On vous l’avait bien dit, mon Neveu Patou dirige un pays de pagailleurs avec des pagailleurs partout ! Sous la Révolution démocratique et populaire, où nous avions tous le bonheur d’être des camarades, des camarades papas, des camarades mamans, des camarades maîtres et des camarades membres, la démocratie était directe pour des élections où, les votants, après de bruyants témoignages publics sur leurs comportements, s’alignaient derrière les candidats de leur choix, qu’on faisait monter sur un escabeau ou un banc d’école, sur la place publique …
Mon camarade AGBAKO, Révolutionnaire bon teint, mais prospère commerçant véreux, cachotier de quantités de biens immeubles, et plus souvent qu’à son tour, cocufieur d’honnêtes maris dans le quartier ; se vit proposé candidat par le camarade superviseur des élections ce jour-là, dans son quartier. AGBAKO bondit promptement sur la table,se saisissant du haut-parleur AJAHUI, et face à la foule déjà excitée, déclara en homme sage et avisé « Je suis totalement en phase avec notre Révolution et ses idéaux, mais je ne pense pas que ce soit une bonne idée d’être candidat ».
Vous mes Neveux et Nièces, cachotiers de nombreuses parcelles sises à Houèto, Tchaourou, et Klouékanmey, oublieux de vos noms sur les cartes grises des véhicules achetés pour les titulaires et les Tchizas, inscriveurs sans mutations réglementaires de patronymes
de madame sur des maisons, et qui demandez quitus fiscal aujourd’hui, pour être candidats, vous êtes tous des pagailleurs !