Amnesty international Bénin a commémoré, vendredi 04 novembre 2022, le huitième anniversaire de la campagne Ibelong (j’existe). Ceci, à travers plusieurs manifestations dont une marche pacifique et une conférence de presse à Cotonou. L’occasion pour la section Bénin d’Amnesty International de réitérer son engagement à poursuivre la lutte contre l’apatridie…
Initiée depuis 2014 par le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés, la campagne Ibelong (j’existe) se veut un véritable mécanisme d’éradication de l’apatridie à l’horizon 2024 dans le monde. Alors que d’importants paliers ont été franchis dans le monde grâce à ladite initiative, des défis restent à relever. Et pour célébrer les efforts consentis ces huit dernières années, Amnesty International Bénin a initié une série d’activités dont des marches pacifiques. Ainsi, du 02 au 04 novembre 2022, il a été organisé à Ouidah, Djougou, Parakou et Cotonou des caravanes motorisées pour célébrer l’évènement. A Cotonou, la caravane s’est ébranlée du carrefour Unafrica pour échouer au siège de l’Agence nationale d’identification des personnes (Anip) à Cadjehoun. Face aux professionnels des médias au Chant d’oiseau à Cotonou, le Directeur exécutif d’Amnesty international Bénin, Dieudonné Dagbéto admet que l’apatridie reste une menace réelle dont l’éradication nécessité une implication des gouvernants, de la société civile ainsi que de la population. « Les personnes apatrides ne peuvent souvent pas ou que difficilement exercer leurs droits fondamentaux tels que participer à la vie politique, accéder à l’éducation et à l’emploi ainsi qu’à des soins de santé appropriés. La plupart du temps, les personnes apatrides n’ont ni carte d’identité, ni passeport et ne peuvent donc pas circuler librement. Il leur est souvent impossible d’ouvrir un compte bancaire ou se marier » a confié Dieudonné Dagbéto précisant qu’à travers le monde, plus de quatre millions d’apatrides sont répertoriés par le Hcr. Après avoir évoqué des causes de l’apatridie et la responsabilité des gouvernements, il a salué les efforts consentis au Bénin pour l’éradication de l’apatridie. Du plan national d’actions aux lois protégeant les couches vulnérables et facilitant l’enregistrement des naissances ainsi que la mise en place de l’Agence nationale d’identification des personnes, Amnesty témoigne sa reconnaissance quant à l’engagement du gouvernement béninois à lutter contre les risques d’apatridie. Toutefois, l’organisation plaide pour une véritable décentralisation des services d’identification et d’enregistrement des personnes, la vulgarisation de la loi portant dispositions spéciales de simplification et de gestion dématérialisée des faits d’état civil, l’adoption par le parlement du projet du nouveau code de nationalité. Quant au représentant de l’Anip, il a salué les efforts consentis par Amnesty avant d’inviter les populations à tout faire pour se faire enrôler au Ravip au regard des avantages y afférents.