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Assemblée nationale 9ème législature: Pour que ne ressuscite la triste appellation « monocolore »

Publié le jeudi 10 novembre 2022  |  Matin libre
Siège
© aCotonou.com par dr
Siège de l`Assemblée nationale lors d`une plénière
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Dans exactement deux mois, et conformément au calendrier électoral, le peuple béninois ira aux urnes pour désigner les 109 député(e)s devant siéger au Parlement pour le compte de la 9ème législature. Mais en attendant, les regards sont tournés vers la Commission électorale nationale autonome (Cena) qui est en train de passer à la loupe, pour observations, les dossiers de candidatures déposés par les partis politiques, il y a huit jours. Quand on suit bien les déclarations de certains acteurs politiques au terme du dépôt des dossiers, c’est qu’il y a à redire sur ces dossiers de candidatures. La plupart restent à compléter dans les 72heures quand la Cena aura fait ses observations. Ce qui veut dire qu’il est possible que la Cena ne valide pas, in fine, les huit listes provisoirement enregistrées. La délivrance au compte-goutte du quitus fiscal aux potentiels candidats reste un enjeu, un critère d’élimination de certains candidats et donc éventuellement de rejet de liste (s). C’est un scénario qui a eu cours en 2019 où des sept listes enregistrées au départ, cinq ont été recalées pour des défauts divers, et seulement deux listes soutenant le même pouvoir sont allées aux élections. A l’arrivée, les 83 député(e)s, d’un seul bord politique (la Mouvance), ont été choisis et ont siéger pendant quatre ans. Parlement monocolore, Assemblée nationale des partis siamois, bref tous les qualificatifs lugubres étaient empruntés pour désigner cet accident jamais vécu au Bénin en 29 ans de pratique démocratique. Cela reste une odeur puante qui ne pourra être chassée de cette législature d’exception. Les députés qui en sont membres vont traîner cela toute leur vie, et même après. Déjà que certains en sont très gênés au point où ils n’aiment pas se faire voir à des manifestations publiques, même celles organisées dans leur circonscription électorale. Ils préfèrent passer incognito. Les redditions de compte ou les consultations de la base sur des sujets d’intérêt, ils n’en organisent point. A la limite, ce sont des simulacres qu’ils organisent, conscients que leur popularité souffre dans leur fief supposé. Du côté du pouvoir, l’on s’est, à maintes reprises et en vain, expliqué, surtout à l’international, sur ce type de Parlement dans un Bénin autrefois très envié par sa démocratie. C’était devenu comme une gêne, même pour le chef de l’Etat. Accepterait-on un bis repetita avec la 9ème législature, qui reste un Parlement réformée (109 députés au lieu de 83) et de transition (3ans au lieu de 4 ans) ? La seule condition aux schémas multiples, c’est la participation, très attendue dans l’opinion, du parti Les Démocrates (Opposition). Les choses semblent bien démarrer avec l’enregistrement de la liste, qui sans doute va être complétée à la Cena après la dure épreuve de nerf que constitue la délivrance du fameux quitus fiscal. Au cas où après apurement des listes par la Cena, le parti ‘’Les démocrates’’ ne sera pas dans la course, ce ne sera pas les sept ou plus de deux partis politiques restants éventuellement qui feront l’affaire. Et pour cause. Dans ce cas de figure, même la présence au Parlement de députés estampillés Fcbe aux côtés des autres issus des partis tels que l’Up-R, le Br, l’Udbn et Moele Bénin aura du mal à passer. Certes, on aurait une pluralité de listes par rapport à 2019, mais visiblement une pluralité singulière, monolithique pour la simple raison que l’Up-R, le Br, l’Udbn et Moele Bénin soutiennent le même pouvoir de Patrice Talon. Et comme c’est ressassé dans l’opinion depuis le dialogue politique d’octobre 2018, le parti Fcbe du chef de file de l’opposition, serait toujours vu comme une fabrication du pouvoir. Conséquence, une 9ème législature de ce type pourrait être un prolongement de la défunte. Les lignes n’auront donc pas bougé. D’aucuns, pour se cacher derrière leur petit doigt ou feignant de voir la vérité en face, pourraient avancer, comme c’est de coutume, qu’on ne saurait forcer un parti politique qui refuse d’aller aux élections à se mettre dans la course. Soit. Mais dans tous les cas, que ça soit deux, trois, quatre, cinq, six ou sept listes qui compétissent au finish, la Rupture gagnerait en crédibilité et en termes d’image, à s’assurer que le parti vu comme celui qui incarne, dans l’opinion, l’opposition politique y soit. C’est le seul grigri contre l’appellation, à nouveau, de Parlement « monocolore » dans les mois à venir au Bénin. A moins que cela ne gêne outre mesure.

Mike M.
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