Lutte contre le paludisme au Bénin: Les entreprises affûtent leurs armes

Publié le mardi 22 novembre 2022 | Matin libre

© Autre presse par DR
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Afin de mieux engager le secteur privé dans la lutte contre le paludisme, le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) avec l’appui de Speak Up Africa et Ecobank Bénin, a initié un atelier de renforcement de capacités du 10 au 11 novembre 2022 au Golden Tulip Hôtel le diplomate de Cotonou. L’atelier a été organisé en collaboration avec la Coalition des Entreprises Béninoises et Associations privées pour la lutte contre le Sida, la Tuberculose, le Paludisme et autres affections (CEBAC STP) et la Plateforme de Secteur Sanitaire Privé (PSSP).

En ouvrant cet atelier qui a mobilisé une trentaine d’entreprises, le Coordonnateur du Programme, Cyriaque Dossou Affoukou, a indiqué qu’il est destiné à améliorer les connaissances des délégués du personnel, des médecins de travail, des infirmiers ou points focaux santé des entreprises en matière de prévention, de diagnostic, de prise en charge et de gestion des données liées au paludisme. Car, le paludisme constitue un véritable problème de santé publique au Bénin et malheureusement, constitue encore le premier motif d’hospitalisation dans les centres de santé. « Le Paludisme perturbe également la vie des entreprises et nous savons bien que l’entreprise constitue le socle de développement d’un pays », a-t-il soutenu.

En effet, le paludisme affecte les entreprises chaque fois que les employés contractent la maladie par la baisse de la productivité. Les estimations montrent que l’Afrique perd chaque année, environ 4,3 milliards de journées de travail et la croissance du PIB est réduite de 1,3 % dans les pays où le paludisme est endémique.

En terminant ses propos, le Coordonnateur du PNLP, a invité les entreprises à s’engager dans la lutte contre le paludisme qui n’épargne personne. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), plus de 10 milliards de dollars sont nécessaires pour mettre en œuvre des plans stratégiques nationaux de lutte contre le paludisme dans 30 pays africains au cours des trois prochaines années.

Dans son intervention, le représentant de Ecobank partenaire de l’initiative « Zéro palu, les entreprises s’engagent », Augustin Akpovo, a souligné l’importance du secteur privé dans le développement d’un pays. Il a signalé qu’au nom de la responsabilité sociétale et avec la crise mondiale de la pandémie de Covid 19, les entreprises devraient davantage s’engager et soutenir les efforts des États dans la lutte contre le paludisme. Il a réaffirmé l’engagement de Ecobank à poursuivre la mobilisation des entreprises et à continuer aux côtés de Speak Up Africa pour bouter dehors le paludisme d’ici 2030.

En rappelant que la campagne « Zéro Palu, les entreprises s’engagent » est à sa 3e année, le Coordonnateur du programme paludisme à Speak Up Africa, James Wallen s’est réjoui des bons résultats obtenus au niveau du Bénin et des autres pays de la sous-région. Il a invité tous à maintenir le cap pour que les entreprises contribuent à combler le gap du financement dont les pays ont besoin pour mettre en œuvre leurs plans stratégiques de lutte.

« Nous allons continuer à jouer notre rôle fédérateur pour accompagner les entreprises », a rassuré le président de la Coalition des Entreprises Béninoises et Associations privées pour la lutte contre le Sida, la Tuberculose, le Paludisme et autres affections (CEBAC STP), Jude Fagbémi.

Au terme des deux jours de travaux, les participants ont été édifié sur le concept et les avantages de la Responsabilité sociétale des entreprises. Également, ils se sont appropriés les outils de collecte pour alimenter la base de données du PNLP. Très satisfait du déroulement des travaux, le Coordonnateur du programme paludisme de Speak Up Africa, James Wallen a salué la mobilisation des entreprises. « L’engagement des entreprises dans la lutte contre le paludisme est une innovation », a-t-il souligné avant de faire la promesse de renouveler cet atelier de formation l’année prochaine pour renforcer l’engagement du secteur privé au Bénin.

En clôturant l’atelier, le représentant du PNLP, Anicet Adjein n’a pas aussi caché sa satisfaction avant de signaler que c’est un premier pas. « Il faut aller vers les autres banques et les entreprises qui ne sont pas pour le moment avec nous », a-t-il confié avant de marteler que « le paludisme peut être éliminé si on a les moyens ». « Notre rêve sera une réalité », a-t-il conclu avant de lancer un appel à tous pour redoubler d’efforts.

Alain TOSSOUNON

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