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Imbroglio à Kandi : Les populations refusent de produire le coton cette année
Publié le vendredi 17 janvier 2014   |  24 heures au Bénin


Imbroglio
© Autre presse par DR
Imbroglio à Kandi : Les populations refusent de produire le coton cette année


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Le richissime homme d’affaire Patrice TALON peut désormais se flotter les mains ! Aussi peut-il compter sur le bureau des producteurs de coton de la commune de Kandi pour la réussite de ses actions. Moussa SABI GADOUE, un des membres de son Association Interprofessionnelle du Coton (AIC) est promu président de l’union communale des coopératives villageoises des producteurs de coton et d’autres placés à des postes stratégiques dudit bureau par le cabinet du ministre de l’Agriculture de l’élevage et de la pêche exécutant ainsi les consigne du ministre Hadja Fatouma AMADOU DJIBRIL.

C’est à la faveur d’une séance de reconstitution du bureau communal des producteurs de coton qui s’est déroulée en Décembre dernier à Kandi avec seulement onze Coopératives villageoises des producteurs de coton sur les cent onze que compte la commune. Malgré le refus catégorique des producteurs de ne pas toucher à leur bureau installé à la suite d’une assemblée générale ordinaire il y a de cela un an, le Ministre de l’Agriculture a aveuglement forcé les choses. Un forcing qui a conduit les producteurs de coton à la prise d’une décision amère qui est l’abandon de la production du coton dès la campagne agricole prochaine au profit de la céréale.
Dans tous les cas, l’homme d’affaire Patrice TALON n’a plus à douter sur la réussite de ses actions à Kandi deuxième commune productrice de l’or blanc. Seulement, la production du coton qui est la marchandise principale des affaires de Patrice TALON connaitra une baisse considérable dès la prochaine campagne agricole dans la commune de Kandi, car sept arrondissements sur les dix que compte la commune ont décidé de rompre avec la production cotonnière.

C’est la conséquence de la reconstitution illégale et opportuniste du bureau communal des producteurs de coton faite par une forte équipe du ministère de l’Agriculture conduite par le Directeur adjoint de cabinet Aboubacar TARO accompagné du DG CARDER Borgou/Alibori Sévérin TCHALLA sur instruction du ministre de l’Agriculture Fatouma AMADOU DJIBRIL onze mois après l’élection dudit bureau par l’assemblée Générale pour un mandat de trois ans, sans le consentement des producteurs et en leur absence.
En effet, c’est la désignation du représentant des producteurs de coton au plan national qui est à la base de ce conflit entre le ministre de l’Agriculture de l’élevage et de la pèche Fatouma AMADOU DJIBRIL et les producteurs de coton de la commune de Kandi.
A une semaine des élections du représentant des producteurs dans la chambre d’Agriculture, chaque département est appelé à envoyer un représentant et ceci suite à son élection par les présidents des Union Communale des producteurs de Coton (UCom/CVPC).
Une élection remportée par le président de la commune de Kandi par cinq voix contre une pour Banikoara. Le ministre Fatouma AMADOU DJIBRIL dans sa politique de division et de destruction demande alors au président de lâcher le poste à Banikoara qui se dit commune grosse productrice de l’or blanc et qui détenait ce pouvoir depuis plus de quinze ans.
Après l’échec des négociations avec le président IDRISSOU Souaibou de l’Ucom/CVPC Kandi légalement élu, Fatouma AMADOU DJIBRIL décide alors de passer par le forcing en inventant de nouveaux textes qui demandent que le président communal des producteurs de coton soit producteur d’au moins dix hectares de coton et provenant de l’arrondissement plus gros producteur de coton.
Des articles qui ne figurent pas dans les statuts et règlement intérieurs des unions communales des producteurs de coton, mais inventés par le ministre qui a un seul objectif, destitué le président qui a fait onze mois d’exercice au plan communal et lui faire perdre le poste départemental pour lequel il est élu.

Retour sur les différents propos au cours de la cérémonie de reconstitution du bureau communal le 19 Décembre 2013 à la salle de réunion de l’UCPC Kandi

Aboubacar TARO, Directeur adjoint de cabinet du ministre de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche :

« Si nous sommes en face de vous aujourd’hui c’est pour un problème, il s’agit de la reprise des élections au niveau communal car certains d’entre vous ont écrit au président de la république pour dire qu’à Kandi vous n’avez pas respecté les critères normaux pour élire le président de l’UCOM/Kandi en Janvier dernier. Le Président ayant reçu la note a à son tour demandé au ministre de reprendre ces élections dans un bref délai et c’est ce pourquoi nous sommes ici ».

Sévérin TCHALLA, Directeur Général du CARDER Borgou/Alibori : « je voudrais vous dire que la consigne est venue du palais et le chef de l’Etat nous menace tous les jours. Celui qui a écrit la lettre ne l’a pas envoyé au RDR, ni au DG CARDER ni au ministre, mais directement au Président YAYI BONI. Celui qui doit être élu doit être gros producteur d’au moins dix hectares »

SABI BORO SABI Seko au nom des producteurs : « Je vous remercie pour le déplacement que vous avez effectué depuis Cotonou. Tout ce que vous venez de dire nous a beaucoup plus et nous ne pouvons que vous en remercier. Mais, nous voulons vous dire une chose, c’est vous qui battez le tam-tam et vous êtes encore les danseurs. La calebasse qui amène le néré au marché est celui là qui ramène la moutarde. Vous nous avez déçus. Depuis des années, c’est suite aux affrontements que nous arrivons à mettre sur pieds le bureau communal. Mais pour cette fois-ci nous l’avons fait sans aucun problème. Nous l’avons mis sur pieds il y a environs onze mois et c’est aujourd’hui que vous venez nous parler des irrégularités, alors que c’est avec vos techniciens que le bureau est installé. Nous avons les statuts et règlements, mais vos textes n’y figurent pas. Ne nous divisez pas. S’il faut tenir compte de la densité de la production pour confier la responsabilité du coton à quelqu’un le Ministre Sabai KATE ne sera pas destitué en faveur de Fatouma AMADOU DJIBRIL car il est de Banikoara qui produit plus le coton. Que notre président produise le coton ou pas, c’est lui que nous reconnaissons jusqu’à la fin de son mandat que nous lui avons confié au cours d’une assemblée ordinaire.
Dites à YAYI BONI, qu’il n’est pas le plus lettré du Bénin mais c’est parce-que nous l’aimons que nous avons voté pour lui. Donc laissez-nous car nous savons ce pourquoi vous le faites. C’est pour faire perdre le bureau départemental de Kandi ».

Réactions des têtes couronnées et du Maire de la commune de Kandi

Cinq jours après la reconstitution illégale et opportuniste, les têtes couronnées sages et notables se sont retrouvés au palais royal de Sa Majesté KANDISSOUNON Chef de Terre de Kandi. Ils ont tous déploré la situation et ont décidé de faire appel au ministre qui selon eux est commanditaire de cette mission qui n’a fait que créet la division entre les producteurs de la Zone Bariba et ceux de la Zone Mokolé. Un appel auquel Fatouma AMADOU DJIBRIL n’a pas répondu. Néanmoins, à défaut d’accorder une marche aux producteurs de la commune afin que ceux-ci se fassent entendre, Patrick YERIMA, maire de la commune de Kandi , a invité les producteurs au calme et les a rassurés de son soutien tout en leur confiant qu’il ne reconnait pas le nouveau bureau dont l’installation n’a pas suivi les voix légales. ‘’Allez-y, je ne voudrais pas que le Chef de l’Etat apprenne cette affaire’’ a ajouté le Maire avant de rassurer les paysans que tout sera mis en ordre.

L’affaire dégénère :

Cette affaire de reconstitution illégale et opportuniste n’a touché que les producteurs de coton. Les techniciens du CARDER Kandi payent également des pots cassés. C’est le cas de Mamoudou BABA MABOUDOU Responsable du Développement Rural (RDR) à Kandi. En pleine campagne de commercialisation, le Président des RDR du Bénin en poste à Kandi est affecté à N’Dali. Les résultats reluisants de ce responsable pendant les deux années qu’il a faites à Kandi, n’ont nullement empêché le politique d’affecter ce monsieur à N’Dali en pleine campagne agricole qu’il a démarrée avec des objectifs biens fixés.
Mais malheureusement, Mamoudou BABA MABOUDOU doit poursuivre la mise en œuvre de ses stratégies sur un terrain qu’il ne maitrise pas. Son tort est de dire aux autorités que les statuts et règlements intérieurs de cette union ne retracent nulle part ces articles et que le bureau ne pourra pas travailler car la majorité des producteurs ne reconnaitra pas les membres qui ne proviennent que de trois arrondissements.
Outre le RDR, trois techniciens ont aussi fait les frais de cette situation. Il s’agit dr AKPATCHO Léon Technicien Spécialisé en Inspection et Education Coopérative (TSIEC) affecté à Nikki, DIARRA SEIDOU Technicien Spécialisé en Statistique et Suivi Evaluation (TSSSE) muté à Tchaourou et GARBA ALASSANE Touahé Conseiller en Production Végétale (CPV). Ce dernier doit poursuivre la campagne à Kalalé. Ces agents qui ont assisté l’élection du bureau déchu en 2013 ont tord de dire que la logique n’est pas suivie.

Quelques semaines plus tard :

Après un long moment d’attente sans aucun résultat et sans aucun signe de satisfaction à leurs revendications relatives à l’annulation de l’élection à la chambre de l’agriculture et le rejet du nouveau bureau de l’union communale, les producteurs de coton fâchés se sont retrouvés pour la prise d’une décision finale. Cette décision n’est rien d’autre que l’abandon de la production du coton dès la campagne agricole prochaine. C’est ce que l’on peut retenir de cette déclaration faite par Souaibou IDRISSOU président déçu de l’Ucom/CVPC Kandi : « après avoir attendu une suite de la situation dont nous n’avons pas obtenue gain de cause, nous producteurs de coton de Kandi avons décidé de ne plus produire le coton. C’est parce que nous produisons qu’il y a ce désordre. Comme elle est ministre de l’Agriculture elle a une force pour nous contraindre. Mais nous aussi nous sommes sur le terrain, si nous ne cultivons pas on verra celui qui nous forcera à le faire. En dehors de cela, attendons de voir comment la commercialisation du coton finira ». Nous sommes tous de Kandi et nous sommes tous à Kandi, chacun montrera alors sa force de frappe a ajouté l’ex président Ucom/CVPC que les producteurs reconnaissent toujours comme président.

P. HOUNSOU

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