Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Benin    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article



 Titrologie



La Presse du Jour N° 2052 du 17/1/2014

Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Société

Impacts d’un métier nocturne exercé par l’un des partenaires sur la vie du couple : la communication, le meilleur moyen palliatif
Publié le samedi 18 janvier 2014   |  La Presse du Jour




 Vos outils




Chers ami(e)s de « Vendredi au Féminin », il n’est pas rare de voir dans certains foyers, l’un ou l’autre des parents exercer un métier nocturne. Cette activité professionnelle qui rend la mère ou le père absent (e) la nuit tombant, auprès des siens, n’est pas sans impacts sur la vie du couple et de façon collatérale, sur leurs enfants. Le sociologue Darius Vègba a non seulement bien voulu éclairer notre lanterne en la matière, mais il indique également le meilleur moyen pour éviter que l’exercice d’un métier de nuit par l’un ou l’autre des partenaires n’ait de fâcheuses répercussions conjugales.


Aidez-nous à mieux appréhender les types de métiers nocturnes qui existent
En terme de métiers nocturnes, on peut citer dans le secteur de la santé, les infirmiers (ères) et médecins qui sont appelés à faire « la garde », c‘est-à-dire qui restent au travail même de nuit, afin de fournir des services aux patients qui auraient besoin d’un soin donné. Dans le secteur de la sécurité, il y a les corps militaires et para militaires qui sont sollicités pour être de veille en tout temps pour assurer la sécurité des biens et des personnes sur l’étendue du territoire.

Il y a aussi certains commerces (stations d’essence, supermarchés, …) qui ouvrent tard ou qui ferment tard (généralement vers 3h du matin) de sorte que certains employés (les caissiers, comptables,..) travaillant dans ces commerces, sont appelés à rester 24h sur 24 à leur poste de travail, et même de garde, donc tard dans la nuit. Il y a en effet, une grande gamme de métiers de nuit au sein de laquelle l’on répertorie également dans le secteur du transport, les conducteurs de taxi-moto qui travaillent la nuit ainsi que les conducteurs qui font de longs voyages (de 3 à 4 jours) à destination du nord-Bénin ou des pays de la sous-région, et qui sont du fait, obligés de travailler la nuit au cours de leur déplacement. Dans le secteur de l’aviation, nous avons les hôtesses de l’air et autres qui doivent assurer la régularité des lignes des vols et qui sont ainsi amenés à travailler la nuit.

Même au niveau de l’aéroport, et plus précisément des embarquements, il y a des personnes qui doivent assurer la garde pour le débarquement/embarquement des passagers des vols de nuit. Quant au secteur de l’information, l’on peut citer aussi les journalistes qui travaillent d’ailleurs beaucoup plus la nuit. Ils collectent les informations dans la journée et les traitent la nuit afin que les parutions sortent le lendemain. Et même en dehors de la collecte et du traitement, la nuit, le journaliste est aux aguets pour avoir les dernières informations de la journée. Parfois même, bien qu’étant à la maison, il travaille la nuit en suivant notamment l’actualité nationale et internationale dont il pourra se servir pour réajuster ses parutions, l’information étant une denrée périssable.
De tels métiers sont-ils sans impacts sur la vie du couple ?


Bien évidemment que non. Les répercussions sur la vie du couple, de l’exercice par l’un ou l’autre des partenaires, d’un métier nocturne sont énormes. En ce sens que la vie d’un couple nécessite la proximité. Qu’elle soit virtuelle ou physique, la proximité est indispensable pour l’harmonie du couple. Car, moins tu sens la présence de ton partenaire, moins tu es à ton aise dans ton couple, et plus les dissensions sont susceptibles de naître. La présence du partenaire permet de s’exprimer autant que de besoin, et de se rapprocher. Le fait que l’un ou l’autre des partenaires travaille la nuit crée donc un vide du fait de son absence à la maison, surtout à un moment de la journée qui est propice au repos et donc, aux confidences. Car socialement, c’est la nuit qui est réservée au repos personnel et commun.


C’est le moment approprié où les partenaires partagent des moments d’intimité, de relaxation et d’échanges susceptibles de faire vivre leur foyer. Ceci, étant entendu qu’au cours de la journée, les conditions ne sont pas toujours réunies ; chacun vaquant à ses occupations. Je ne vous apprends pas que l’amour vit de la proximité, en d’autres termes, de la présence et de l’écoute du conjoint ou de la conjointe. Ainsi, quand le ou la partenaire n’est pas présent (e), et qu’il/elle ne met pas en place un mécanisme pouvant permettre qu’en dépit de son absence, l’autre ait la sensation qu’il/elle est toujours près de lui/elle, le vide créé devient alors le lit de plusieurs désaccords.

En effet, quand l’un ou l’autre ne voit pas souvent son/sa partenaire le soir à ses côtés, cela peut lui faire naître des doutes l’amenant à penser qu’il/elle est en train de mener une autre vie dehors. Lorsque les soupçons se créent ainsi, du fait du vide créé par l’absence du/de la partenaire, et que ces soupçons persistent, ils amplifient les risques de désaccord et finissent par déstabiliser le couple. De ce fait, quand le/la conjoint(e) est appelé(e) à travailler la nuit, et ce, malgré lui/elle, il va falloir adapter ces exigences professionnelles au fonctionnement du foyer au risque de provoquer la dislocation du couple.


Au cas où les partenaires seraient déjà parents, quels pourraient être les impacts de l’exercice d’un métier nocturne par l’un deux, sur leurs enfants ?
Les répercussions d’une telle situation sont principalement liées à l’éducation des enfants. En effet, l’éducation des enfants dans un couple, est déjà une question assez sensible qui ne peut être abordée que de façon conjointe par les deux parents. En d’autres termes, la femme et l’homme doivent nécessairement s’associer pour éduquer leurs enfants.

Et dans la vie sociale que nous menons actuellement, le moment le plus indiqué pour cela, est la nuit. Parce que dans la journée, selon qu’ils soient scolarisés ou non, les enfants vont à l’école ou à leurs lieux d’apprentissage, et de leur côté, les parents se rendent sur leur lieu de travail. C’est donc habituellement la nuit que le foyer se reconstitue. Une occasion pour les parents, de sensibiliser et d’écouter leurs enfants. Alors si le soir tombant, l’un des parents n’est jamais présent du fait de son travail, cela déséquilibre cette éducation.

Puisque dans l’éducation des enfants, chaque parent a un rôle précis à jouer. Il est vrai que les rôles sont complémentaires, mais tant que chaque parent ne jouera pas sa partition, il manquera quelque chose aux enfants. Même si la mère inculque ce qu’elle peut aux enfants, le père a nécessairement son rôle à jouer. Surtout que nous sommes en Afrique et précisément au Bénin, une société patriarcale où c’est le père qui est le chef de famille, incarnant ainsi une autorité morale à laquelle se réfère généralement la mère. Ainsi, le rôle social de la mère est souvent maternel empreint de douceur, d’écoute et de conseils tandis que la fonction sociale du père est caractérisée par la rigueur et la prise de décisions. Il est donc important que ces deux fonctions sociales se conjuguent pour une bonne éducation des enfants ; l’une ne pouvant remplacer l’autre.

Ceci, surtout à l’âge d’adolescence où éduquer ses enfants, est plus délicat en raison des vices que développent souvent ceux-ci à cette étape de leur vie. De ce fait, l’absence de l’un ou l’autre des parents, en raison de son activité professionnelle nocturne, crée une désorganisation dans l’éducation des enfants. Puisque c’est la nuit qui est le moment indiqué pour le plein exercice de la fonction sociale de la mère et du père.


Par quels moyens les couples qui se retrouvent dans cette situation, pourront éviter la dislocation de leur foyer, du fait de l’absence de l’un d’entre eux pour raison professionnelle nocturne ?
Il est nécessaire pour le/la partenaire absent (e) à la maison, le soir, du fait de son travail, de trouver des mécanismes palliatifs susceptibles de faire sentir, malgré son absence physique, sa présence à son/sa conjoint(e), et à ses enfants. Le palliatif majeur pour garantir l’harmonie du couple et veiller à la bonne éducation des enfants en cas d’exercice de métier nocturne par l’un ou l’autre des partenaires, est la communication.

Le couple doit donc passer par le biais des systèmes de communication pour éviter que l’exercice d’un tel métier ne nuise à leur vie conjugale. En termes plus clairs, le peu de temps où le/la partenaire exerçant un métier nocturne est à la maison, il/elle doit l’exploiter au maximum. Il doit au cours de ce laps de temps, se consacrer à l’écoute de son/sa conjoint(e) et parler beaucoup avec ses enfants afin de mieux maîtriser ce qui se déroule au sein de son foyer en son absence. Les technologies ayant énormément évolué, les parents doivent donc rester constamment en communication de sorte à échanger le plus possible tout comme s’ils étaient en contact physique permanent.


Ainsi, le parent absent doit pouvoir, par le biais du téléphone, rassurer son/sa conjoint(e) qu’en dépit de son absence physique, il/elle demeure le/la même, et doit rester en communication permanente avec ses enfants. Car, quand un mécanisme d’écoute permanente de l’autre n’est pas mis en place, le métier de nuit exercé par l’un ou l’autre des partenaires peut endommager considérablement la vie du couple et la relation entre le parent absent et ses enfants. Des effets pouvant finalement créer la division au sein du foyer.

Interview réalisée par Monaliza Hounnou

 Commentaires