Les autorités ont annoncé la répression des motocyclistes pour non port de casque à compter de ce mardi 15 novembre 2022. Cette fois-ci, la mesure va également prendre en compte les passagers de ces motocyclistes. A la veille du démarrage de cette répression, les populations des villes de Cotonou et d’Abomey-Calavi ne s’y sont pas encore conformés. Plusieurs ignorent l’existence d’une telle décision et d’autres ne la comprennent toujours pas.
Ce mardi, la police sera déployée sur les voies pour appréhender les usagers motocyclistes qui ne porteront pas leur casque. A la veille de la date butoir qui lance la répression pour non port de casque, la circulation sur les grandes voies ne change pas d’aspect. Les motocyclistes circulent comme à l’accoutumée avec leur casque sur la tête mais leurs passagers sont à tête nue au mépris de la décision. « Depuis que le gouvernement a annoncé qu’on va commencer à arrêter les gens pour non port de casque même pour ceux qui sont remorqués, je ne vois aucun changement. Personne ne semble s’occuper de ça. C’est comme s’ils ne le savent pas », a déclaré Paul Hougnon, un motocycliste. L’ignorance, c’est la tendance. Les populations ne sont pas informées d’une telle décision qui les oblige à porter un casque même en tant que passager sur une moto. « Je n’en sais rien puisque je ne vois rien quand je fais mes navettes entre la maison et le marché. Aucun autre passager comme moi ne porte un casque sur la tête », a confié Frimasse Adajamaisso. Du côté des marchands de casques, le stock ne coule pas. Ils s’attendaient à réaliser un bon chiffre d’affaires depuis l’annonce du démarrage de la répression. Hélas ! La ruée tant espérée n’aura pas lieu. « La vente n’a pas changé. Nous recevons seulement les motocyclistes qui ont perdu leurs casques ou dont les casques sont hors d’usage. En octobre, j’ai vendu 11 casques mais depuis qu’on est dans le mois de novembre, je n’en ai vendu que 4 jusque-là », a confié un marchand de casques au quartier Kindonou de Cotonou.
Si la plupart prétextent n’être pas informés, certains n’y croient pas. Ils restent dubitatifs sur la faisabilité. Plusieurs interrogations taraudent les esprits. « Cette décision est bizarre pour moi. Les autorités veulent obliger tout le monde à acheter de casque. Et chaque fois, on va sortir avec ça ? Je trouve que ce sera encombrant de sortir un casque en main. Surtout quand on aura à faire des achats, cela va nous compliquer l’existence », a confié un usager. L’autre préoccupation se trouve au niveau des conducteurs des taxi-motos communément appelés ‘‘Zémidjan’’. Ils se demandent s’ils doivent en prendre pour leur clientèle. « Je veux savoir si nous zémidjan allons acheter un casque supplémentaire pour nos clients. Si c’est le cas, ce sera compliqué parce que ce n’est pas hygiénique qu’un casque soit utilisé par plusieurs personnes. J’exhorte la police à ne pas nous réprimer pour cela », a déclaré un conducteur de taxi-moto. Les motocyclistes sont déjà habitués au port de casques mais les débuts avaient connu également de résistance.
Ange M’poli M’TOAMA