L’Organisation du Corridor Abidjan-Lagos (Ocal) a diligenté une enquête de surveillance de deuxième génération du VIH/SIDA auprès des pêcheurs le long du corridor Abidjan-Lagos. Les résultats de l’étude ont été présentés et débattus le vendredi 07 octobre 2022 lors d’un atelier de validation tenu à Azalai Hôtel de la Plage. Il présente une situation de vulnérabilité des pêcheurs vis-à-vis de l’infection.
Alerte rouge chez les pêcheurs béninois du corridor. Selon le rapport de l’étude de l’enquête sur la prévalence du VIH SIDA, le Bénin présente le taux le plus élevé avec 4,6% et le Nigéria garde la lanterne avec 1,6% de prévalence. Elle est au-dessus de la moyenne des 5 pays du corridor Abidjan-Lagos qui est de 2,7%. Ce sont entre autre ces données statistiques qui étaient au centre de l’atelier de validation du rapport de l’enquête de surveillance de deuxième génération du VIH auprès des pêcheurs du corridor. Cette étude a été initiée par l’organisation du Corridor Abidjan-Lagos pour apprécier les comportements à risque et la prévalence du VIH chez la cible afin de permettre aux gouvernements de mieux réorienter leurs stratégies de lutte régionales auprès de ces populations. Reconnaissant les efforts encourageants de la lutte contre l’infection du VIH en général, les commanditaires de l’enquête ont constaté que les pêcheurs sont moins pris en compte dans la politique de lutte. « Force est de constater que des cibles vulnérables notamment les pêcheurs du fait de leur mobilité, sont peu touchés par les programmes nationaux. En effet, l’OCAL a observé dans les cinq pays membres de l’organisation, qu’aucun projet ne cible spécifiquement les pêcheurs », a déclaré Ibrahim Koné, représentant l’OCAL. Il justifie la faiblesse de l’engagement politique par « une absence de données permettant d’apprécier l’ampleur de l’épidémie du SIDA au sein de cette population hautement vulnérable ». L’émissaire de l’organisation prévient que « si rien n’est fait, cette situation pourrait comprendre les acquis des pays et leurs efforts pour endiguer cette pandémie ralentissant ainsi l’atteinte de l’objectif 95-95-95 d’ici 2030 ».
L’Organisation Abidjan-Lagos a lancé cette enquête pour permettre aux gouvernants d’avoir des données concrètes sur la prévalence au VIH des pêcheurs de ces cinq pays membres. L’étude qui a duré cinq mois dans l’ensemble des pays a été transversale et descriptive à visée analytique et programmatique avec deux volets, un comportemental et un biologique. Les enquêteurs ont travaillé sur une population de 4.426 pêcheurs dont 559 ivoiriens, 2.172 ghanéens, 594 togolais, 590 béninois et 511 nigérians. Les conclusions de l’étude confirment la vulnérabilité des pêcheurs vis-à-vis de l’infection par le VIH et suggèrent aux pays d’accorder une attention particulière à cette cible.
Richard AKOTCHAYE