Chez lui, pas de couleurs criardes, pas de personnages clinquants, pas de scènes spectaculaires. Sanda Amadou construit dans ses tableaux un surprenant vide au milieu d’une « forêt » particulière. L’artiste plasticien béninois de 44 ans, autodidacte, créé une trinité entre l’art, le sacré et la protection de l’environnement. Il est l’un des 130 artistes que 38 galeries internationales exposent actuellement à AKAA, la principale foire française pour les artistes d’Afrique et de ses diasporas.
RFI : Vous étiez d’abord professeur et écrivain, avec un doctorat en sociolinguistique. Comment êtes-vous venu à l’art contemporain ?
Sanda Amadou : Au début, je n’ai pas vraiment choisi d’être artiste plasticien. Au départ, je voulais faire de la poésie et écrire des nouvelles. Mais, j’avais du mal à trouver une maison d’édition pour publier mes poèmes. Du coup, je me suis tourné vers ma culture nomade peule. J’ai commencé à collectionner des tatouages peuls que j’ai dessinés sur des papiers pour les expliquer et interpréter. Ensuite, j’ai basculé vers les arts plastiques.