’Il faudra faire preuve de courage pour étouffer au sein de nos partis les esprits et autres vieux démons « tueurs de jeunes génies et de talents sains »’’
A quelques mois des dates fixées par le calendrier électoral, la guerre pour le positionnement sur les différentes listes électorales pour les élections législatives s’amplifie et fait déjà des victimes. Les acteurs politiquent sortent un par un de leur trou. Aucun parti politique, aucun militant n’est épargné. On est tenté d’expliquer la ferveur actuelle des démissions, des ralliements et du discours politique peu digeste par un jeu de lobbying des partis politiques dans lequel tout semble être permis (ruse, trahison, injures, proposition de positionnement, etc. ). Ceci devient vraiment éprouvant pour tous les partis politiques surtout ceux de type nouveau nés des reformes du système partisan où, de ce qui apparait plein pouvoir est donné à l’instance dirigeante du parti.
Dans cet imbroglio politico-électoraliste, les jeunes murmurent et attendent avec impatience que les «vieux » briscards de la politique, qui se sont bien engraissés et qui ont déjà fait leur temps puissent laisser la place aux jeunes pour la continuité de leurs œuvres.
S’il est vrai que l’ambition commune de la jeunesse pour les prochains mois est de se porter candidat aux élections législatives de 2023, il est aussi très évident que tous les jeunes leaders, responsables ou actifs des différents partis politiques ne pourront pas tous y être. Il faut d’ores et déjà accepter ce fait politique qui ferait sans nul doute des déçus dans les rangs de nos jeunes acteurs politiques. Il est donc important d’agir au plus vite au sein des partis politiques pour limiter les frustrations, éviter un éclatement en miettes des partis politiques à la fin de cette bataille de positionnement et proposer des outils pour une bonne représentativité de la jeunesse sur la ligne de départ et au point d’arrivée.
Au regard de la dimension des défis, beaucoup de jeunes doivent accepter de prendre la bonne hauteur des choses. Prendre la bonne hauteur ne veut dire renoncer à ses ambitions mais être là où l’on décide de s’unir, de se rassembler, de conjuguer les efforts pour peser sur la réalité, et agir ainsi pour la victoire de notre jeunesse.
Le moment est venu pour les jeunes des partis politiques de ne pas perdre l’essentiel des valeurs portées au sein de nos différents partis politique pour affronter la prochaine compétition qui porte en elle les prémices d’une transition générationnelle.
Les jeunes à l’intérieur des partis politiques doivent coordonner leurs énergies, révéler ensemble des leaders jeunes, travailler et bâtir une équipe de victoire forte et définir un discours politique réaliste qui répond aux espérances de notre jeunesse. Il faut des projets législatifs exprimés dans un langage clair et simple à comprendre par les jeunes et pour lesquels les résultats seront réalistes avec des outils de redevabilité bien définis.
Dans un contexte où se multiplient, nous le constatons tous, des signes de division et de pollution de l’espace politique, la seule chance de la jeunesse réside dans :
– le dépassement de son égo: les ambitions personnelles de chaque jeune doivent être certes prises en compte pour orienter celles du groupe. Bien que beaucoup de jeunes aient investi de leurs temps, de leurs ressources et de leur personne pour leur parti depuis sa création et plus encore ces derniers mois, certains doivent accepter le sacrifice de dépassement de soi pour laisser place aux autres. Il faudra repousser les limites de son égo, décider de les affronter dans une dynamique de groupe afin de trouver ensemble des solutions aux problèmes. Vouloir préserver son ego et ses intérêts est humain, mais dans le contexte politique actuel, beaucoup de jeunes devront apprendre à le mettre de côté pour pouvoir avancer. Aujourd’hui et demain, chaque jeune devra travailler à gérer, enterrer ses colères et humiliations futures pour accepter faire la place à d’autres.
– l’union de la jeunesse : Il sera difficile de trouver ou de construire une unité au sein de la jeunesse en raison de la divergence des ambitions, des expériences et des ambitions politiques. Cependant, Jungite aut Perite (s’unir ou périr), telle est la devise qui s’impose aujourd’hui à la jeunesse. Il ne faut pas seulement agiter l’idée de la nécessité de l’unité pour la mettre après dans les tiroirs. Au sein des formations politiques, les jeunes doivent s’unir pour imposer (tout en respectant les directives du parti) des choix de raison sur les listes électorales. Ils doivent se souder pour faire barrages aux positionnements fantaisistes. Ils doivent demeurer souder derrière ceux d’entre eux qui, sur des critères objectifs connus de tous seront choisis ou désignés pour être dans la course des législatives.
– l’audace d’agir : beaucoup de jeunes doivent cessez d’hésiter et se lancer en exprimant ouvertement leurs ambitions. Ils doivent aller au front à l’intérieur et en dehors des partis politiques. L’art de la guerre et la force de la négociation sont deux armes essentielles pour chaque jeune qui nourrit les ambitions. Il faut brise la peur d’être pris en otage dans le débat électoral actuel. Le silence et la passivité seront suicidaires en politique. Il faut renverser la manière de voir les choses. Il faut se battre pour ne plus être marginalisés et que notre rôle soit prise en compte dans les nouvelles dynamiques politiques de notre pays. Il faut travailler et défendre auprès des responsables des partis, soutenir auprès du Président de la République (pour les partis de la mouvance présentielle) ; l’élan qui doit faire de la jeunesse citoyenne non plus un spectateur mais un véritable champion de notre marche vers le progrès social pour tous. Il faudra faire preuve de courage pour étouffer au sein de nos partis les esprits et autres vieux démons « tueurs de jeunes génies et de talents sains ».
Bien sûr, l’issue des prochaines élections législatives ne sera pas uniquement dépendante du positionnement des jeunes sur les listes électorales mais il n’en demeure pas moins que les jeunes militants des partis politiques constituent aujourd’hui un dividende de première importance pour les partis politiques à l’ère des reformes politiques. A défaut d’un vote « jeune », il est important de donner de la crédibilité à l’engagement politique des jeunes.