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Digitalisation du ministère de l’Economie et des Finances: Des solutions pour accélérer la croissance

Publié le lundi 17 octobre 2022  |  La Nation
MTN-BÉNIN
© aCotonou.com par Didier ASSOGBA
MTN-BÉNIN « 21Days Of YelloCare »
Cotonou le 22 juin 2018. MTN-BÉNIN « 21Days Of YelloCare » avec le ministère d`Etat chargé du plan et du développement, le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique et le ministère de l’économie numérique et de la communication Photo : Aurelie Adam Soulé Epse Zoumarou, Ministre de l`Economie Numerique et de la Communication du Benin
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Par Isidore Alexis GOZO (gozoalexis6@gmail.com),

Le ministère de l’Economie et des Finances est devenu aujourd’hui un ministère plateforme avec une solution digitale pour répondre à chaque service qu’il fournit.

Il y a des années, le citoyen béninois éprouvait d’énormes difficultés avant de pouvoir bénéficier des services de l’Etat. Soit il est confronté à l’indisponibilité des agents publics, soit à de longues files d’attente pouvant durer des jours. Mais aujourd’hui, avec la dématérialisation de l’administration publique, il gagne en temps et en ressources, grâce à la vision du chef de l’Etat de faire du Bénin la plateforme de services numériques de l’Afrique de l’Ouest pour l’accélération de la croissance et de l’inclusion sociale. Le président de la République Patrice Talon a décidé de faire de notre pays la plateforme de services numériques de la sous-région », indique Alain Ahounou, directeur des Systèmes d’information du ministère de l’Economie et des Finances (Mef). Pour y parvenir, le gouvernement a réalisé de gros investissements pour mettre en place les socles transversaux nécessaires, notamment : le Registre national des personnes physiques issu du Recensement administratif à vocation d’identification de la population (Ravip), le réseau de fibre optique de plus en plus densifié, le datacenter national construit à Calavi, l’infrastructure d’interopérabilité Xroad qui facilite les échanges entre les systèmes, l’Infrastructure nationale à clé publique (Pki) pour améliorer la confiance dans l’écosystème mais surtout le portail national des Alain Ahounou services publics qui est finalement la branche la plus visible et la plus proche des usagers/ clients que constituent les citoyens.

Le numérique comme catalyseur
Le ministre d’Etat Romuald Wadagni, de son côté, utilise le numérique de façon transversale et comme catalyseur dans tous les domaines de compétence de son département ministériel notamment au niveau de la mobilisation des ressources, de la gestion des investissements publics, de la gestion et du contrôle des dépenses publiques, de la réforme, de la gestion et de la maîtrise de l’environnement macroéconomique, de la gestion et de la sécurisation foncière et du patrimoine de l’État et du contrôle de la gestion des entreprises publiques et semi-publiques. « Dans tous ces domaines, on travaille à contribuer à l’amélioration du climat des affaires par la transformation digitale, à améliorer l’expérience client dans nos interactions avec les entreprises et les citoyens, à gagner en efficacité par la simplification des procédures métiers et à dématérialiser les paiements et accroître la transparence», souligne Alain Ahounou. A titre d’exemple, aujourd’hui avec la direction générale des Impôts, il note que les citoyens et les entreprises peuvent créer un Identifiant fiscal unique (Ifu) sans se déplacer. Il en est de même pour une demande de quitus fiscal. « Le processus de suppression des guichets avec encaissements d’espèces est bien avancé avec le Trésor. Avec le Trésor, l’usager peut payer un service en ligne et obtenir sa quittance sans se déplacer. Notre objectif est de faire disparaitre la monnaie fiduciaire ou de réduire au maximum sa circulation dans les échanges avec le ministère», précise le directeur des Systèmes d’information. Grâce à la digitalisation, l’Agence nationale du domaine et du foncier (Andf) permet au citoyen d’obtenir, via un notaire, les états descriptifs en ligne et procéder à une mutation/vente en 72h. « Les bulletins de paie et les bulletins de pension sont totalement dématérialisés et envoyés dans les boîtes électroniques des agents de l’Etat », indique Alain Ahounou. Le Bénin étant l’un des premiers pays de la sous-région à basculer en budget-programme avec le lancement du nouveau Système intégré de gestion des finances publiques (Sigfp) avec la budgétisation, l’exécution et la comptabilisation qui se font dans un même système, le ministère de l’Economie et des Finances a mis en place le Système d’encadrement des missions officielles (Semo) qui rationalise les mouvements des agents de l’Etat et leur fait faire des économies. « Il faut surtout retenir que sur plus de 450 services fournis aux usagers par le ministère de l’Economie et des Finances, plus de la moitié est déjà dématérialisée. Et le processus va continuer », informe-t-il.

Des performances
La dématérialisation du service public permet au ministère de l’Économie et des Finances de réaliser de belles performances dans la mobilisation des ressources, dans la gestion des investissements publics, dans la gestion et le contrôle des dépenses publiques, et autres mais surtout d’innover dans tous ces domaines pour repousser les limites du pays. Ce qui améliore, selon M. Ahounou, la signature du pays et accroît la marge de manœuvre du gouvernement pour la réalisation de son programme d’action. « Pour le citoyen que j’aime appeler l’usager/client, de façon directe, c’est un gain de temps énorme et une économie d’argent dans bon nombre de processus. C’est la liberté d’accomplir ses démarches quand on veut, assis à la plage ou depuis l’étranger. C’est aussi moins de tentation et plus de transparence et ceci pour le bénéfice des usagers. Le Bénin est considéré aujourd’hui comme l’endroit le plus rapide au monde pour démarrer une entreprise sur un téléphone mobile, d’après la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (Cnuced) », relève-t-il.


Etant devenu de nos jours, un ministère-plateforme, le ministère de l’Economie et des Finances dispose quasiment d’une solution digitale pour répondre à chaque service qu’il fournit. Mais tout n’est pas parfait, selon Alain Ahounou qui précise que le Bénin doit aller encore plus loin. A titre d’exemple, il affirme qu’il n’est pas normal que l’Etat continue de demander à ses clients que sont les contribuables, les citoyens ou les entreprises des documents et des informations qu’il délivre lui-même. « Avec l’interopérabilité en marche entre nos référentiels et nos systèmes, nous devons pouvoir demander le minimum nécessaire à l’usager. Tout le reste peut être récupéré automatiquement en back-office dès lors que l’usager est identifié. Ce n’est pas normal que l’administration nous demande quatre photos d’identité, à plusieurs reprises et à quelques jours d’intervalle, pour finir par nous prendre elle-même en photo. Il faut arrêter cela. L’usager est prêt à payer ce qu’il faut pour avoir un service simplifié et de qualité. Nous devons améliorer l’expérience client», préconise le directeur des Systèmes d’information. Alain Ahounou note que la transformation digitale en cours est sans aucun doute une opportunité pour l’administration de mettre la donnée au cœur des prises de décisions et du pilotage des politiques publiques. A l’en croire, la collecte des données et leur transformation en informations utiles aux administrations et usagers ouvrent de nouvelles perspectives. « C’est le chantier de la Data Transformation que nous devons explorer. A titre d’exemple, avec l’intelligence artificielle, les régies financières vont croiser les données et établir des profils de fraudeurs, avec pour objectif de disposer constamment des candidats aux contrôles fiscaux, sans intervention humaine », souhaite-t-il. Et il précise : « Dans un contexte où l’Etat a la volonté de devenir lui-même une plateforme, notre surface d’attaque potentielle s’élargit tous les jours, créant des déficits dans les capacités et les processus de cybersécurité de la plupart de nos structures ». Cette question, selon lui, sera au cœur des préoccupations du gouvernement pour le
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