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Attaques terroristes répétées dans le nord bénin : la prévention de l’extrémisme violent : la piste qui s’impose

Publié le mardi 18 octobre 2022  |  Fraternité
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© Autre presse par DR
Au moins 50 civils tués au Mali par l`armée et des "militaires étrangers" en avril
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Elles sont sur le qui-vive. Depuis plusieurs mois, les forces de sécurité et de défense déployées au front de même que les populations de la partie septentrionale du pays n’ont plus la paix du cœur. Chaque jour qui passe est perçu par elles comme un sursis. Comme s’ils étaient déchaînés, les groupes armés terroristes ne cessent de faire parler d’eux. Enlèvements, actes de vandalisme, incendie, attaques, menaces...tous les moyens sont utilisés pour semer la terreur. En réponse à ces agressions, le gouvernement a déployé des bataillons aux abords de la zone frontalière et dans certaines localités. Si cette présence armée parvient à faire reculer les agresseurs, ces derniers ne démordent pas pour autant. Pis, des militaires dont la mission était de sécuriser les zones ciblées ont perdu la vie sur le terrain. Et les terroristes, loin de rebrousser chemin, usent d’autres stratégies pour s’infiltrer et commettre leurs lugubres forfaits. C’est ainsi que des commissariats et postes de douane ont été identifiés et incendiés. Les deux exemples en date remontent seulement à quelques jours. Le commissariat de Birni et le poste de douane de Karimama saccagés et incendiés ne peuvent plus à présent servir la cause de l’intérêt général. Si rien n’est fait pour empêcher les promoteurs de violence de semer la peur sur leur passage, il faut craindre que d’autres symboles de l’Etat soient pris pour cibles.
Si la réponse militaire et judiciaire sont des pistes traditionnelles et prisées, elle n’en demeure pas moins limitée et improductive à moyen et court termes. Comme l’enseigne une sagesse populaire, « il vaut mieux prévenir que guérir ». Dans la lutte contre ce fléau qui frappe plusieurs Etats, on a tôt fait de penser qu’il s’agit d’un phénomène externe. Or, il sied de noter pour la pertinence des actions de lutte que les causes de l’extrémisme violent sont de plus en plus endogènes. Si au sein des communautés et des Etats, le terreau n’est pas fertile pour l’implantation de ces germes nocifs, ils ne trouveront pas preneurs. Quand bien même la menace vient de l’extérieur, à partir du moment où elle s’introduit facilement, s’émancipe et prend corps à l’intérieur d’un Etat, c’est que les conditions pour sa propagation sont réunies.
Dans la plupart des communautés et des Etats, l’extrémisme violent intervient en cas de fragilité lorsque les institutions échouent à répondre durablement aux attentes légitimes de la population dans les domaines de la sécurité, des services socio-économiques... Face au mur, sans interlocuteurs valables, ayant perdu confiance aux institutions, l’individu tend à se radicaliser et à choisir ses propres moyens d’expression dont... la violence. En termes clairs, la bonne gouvernance et la construction d’un véritable Etat de droit contribuent de manière significative à la prévention de l’extrémisme violent. Quand il y a bonne gouvernance, le citoyen se sent impliqué dans la gestion de l’Etat, ses besoins sont satisfaits, l’équilibre ou l’équité est de mise. Parce que l’extrémisme violent est un phénomène complexe qui diffère d’un pays à un autre et qui présente même diverses facettes au sein d’un même pays, il est plus prudent de s’attaquer à ses causes pour des résultats encourageants sur la durée.
En plus de la mauvaise gouvernance et de la présence de l’Etat qui se fait faiblement ressentir dans certaines régions désaffectées, les abus des forces de défense et de sécurité peuvent engendrer la vengeance. Lorsqu’en voulant protéger les populations, elles en arrivent à commettre des exactions et abus, elles parviennent à braquer les communautés contre elles. Les facteurs socio-culturels et identitaires de même que ceux idéologiques, religieux et politiques interviennent également dans les manifestations de ce fléau des temps modernes. Mais en grande partie, beaucoup plus en amont qu’à aval, les Etats ont un grand rôle à jouer. Ainsi, de vrais systèmes démocratiques assis sur la bonne gouvernance permettent d’élever les murs contre l’extrémisme violent.
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