’ordre étaient en mission parce qu’on sait que le régime en place a toujours une idée derrière la tête quand il se comporte de cette manière. Ce régime est passé maitre dans l’art de faire diversion ici pour poser ses bombes ailleurs. La situation d’hier ressemble bien à ce scénario dont se servent souvent les Etats nazis. C’est un scénario qui ne tient pas debout car, il indécent et nauséabond. Quelque chose de pourri, qui va les rattraper tous, un jour ou l’autre. Tout ce qui vient de se passer, n’est pas banal. Cela éveille plus que jamais des soupçons. Extraordinairement, c’est que Richard Sènou n’a pas de liens privilégiés avec Justin Gbènamèto. Le gouvernement fait tout simplement du théâtre. Pour rappel, l’ancien Procureur de Cotonou relevé de ses fonctions, le 15 octobre 2013 par le chef de l’Etat, président du Conseil supérieur de la Magistrature, doit se défendre contre ses accusateurs. Ceux-ci lui reprochent de faire du blanchiment d’argent pour une somme de 100 millions Fcfa qu’il a déposée sur un compte de Crédit Agricole en France.

Fidèle Nanga

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