Sur plus de 600 boulangeries au Bénin, à peine 250 fonctionnent
Essoufflés et les yeux rouges, les boulangers s’en remettent aux plus hautes autorités du pays
En dépit de la hausse légère et récente des coûts des baguettes de pain au Bénin, le secteur de la boulangerie et de la pâtisserie présente des signes de malaise profonde. Et visiblement, les promoteurs tirent la sonnette d’alarme. Hier, mercredi 30 novembre 2022, l’Association des promoteurs et exploitants de boulangeries des départements de l’Ouémé et du Plateau a exposé, devant le président de l’Assemblée nationale Louis Vlavonou, les difficultés que rencontrent les boulangers et qui risquent, si rien n’est fait, de les contraindre à mettre la clé sous paillasson. Ils ont également plaidé pour le vote de lois dédiées à la sécurisation du secteur.
Lire ci-dessous le point fait à la presse parlementaire à la fin de l’audience par leur porte-parole, Anselme Aguèmon, 1er vice-président de l’Association des promoteurs et exploitants de boulangeries des départements de l’Ouémé et du Plateau.
« …Comme vous le savez, le président de l’Assemblée nationale est le numéro 1 des représentants du peuple. Nous sommes venus donc lui exposer les problèmes que nous vivons dans le secteur de la boulangerie. Entre autres problèmes, la rentabilité de nos entreprises. Là où nous sommes actuellement, nous avons beaucoup de nos collègues qui ont des convocations dans les commissariats parce qu’ils doivent l’argent de la farine, l’argent du gasoil…à leurs fournisseurs. Ce qui fait que beaucoup ont fermé car sur plus de 600 boulangeries au Bénin, à peine 250 fonctionnent actuellement. Au regard de ces difficultés, nous devons venir sonner nos autorités pour les alerter sur la menace de la disparition du pain qui nous guette. C’est ce que nous voulons éviter en venant voir le président de l’Assemblée nationale. En dehors de lui, nous projetons voir également le président de la République pour lui faire également part de nos problèmes. C’est vrai, nous avons aussi des problèmes internes que nous nous organisons à régler et là aussi, nous avons besoin de la police. En effet, il y en a parmi nous des brebis galeuses qui font du n’importe quoi au plan hygiène et assainissement. Et pour cela, nous avons vraiment besoin de la police pour les décourager. C’est également pour cette raison que nous sommes venus voir le président de l’Assemblée nationale, M. Louis Gbèhounou Vlavonou. Nous ne nous sommes pas trompés en venant vers le numéro 1 de la Représentation nationale car nous avons besoin des lois pour soutenir notre secteur. D’ici 5 ans voire 10 ans, ne doit plus être boulanger, qui veut ! Il faut qu’on arrive à avoir des écoles. Les autorisations qu’on délivre aujourd’hui sont anarchiques. Il y a plein de boulangeries qui se sont installées sans respecter les règles de zonage. Par exemple, actuellement les textes en vigueur demandent d’avoir un écart de 800 mètres entre les boulangeries dans les grandes villes. Aujourd’hui, nous observons des boulangeries qui sont à 250 voire 300 mètres les unes des autres. Ça fait partie des problèmes que nous rencontrons. Nous voulons aujourd’hui qu’on nous vote des lois qui viendront régulariser ces boulangeries qui n’ont pas d’autorisation et qui font beaucoup de désordre sans oublier la concurrence déloyale. Nous sortons satisfaits des échanges avec le président de l’Assemblée nationale qui a passé plus de deux heures de temps avec nous pour mieux comprendre nos problèmes et les porter loin… »