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Bénin/Législatives 2023 Ethnocentrisme ou régionalisme, l’essence de la stratégie électorale

Publié le mardi 25 octobre 2022  |  lespharaons.com
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© aCotonou.com par dr
Siège de l`Assemblée nationale lors d`une plénière
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C’est la saison des surenchères. Pour l’UPR et le BR, le scrutin du 8 janvier 2023 est plus qu’un événement majeur de la vie politique, et bien davantage qu’un casse-tête pour Les Démocrates et la FCBE. L’UDBN et, derrière elle, Moele-Bénin sont un peu dans cette situation. Tous croient encore mener la danse, alors qu’ils vont devoir renégocier leur statut sur l’échiquier politique ; et, cette fois-ci, de façon radicale. L’acte d’union, qui a fédéré espoirs, rancœurs, ethnocentristes et régionalistes en 2018, pourrait avoir vécu. Derrière l’invocation de l’identité nationale, un ethnocentrisme nombriliste se fait jour.

Dans la mouvance comme dans l’opposition, le désir de reconquête du pouvoir ne résiste pas au cratère incandescent de ces méthodes rétrogrades. Le plafond de verre, avant d’être brisé sur le plan électoral, a déjà éclaté dans les esprits et la conscience de nombreux militants. La politique du terroir a largement investi le champ politique, au point de brouiller de manière subreptice mais réelle le clivage nord/sud. Inutile de remonter le temps, d’élargir l’horizon pour illustrer le phénomène. La seule actualité politique suffit à nourrir la démonstration. Il n’y a qu’à observer les récents mouvements de démissions et d’adhésions pour s’en convaincre.

La stratégie de l’extrême voudrait que l’UPR et le BR offrent aux militants un nouveau faciès, d’autant plus troublant qu’il pourrait rappeler celui des Démocrates et de la FCBE. Ainsi, on en vient surtout à craindre que l’UPR ne soit désormais plus Fon, plus Goun, plus Adja ou plus Yoruba que le BR. Que le BR ne soit désormais plus Bariba, plus Lokpa, plus Dendi ou plus Peul que l’UPR. Chez l’UDBN, pas question de prendre le chemin de l’ethnocentrisme. On s’enkyste plutôt dans un dogmatisme régionaliste nourri par le fief de Godomey et de quelques hameaux alentours.

La FCBE, elle, ne compte pas baisser la garde sur le terrain identitaire à Savè, à Copargo, à Bantè et à Sinendé. A l’autre extrémité du spectre, Les Démocrates veulent militer en faveur d’équilibres régionaux. Pourtant, de Tchaourou à Parakou, quitte à saupoudrer les autres coins du pays, les événements se sont amplement chargés de prouver le contraire. Qu’à cela ne tienne. L’obsession identitaire n’est pas encore connue de Moele-Bénin. Le parti de Jacques Ayadji semble omniprésent dans les médias sociaux, sans pour autant être visible sur le terrain à part quelques apparitions sporadiques à Dassa-Zoumè et à Abomey-Calavi.

Plusieurs signaux faibles, comme l’origine ethnique des membres du bureau exécutif de quelques partis, révèlent que l’ethnocentrisme et le régionalisme ont survécu à la réforme du système partisan. On l’oublie parfois, mais ce phénomène est la conséquence d’un virage pris au début des années 60. La marque ethnique et régionaliste sera, une fois de plus, une signature sur le prochain marché électoral, mais il faut se méfier des effets délétères de ces méthodes sur la cohésion nationale. Au moment où l’énergie nationale devrait être mobilisée pour soutenir l’effort de développement du pays, est-ce bien le moment de brandir ce qui divise plutôt que ce qui réunit ? D’exploiter une richesse culturelle, d’ailleurs bien ténue, en machine politique ?
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