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Art et Culture

Fête de la Gaani à Nikki: Sous le signe des grandes retrouvailles

Publié le mardi 11 octobre 2022  |  La Nation
Nikki,
© Autre presse par dr
Nikki, la capitale du royaume des Baatombou et Boo
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Par Maurille GNASSOUNOU A/R Borgou-Alibori,

Nikki, la capitale du royaume des Baatombou et Boo, a refusé du monde, samedi 8 octobre dernier. C’est à l’occasion de la célébration de la Gaani, après ses deux dernières éditions perturbées par la pandémie de la Covid-19.
En fin de semaine dernière à Nikki, l’heure était aux grandes retrouvailles entre les filles et fils de l’aire cultuelle Baatombou et Boo, à l’occasion de la Gaani 2022. Sérieusement mise à l’épreuve ces deux dernières années par la Covid-19, la Gaani a retrouvé la ferveur qui caractérise habituellement sa célébration. En témoigne sa place qui a été prise d’assaut, samedi 8 octobre dernier, par des milliers de festivaliers.
Le gouvernement était représenté par une forte délégation composée des ministres Jean-Michel Abimbola, Aurélie Adam Soulé Zoumarou, Eléonore Yayi Ladékan, Fortuné Nouatin. Outre la vice-présidente de la République, Mariam Chabi Talata, il y avait le président de l’Assemblée nationale, Louis Vlavonou, et son premier vice-président, Robert Gbian, le président du Conseil économique et social, Augustin Tabé Gbian, le secrétaire général adjoint du gouvernement et porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji, le préfet du Borgou, Djibril Mama Cissé et bien d’autres autorités politico-administratives.
Il sonnait 13 h 03 lorsque le roi de Sandilo, Sina Dérou, à qui Sa Majesté, le Sinaboko Sabi Nayina III a exceptionnellement délégué ses pouvoirs pour effectuer le parcours rituel, fit sa sortie du palais, porté par un cheval bien paré. C’est accompagné par un cortège composé des cavaleries arrivées de Nikki, de Parakou et de Djougou, d’une équipe de griots Ganku et Barobu qui faisaient ses louanges en jouant de gros tam-tams et tambourins à aisselle non sacrés, qu’il entreprendra le périple. Le premier ministre, Sina Dounwirou, le chef des Kiriku ou des recardes à la cour, le chargé de la sécurité et du protocole, les trompettistes, ainsi qu’une foule de curieux étaient également à ses côtés.


Le roi de Sandilo

La première étape du parcours long de 12 km est marquée par la visite à l’imam et son adjoint Naimi. Il s’est ensuite rendu sur le « gros tas d’ordures » ou
Yankou Bakararou pour faire des prières selon un rituel particulier. Suivront les autres étapes, avant qu’il ne retourne au palais pour, sans aucun cérémonial particulier, se présenter dans un premier temps devant les tambours sacrés. C’est pour reprendre la route pour la septième station où se trouve la tombe du roi Kpé Gounou. Il s’est, avant de retourner au palais aux environs de
14 h 33, à nouveau présenté devant les tambours sacrés. Dès lors, sa mission a pris fin.


Les populations ont pris d’assaut l’arène de la Gaani à Nikki

C’est en l’absence du roi de Bouay, Bouay Sounon et de celui de Kika, Gangouro Souambou, que le choix est porté sur sa personne. Dans l’ordre, ce sont eux qui devaient être privilégiés.
A la cour impériale de Nikki, laissent entendre nombre de dignitaires et de princes, ce n’est pas la première fois qu’une telle situation se produit. Ils rassurent que c’est à force de recevoir les différentes délégations que, sous l’effet de la fatigue, le Sinaboko a dû solliciter son frère, en l’occurrence le roi de Sandilo, pour sacrifier à ce rituel.
Par ailleurs, à leur retour du parcours rituel, les cavaliers se sont adonné à des cavalcades avec leurs chevaux. C’est par le ballet des allégeances, en fonction de la hiérarchie des rois, que les festivaliers ont quitté la cour impériale. Les festivités se sont poursuivies ce dimanche 9 octobre, avec la cérémonie du Kayessi ou du rasage des princes par la Gnon Kogui.
Nikki ayant ouvert le bal, les autres royaumes de l’aire
Baatombou et Boo peuvent désormais organiser leur Gaani. Il s’agit de Sandiro, de Bouay, de Kika, de Kandi, de Djougou, de Banikoara, de Kouandé et autres?
« Les ancêtres ont accepté nos prières », dixit le maire Roland Gounou Lafia Joseph
Exprimant sa satisfaction à la fin de la cérémonie du samedi 8 octobre dernier, le maire de Nikki, Roland Gounou Lafia Joseph, a indiqué que c’est un pari gagné pour le comité d’organisation qui devrait y croire. « La fête a eu lieu. Les populations, très nombreuses, se sont déplacées. Vous avez également vu le nombre de chevaux qui étaient de la partie », a-t-il fait observer. « Une Gaani sans la participation ou la présence des chevaux, n’est pas une Gaani. A voir le nombre de chevaux présents, la fête a été réussie », poursuit-il. « Ce qui est important et que nous avons tous constaté, c’est qu’après le périple, lorsque le cheval de l’empereur rentre au palais, la fête est presque terminée. Donc, tout ce qui est rituel a pris fin. Les ancêtres ont accepté nos prières. C’est une distribution de bénédictions pour toutes les populations. Il ne reste désormais que la partie festive. Mais la grande remarque est que notre arène est devenue exiguë, alors que les cavaliers ont envie de faire des cavalcades. Il n’y a pas assez d’espace. C’est à juste titre que le gouvernement a opté de nous construire le palais et une arène digne du nom. Que le gouvernement et son chef en soient remerciés », a soutenu le maire.
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