Malgré les appels des politiques soutenant le pouvoir et des personnes averties à renoncer à la décision de réquisition des usines de la Sodéco, le gouvernement de Yayi Boni s’entête à aller jusqu’au bout. Ce faisant, il viole la Constitution, les textes internationaux et draine du terreau à une situation lourde de conséquences financières et sociales pour le Bénin.
Yayi Boni est en train de traîner le pays au creux de la vague. Disons tout simplement qu’il y est arrivé presque. Après avoir échoué dans toutes les réformes entreprises depuis son arrivée au pouvoir en 2006, il a jeté son dévolu sur les biens privés qu’il s’obstine à réquisitionner dans la plus grande illégalité.
Ce qui se passe à la Sodéco est l’illustration parfaite de la détermination de Yayi Boni à faire de la réquisition des biens privés, son mode de fonctionnement pour voiler son incapacité à proposer des politiques qui inspirent le peuple. Ce peuple sera toujours là, mais lui Yayi Boni ne sera plus là pour récolter la tempête.
En tout cas dans le dossier Sodéco, quelque chose de malheureux nous arrive. La réquisition des usines de ladite société, telle qu’elle est conduite avec sauvagerie et inconscience par le régime est un mauvais présage pour l’économie nationale et au-delà, l’ensemble des secteurs. Les actes posés par le gouvernement à ce propos sont interdits par la Constitution du Bénin (cf. articles 22 et 98 al. 2 de la loi fondamentale). En la matière, la consultation juridique produite par des professionnels de droit, dont Me Joseph Djogbénou, agrégé de droit public, met davantage en cause le gouvernement. (Lire le document ci-dessous).
Evoquant déjà les conséquences juridiques d’une réquisition arbitraire, les députés Fcbe ont au cours d’une réunion tenue avec le chef de l’Etat au Palais de la république conseillé ce dernier à ne pas persister dans ses erreurs au risque de s’attirer davantage des ennuis. Dans un ton ferme et direct, certains élus de la Nation dont Cyriaque Domingo ont demandé au président de la République de ne pas procéder à la réquisition, car elle est contraire à la Constitution et lourde de conséquences. Mais rien n’a empêché Yayi Boni de faire ce qui lui passe par la tête.
En agissant ainsi, il fait planer des dangers sur l’économie nationale. Cette situation se révèlera contreproductive pour les caisses de l’Etat en ce sens que le gouvernement sera condamné à payer des dommages et intérêts aux victimes. Cet argent, c’est bien entendu le contribuable béninois qui le payera à cause du penchant autoritaire et dictatorial d’un seul homme. Et à force de spolier le contribuable béninois, cela aura des impacts directs sur ses charges quotidiennes, entre autres les factures d’eau et d’électricité, même l’impôt.
Des conséquences, encore des conséquences, toujours des conséquences
Dans ses agissements, le gouvernement a pris la décision de se substituer à la Direction générale de la Sodéco en ordonnant au Directeur général de la Sonapra, Idrissou Bako de prendre la coordination des activités dans les usines d’égrenage appartenant à l’entreprise. Une stratégie pour disloquer la Sodéco, car le pouvoir rêve de la voir tomber.
Mais en songeant à un tel plan, Yayi Boni et son équipe ont oublié qu’ils sont en train de sacrifier des emplois dans un pays où le taux de chômage est de plus en plus croissant. Ils préparent une explosion sociale d’autant plus que le mécontentement va se généraliser dans le rang des salariés qui ont perdu leur emploi, comme cela a été le cas dans- la situation de Bénin Control Sa. Le gouvernement doit alors revoir sa position en sachant que l’asphyxie progressive de la Sodéco entraînera la mise au chômage des citoyens. Il est temps que le gouvernement change en montrant des signes qui rassurent les populations et les investisseurs privés.