Tenant au respect du « principe de centralisation des réserves de change » édité par le Traité de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA), le Ministère de l’économie et des finances, par l’entremise de la Direction générale du Trésor, a, vendredi 02 décembre 2022, entretenu les banques et entreprises sur les enjeux et leur rôle dans le rapatriement des recettes d’exportation au Bénin. Occasion de rappeler les sanctions en cas de non-respect desdits principes.
Un des piliers du système de centralisation des réserves de change au sein de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA), le rapatriement des recettes d’exportations par les banques et entreprises installées au Bénin préoccupe l’administration financière béninoise. C’est ce qui justifie l’organisation de la journée de sensibilisation sur le « rapatriement des recettes d’exportation : enjeux et rôle des banques et des entreprises ». Initiée par la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique, cette rencontre qui intervient dans un contexte de persistance des insuffisances ou non-rapatriement des recettes d’exportations par les banques et entreprises béninoises, se veut de partager avec tous les acteurs impliqués dans le processus de domiciliation des exportations et du rapatriement des recettes y afférentes, les dispositions règlementaires en la matière. Notant que ces manquements constituent une préoccupation majeure pour le ministère de l’économie et des finances, car le rapatriement des recettes d’exportations est un des piliers du système de centralisation des réserves de change au sein de l’Union monétaire ouest-africaine, le Représentant du DG du Trésor et de la Comptabilité Publique, Clément Aziagnikouda a indiqué que cette rencontre est de nature à « permettre à tous les acteurs de mieux cerner les obstacles à la bonne application des dispositions règlementaires sur le rapatriement des recettes d’exportation et d’apporter des solutions idoines ». Portant la voix des acteurs du système bancaire, le Président de l’Association Professionnelle des Banques et Etablissements Financiers du Bénin (APBEF-Bénin), Lazare Noulékou a, tout en remerciant le MEF pour l’initiative, souligné qu’elle permettra au Bénin de rapatrier davantage de recettes pour continuer à assurer ses besoins en importations et autres. Saisissant l’occasion, il n’a pas manqué de préciser qu’il s’agit de « demander aux opérateurs économiques, aux banques et établissements financiers de tout faire pour rapatrier les devises ». « C’est avec ces devises que nous arrivons à faire les importances », va-t-il dire avant d’ajouter qu’il est important dans cette dynamique, d’éviter les fuites de capitaux. C’est alors que va intervenir, au nom du MEF Romuald Wadagni, Oumara Karimou Assouma, Directeur Général du Trésor et de la Comptabilité Publique. A l’en croire, les missions d’exportation, de rapatriement des recettes organisées chaque année par le MEF en collaboration avec la Banque centrale ont révélé une série d’irrégularités telles : le défaut de rapatriement de l’intégralité des recettes d’exportation ; le non-respect du délai de cession des devises à la BCEAO et la non-régularisation des dossiers de préfinancement. « Ces manquements, souligne-t-il, impactent négativement les réserves de change et la liquidité bancaire au sein de l’Union. Ils fragilisent ainsi la capacité des pays à disposer de devises suffisantes pour assurer l’importation des biens et services. C’est dans le but de remédier à ce problème que le présent séminaire est organisé (…) ». Au nom du ministre d’Etat Wadagni, il s’est fait le devoir d’inviter les acteurs concernés à respecter la règlementation en vigueur afin de ne pas s’exposer aux sanctions.
Il est à noter que cette rencontre a permis d’outiller les divers acteurs : banquiers, déclarants en douanes, exportateurs, etc., sur entre autres : La réglementation en matière de domiciliation et de rapatriement des recettes d’exportation, le rôle des principaux acteurs ainsi que les dispositions de la loi n°2016-11 du 8 juillet 2016 portant loi uniforme sur le contentieux des infractions à la réglementation des relations financières extérieures des Etats membres de l’UEMOA.
Richard AKOTCHAYE