A l’instar des autres pays, le Bénin a célébré la Journée mondiale de lutte contre le Sida, jeudi 1er décembre dernier à Cotonou. Toutes les parties prenantes à cette bataille contre la pandémie ont clamé leur engagement à œuvrer pour mettre fin aux discriminations, stigmatisations et autres injustices dont sont victimes les porteurs du Vih.
« Poussons pour l’égalité ». C’est le thème sur lequel a porté la célébration de la 34e Journée mondiale de lutte contre le Sida. A Cotonou où se sont déroulées les manifestations officielles en ce qui concerne le Bénin, plusieurs personnalités se sont succédé pour faire l’état des lieux et appeler à plus d’actions pour de meilleurs résultats.
En effet, malgré les succès obtenus dans la lutte contre le Vih, des inégalités persistent au niveau des interventions de prévention, de dépistage et de réduction de la charge virale. Ces faits trouvent leurs sources dans la stigmatisation et la discrimination. A en croire le professeur Benjamin Hounkpatin, ministre de la Santé, c’est pour remédier à ces inégalités que le Bénin a opté pour une stratégie permettant d’accroitre le nombre de personnes vivant avec le Vih connaissant leur statut sérologique, la bonne couverture des sites de prise en charge ainsi que l’implication des officiers de police judiciaire. « Ce thème nous invite à développer des actions concrètes visant à stopper la propagation de l’infection au Vih. Pour y parvenir, il s’agira entre autres de renforcer la disponibilité et la qualité des services de prévention, de dépistage et de prise en charge, réviser les lois et politiques et les pratiques pour lutter contre la stigmatisation, la discrimination et l’exclusion auxquelles sont confrontées les personnes vivant avec le Vih, les populations clés et marginalisées, accroitre le soutien à tous les niveaux en vue de rendre continuellement disponibles les ressources de tous ordres… », a indiqué le ministre.
Le coordonnateur du Système des Nations Unies, l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique et le secrétaire général du Réseau béninois des associations de personnes vivant avec le Vih (Rebap+) ont aussi exprimé leurs perceptions de l’évolution de la lutte dans le pays et dans le monde. « A l’instar des porteurs de Vih, il serait bien de formaliser un cadre légal qui protègerait les populations clés tout en leur rappelant leurs devoirs envers la société dans laquelle elles vivent », a aussi plaidé Claude Yamongbé, secrétaire général de Rebap+ avant d’exprimer sa gratitude aux autorités pour la cessation des ruptures fréquentes d’antirétroviraux.
Des chiffres !
Au Bénin, des progrès non négligeables ont été accomplis et se sont accélérés ces dernières années au niveau de la lutte contre le Sida. A fin décembre, le taux de prévalence au plan national était de 0,95 %. Mais il faut nuancer que cette prévalence est plus forte en milieu urbain qu’en milieu rural, soit 1,18 % contre 0,52 %. Aussi, des poches de prévalence au-dessus de la moyenne nationale sont observées au niveau des populations clés en particulier les professionnelles du sexe avec 7,2 %, les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, 8,3 % et les consommateurs de drogue par injection 2,1 %.
Le Bénin est partie prenante de la déclaration politique sur le Vih et le Sida adoptée lors de la 74e séance plénière de l’Assemblée générale des Nations Unies du 8 juin 2021 dont le thème était «mettre fin aux inégalités et agir pour vaincre le Sida d’ici 2030 ».
Selon le ministre de la Santé, 18 mois après cette déclaration, il convient de présenter la situation du pays vis-à-vis de la pandémie. A la fin d’année 2021, le Bénin a atteint 85 % pour la connaissance du statut sérologique chez les personnes infectées par le Vih, 99 % pour la mise sous traitement antirétroviral et 79 % pour la suppression de charge virale chez les personnes mises sous antirétroviraux. Egalement, dans le cadre de la transmission mère-enfant, le taux de transmission est en diminution et s’est établi à 1,78 % en 2021 contre 3,75 % en 2020.
Des performances reluisantes qui rassurent de la bonne qualité des stratégies de lutte mais aussi appellent à garder l’élan.