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Nouvelle Société De Manutention Au Port De Cotonou: Et Si Talon Renforçait L’existant ?

Publié le dimanche 4 decembre 2022  |  Matin libre
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© Autre presse par DR
Nouvelle Société De Manutention Au Port De Cotonou: Et Si Talon Renforçait L’existant ?
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La Société béninoise des manutentions portuaires (Sobemap) sera incessamment dissoute et sera remplacée par une nouvelle société de manutention portuaire. C’est l’une des principales décisions du Conseil des ministres de ce mercredi, 30 novembre 2022. Au regard des raisons évoquées, il convient de s’interroger sur l’opportunité de cette option…



Est-ce vraiment la meilleure option de dissoudre la Sobemap ? La question mérite bien d’être posée au regard des raisons évoquées par le gouvernement pour justifier sa dissolution. “La modernisation en cours du port de Cotonou conduit à la réorganisation des activités portuaires autour de trois principaux terminaux, à savoir : un terminal polyvalent, un terminal à conteneur et un terminal vraquier en construction. Un tel contexte appelle davantage de professionnalisme et de spécialisation des acteurs, puis nécessite la mobilisation d’importants moyens financiers par les manutentionnaires. C’est pourquoi, le Gouvernement a fait l’option de créer une nouvelle société de manutention pour la gestion du terminal polyvalent et du terminal vraquier. Celle-ci sera d’économie mixte avec son capital porté par l’Etat et un partenaire stratégique de référence internationale“ précise le compte-rendu du Conseil des ministres. Si la pertinence des raisons semble bien établie, il urge de se demander si la Sobemap, dotée davantage de moyens financiers et humains, ne pourrait-elle pas répondre à ces nouvelles exigences ? Le professionnalisme et la spécialisation des acteurs tant recherchées dans ce processus de modernisation de la plateforme portuaire de Cotonou pourrait pourtant être garantie par la Sobemap si le gouvernement mettait les mêmes moyens que ceux qui seront déployés en faveur la nouvelle société. Faut-il le préciser, selon le compte-rendu du Conseil des ministres, il est reproché à la Sobemap, son faible niveau de compétitivité qui s’expliquerait par “son statut d’entreprise publique qui ne facilite pas la flexibilité et l’adaptation aux exigences du commerce maritime international“. “En cause aussi, sa trop faible capacité d’investissement qui ne lui permet pas d’adapter ses équipements aux besoins de l’industrie maritime en perpétuelle mutation ainsi que la structure de ses charges d’exploitation“ lit-on également. L’Etat ne serait-il pas alors en mesure de rendre compétitive une entreprise étatique afin qu’elle réponde à toutes ces exigences au point de vouloir en créer une nouvelle avec une économie mixte ? L’autre interrogation que se posent plusieurs observateurs est relative à l’entrée d’un partenaire “stratégique de référence internationale“ dans le capital de la société en gestation. “Ce choix présente le double avantage de faire profiter au port de l’expertise du partenaire stratégique, de son réseau d’armement qui induira l’accroissement du trafic portuaire et de sa capacité à mobiliser les financements nécessaires à l’acquisition d’équipements modernes de manutention“ précise le gouvernement. Les dispositions régissant la Sobemap ne seraient-elle pas favorables aux interventions du partenaire stratégique de référence internationale ?

Quid du sort des dockers…

“…il est à rappeler que le Conseil des Ministres du 14 septembre 2022 a acté la création du bureau d’embauche unique dont l’opérationnalisation prochaine permettra d’assurer une meilleure gestion des dockers en leur offrant de meilleures conditions de travail et de vie“ précise le Conseil des ministres. Cependant, le sort des dockers inquiète malgré ces assurances. Car, il faudra avoir la garantie que tous les dockers en service à la Sobemap seront recrutés et mis à la disposition de la nouvelle société de manutention portuaire. Surtout qu’un accent sera mis sur la spécialisation des acteurs et leur compétitivité, il est à craindre que des emplois soient à nouveau supprimés. Si les dockers se sont toujours plaints de mauvaises conditions de vie et de travail, ils ne peuvent que se réjouir d’une amélioration de leur situation mais l’idéal reste le maintien des emplois. Les autorités sont vivement interpellées.


A.B
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