La communauté internationale célèbre le 02 novembre 2022, la Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes. Des manifestations commémoratives sont prévues à travers le monde. Et une fois encore, les statistiques restent alarmantes. Selon un rapport de l’Unesco qui sera officiellement publié les 24 et 25 novembre prochain, le taux d’impunité mondial est estimé à 86% en 2022.
Le rapport de l’Unesco sur la sécurité des journalistes et le danger de l’impunité, intitulé “Connaitre la vérité, c’est protéger la vérité“, révèle qu’en 2022, le taux d’impunité mondial a été mesuré à 86 % contre 89 % en 2018. “L’Unesco continue donc d’observer une tendance à la hausse des cas résolus dans le monde, passant de 11 % en 2018 à 14 % en 2022…Bien qu’elle reste à un niveau inacceptable, l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes n’a cessé de diminuer, de 3 % au total depuis 2018, la première année de la biennale précédente“ renseigne le rapport. La majorité des journalistes ont été tués en dehors des espaces de travail, selon l’Unesco. “Les données montrent qu’il n’y a pas d’espaces sûrs pour les journalistes. Sur les 117 journalistes tués en 2020-2021, 78 %, soit 91 journalistes, ont été tués alors qu’ils n’étaient pas à leur bureau. La plupart des meurtres ont eu lieu en dehors de leurs salles de rédaction. Certains journalistes ont été assassinés dans la rue ou dans leurs véhicules, et certains ont été kidnappés pour être ensuite retrouvés morts. Plusieurs ont été tués devant des membres de leur famille, y compris leurs enfants. En 2021, le pourcentage de femmes parmi tous les journalistes tués a presque doublé, passant à 11 % contre 6 % l’année précédente. Les données disponibles au 30 septembre 2022 montrent qu’à nouveau 11 % des meurtres à ce jour concernent des femmes journalistes. Les journalistes sont désormais moins en sécurité dans les pays sans conflit. De plus en plus de journalistes tués alors qu’ils couvraient des manifestations. Au cours de la période 2020-2021, 6 journalistes ont été tués alors qu’ils couvraient des émeutes ou des manifestations. Cela confirme la tendance identifiée dans le précédent rapport du Directeur général qui notait une augmentation du nombre de journalistes tués dans de tels contextes. Sur la période 2016-2017, le chiffre pour cette catégorie de meurtres était de 3 journalistes. 117 journalistes tués entre 2020 et fin 2021…L’année 2021 affiche le nombre annuel de décès le plus bas en 14 ans avec 55 meurtres…En 2020 et 2021, l’Amérique latine et les Caraïbes représentaient 38 % des meurtres, suivis de l’Asie et du Pacifique avec 32 % des meurtres…16 États ont rendu compte des mesures prises pour assurer la sécurité des femmes journalistes, contre 13 au cours de la période précédente“ lit-on dans ce rapport qui sera officiellement présenté les 24 et 25 novembre 2022 devant le Conseil intergouvernemental du Programme international pour le développement de la communication de l’Unesco, lors de sa 33e session.