La répression pour non port de casques par les motocyclistes et leurs passagers n’a plus eu lieu hier mardi 15 novembre 2022. Selon les informations glanées ça et là, l’opération de répression serait reportée à une date ultérieure. Pendant ce temps, certains citoyens passagers ont décidé de se conformer à la mesure de port de casque.
La journée du mardi 15 novembre 2022 annoncée pour la grande répression policière pour non port de casques est passée sans casse. Les usagers surtout passagers de motocyclistes ont redouté ce jour avec peur. Mais à la stupeur générale, aucun n’a été inquiété. Entre 07h et 08h, heures de grande circulation, sur les grands carrefours notamment IITA, Houedonou, Mènontin, CEG Nokoué, les postes de police sont clairsemés de motos arrêtées. Il n’y a pas eu d’entassements comme on pouvait s’y attendre. Seules quelques motos sont appréhendées pour d’autres infractions. Les motocyclistes avec leurs passagers sans casque roulaient tranquillement devant des policiers occupés à d’autres contrôles d’usage habituels. « Les policiers n’ont arrêté personne depuis ce marin alors que la majorité des passagers sur moto sont sans casque sur leur tête », a constaté Mathias Ahoyo. Le même constat est fait par Vainqueur Mahoussi qui redoutait d’être arrêté car son jeune frère qu’il a remorqué n’a pas de casque. En sortant de la maison ce matin, ils ont tracé leur itinéraire sinueux pour échapper au contrôle de la police et aller à leur rendez-vous en attendant de trouver les moyens pour se procurer un casque. « J’observais de loin ce qui se passe devant moi à l’approche du poste de police de Mènontin quand j’ai quitté Agla Akplomey pour aller à Vèdoko. Mais j’ai constaté que les gens passaient sans être arrêtés alors qu’ils avaient remorqué de personnes qui n’ont pas mis de casque. J’ai ainsi eu le cœur tranquille et j’ai circulé tranquillement à aller comme au retour », a-t-il expliqué. Plusieurs motocyclistes avaient pris des passagers avec l’espoir qu’il n’y ait pas de répression et ils ont eu gain de cause. « Je priais Dieu pour qu’ils ne fassent pas de contrôle aujourd’hui parce que je n’ai pas encore acheté de casque. Je crois que les autorités ont compris qu’il y a la morosité économique et qu’on ne peut dans un bref délai se procurer le casque. Je les remercie de nous compris. De mon côté, je vais tout faire pour me conformer à cela parce que c’est pour notre sécurité qu’ils ont pris la décision », a fait savoir Mathias Ahoyo. Une conférence de presse de la police républicaine est prévue pour vendredi 18 novembre prochain pour éclairer la lanterne des uns et des autres sur la mesure.
Quelques-uns se conforment, d’autres plaident pour la subvention du prix des casques.
Dans le même temps, des passagers de motocyclistes n’ont pas pris le risque. Ils sont montés sur les motos munis de leur casque sur la tête. des conducteurs de taxi-motos ont prudemment pris sur eux des casques pour leurs clients. « On était perdu sur celui qui doit prendre le casque entre le client et nous. Pour ne pas avoir affaire aux policiers, j’au dû acheter un second casque que je garde sur moi pour mes clients. Le problème est que tout le monde n’aime pas cela car ce n’est pas hygiénique », confie un conducteur. Ces cas se comptent du bout des doigts mais montrent que des usagers se conforment à la mesure. Le casse-tête pour plusieurs est le coût du casque qui se trouve hors de la portée de leur bourse. Ils sont nombreux à solliciter la subvention de l’Etat pour atténuer le prix d’achat des casques comme il l’a fait pour certains produits de première nécessité. « J’invite le gouvernement à penser à nous en subventionnant le prix des casques afin que tous les béninois s’en procurent. Ils peuvent le faire pendant une période donnée avant de lancer une répression », a déclaré Mathias Ahoyo. Certains espèrent qu’au cours de la campagne électorale, des candidats puissent offrir des casques aux populations.
Ange M’poli M’TOAMA