Dans le même temps, Parfaite, alias « dieu esprit saint », guide spirituel de l’église catholique rénovée de Banamè a décidé de faire une veillée de prière qui sera couronnée le lendemain par une messe d’action de grâce. Mais cette manifestation a été très tôt interdite par le préfet qui a déployé sur le stade omnisports de Goho, où elle devrait se tenir, un impressionnant dispositif sécuritaire pour l’empêcher en vue de parer à tout débordement.
Cette position tranchée d’Armand Maurice Nouatin, a suscité indignation et remous au sein des fidèles et dignitaires du catholicisme rénové. Surexcités, les fidèles évalués à 5.000 personnes se sont non seulement organisés pour chanter les louanges de « Dagbo », leur guide mais aussi ont fait monter la violence verbale faite d’invectives et de malédictions proférées aussi bien à l’encontre des militaires, policiers et gendarmes qu’au préfet. C’est dans cette atmosphère délétère que Parfait est apparue toute menaçante à 4 heures du matin avec tout son cortège, narguant les autorités béninoises et proférant le mauvais sort, la honte et la mort à tous ceux qui cherchent à interrompre la mission Banamè. Dans son intervention, « le seigneur » de Banamè a dit qu’elle peut ordonner et faire ouvrir les portails du stade et prendre place avec les siens.
Cependant, « mon dieu n’est pas un dieu de vengeance » a-t-elle martelé. Après avoir précisé que les âmes de ceux-là qui sont contre Banamè sont dans ses mains, et qu’elle pourra en tant qu’esprit saint en disposer le moment venu, elle a convié la foule à rejoindre son domicile à Bohicon où les manifestations ont finalement eu lieu. Le préfet Armand Maurice Nouatin a saisi l’occasion de la célébration des religions endogènes pour évoquer les raisons qui sous-tendent son interdiction faite à Parfaite et ses partisans de célébrer leur culte. Pour Armand Maurice Nouatin, les responsables de la secte de Banamè tiennent des propos qui incitent à la violence. Garant donc de l’ordre public, l’autorité préfectorale donc n’est plus prête à tolérer de telle agitation qui est de nature à déstabiliser l’ordre et l’harmonie.