Les Béninois devront observer une nouvelle discipline en rapport à la sécurité routière. Et pour cause, dès ce jour, il sera tenu grande rigueur du respect de la décision rendant obligatoire le port de casque par le motocycliste et son passager.
Par Désiré G. TCHOKPONHOUE (Stag.)
La décision rendant obligatoire le port de casque par le motocycliste et son passager devient exécutoire, ce 15 novembre. Prise à l’issue de la réunion de la Direction de la sécurité publique et routière, avec les conducteurs de Taxi-motos, la décision entre dès ce jour, dans sa phase répressive. Après trois semaines de sensibilisation au cours desquelles les populations sont censées se mettre au pas, la Police entend faire respecter la loi. Le non-respect de cette décision entrainera le retrait de la motocyclette au conducteur, qui devra payer une amende de 6 000F Cfa au Trésor public avant de retirer son engin. De sources policières, on apprend que « cette décision vise à assurer davantage la sécurité des usagers de la route en cette fin d’année ». Seulement, les Béninois semblent ne pas être prêts à se plier à cette nouvelle exigence.
Si le respect de la décision peine à s’observer dans le trafic routier, les points de vente de casques ne connaissent non plus d’affluence. Les coûts sont revus à la hausse par des commerçants qui estiment que la demande sera plus forte. Une vendeuse ayant requis l’anonymat confie que « les grossistes ont mis un embargo sur les stocks, attendant le démarrage de la phase de répression pour les vendre plus cher ». Elle invite d’ailleurs les pouvoirs publics à faire en sorte que les casques soient disponibles et à prix abordables. Pour Blandine Sossou, revendeuse de casques à Godomey, « les casques précédemment vendus à 4500 sont passés à 5500, soit une augmentation de 1000F Cfa ».
Plus loin, Bernardin Julien Agbahoundjè, surpris en train d’en acheter, confie qu’il est venu en prendre pour sa sœur, malgré le coût élevé. « Nous n’avons pas le choix », a-t-il laissé entendre. Son vendeur, Abdoulaye Garba, quant à lui, déclare qu’avec le démarrage de la répression, il pourra faire de bonnes affaires. « Bientôt, les prix iront du simple au double », se réjouit-il. A quelques pas de celui-ci, Amza Nounou dont le stand de vente ne connaissait pas d’affluence non plus, reste tout aussi serein et espère que dès ce 15 novembre, les Béninois seront contraints à aller vers lui. « Je n’ai pas peur ; ils viendront », déclare-t-il en souriant. Le seul client aperçu à son niveau, est venu « non pour acheter un casque mais pour en faire réparer », nous a-t-il fait savoir, en sortant un vieux casque.
Au demeurant, on ne note aucun engouement de la part des populations à respecter la décision. Elles attendent visiblement la phase active de la répression pour s’y faire.