Annoncée pour 2022, puis pour le dernier trimestre de 2022, la revalorisation salariale est sans cesse reportée. Décembre 2022, était la dernière échéance mais qui ne sera pas non plus tenue, eu égard au compte rendu fait par le Sg/Csa Bénin, après la rencontre Talon-Centrales syndicales, hier, mardi 06 décembre 2022, à la présidence de la République.
A ses dires, le chef de l’Etat voulait même envoyer en 2024 la date de prise d’effet des mesures annoncées. « Quant à la date d’effet des mesures, le gouvernement a proposé que cela prenne effet à partir de 2024 mais après de longs échanges, la date de janvier 2023 a été retenue. « Nous avons insisté pour qu’on regarde la situation sociale, qu’on tienne compte de la date à laquelle on avait pris cet engagement qui est l’année 2022 et que le gouvernement puisse effectivement accepter de commencer à payer cette amélioration à partir de 2022. Le gouvernement est resté sur sa position mais le Chef de l’Etat, face à notre insistance, a accepté de discuter avec son gouvernement pour voir d’ici au Conseil des ministres de demain (ce mercredi) ce qui pourrait être fait éventuellement », a laissé entendre Anselme Amoussou. C’est dire que Janvier 2023 n’est pas encore sûr. La décision sera prise ce jour au Conseil des ministres. Trois options s’offrent alors au gouvernement, entendre le plaidoyer des partenaires sociaux pour prendre en compte 2022, étant donné que la mesure a été initialement annoncée pour 2022, commencer en janvier 2023 ou maintenir sa position et renvoyer la prise d’effet dans 01 ans encore.
Les lignes ont bougé chez les AME mais…
La situation des aspirants au métier d’enseignant était également au cœur des échanges. « Sur la question des aspirants, nous avons eu trois niveaux de proposition qui semblent arranger un peu la situation des Ame. Premièrement, deux mois pendant les vacances, ils auront des sessions de formation, de renforcement de capacités pour améliorer leur niveau pédagogique et leur prestation en classe. Ensuite, ils pourront désormais aspirer à être des contractuels de l’Etat pour ceux qui auraient fait trois ans de contrat en tant qu’aspirant et qui auront subi avec succès les tests d’évaluation qui leur permet d’accéder au corps des contractuels de l’Etat. Le troisième niveau, ça concerne la durée du contrat et le paiement. La durée de contrat va passer désormais de neuf mois à douze mois mais avec onze mois de paiement de salaire. C’est-à-dire que les deux derniers salaires qui sont les salaires qu’on va leur payer pendant les deux mois pendant les séances de renforcement de capacités seront donc des demi-salaires » renseigne Anselme Amoussou. L’insistance des syndicalistes pour le paiement des douze mois de salaire n’a pu prospérer.
Les salariés du privé suspendus aux échos du plaidoyer du gouvernement auprès des Patrons
Quid de la part des travailleurs du secteur privé ? la question a fait aussi l’objet de discussion. Les Centrales syndicales ont insisté sur la nécessité que les agents et retraités du privé puisse bénéficier de ladite mesure ainsi qu’une application rapide de l’augmentation du Smig qui, selon les syndicats, doit être davantage relevé. « Le gouvernement avec les employeurs ont insisté pour dire qu’il fallait respecter les 52000fcfa convenus en avril dernier et donc nous nous en sommes tenus à cela » précise Anselme Amoussou. Concernant la hiérarchisation des salaires, les deux parties n’ont pu accorder leurs violons. « Ce fut un long débat…nous avons déployé nos arguments pour montrer au gouvernement qu’il ne s’agit pas d’une politique salariale de l’entreprise mais plutôt de mécanismes de justice, de solidarité et d’ajustement des salaires qui imposent aux employeurs du privé de faire les efforts qu’il faut pour une justice sociale. Sur cette question, nous n’avons pas pu nous entendre » informe le leader syndical. Sur instance des représentants des partenaires sociaux, le gouvernement s’est engagé à faire le plaidoyer auprès des employeurs du privé afin que les agents de ce secteur puissent aussi bénéficier de ces avantages. Concrètement donc, les travailleurs du privé n’ont presque rien obtenu. Ils devront attendre qu’une entente survienne entre le gouvernement et le patronat. Mais jusqu’à quand ?
Le Père Noël descendu sans grands cadeaux
A en croire le secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes (Csa-Benin), Anselme Amoussou, le gouvernement a proposé deux niveaux d’augmentation des salaires. « Dans un premier temps, une augmentation du point d’indice de 3% qui va frapper tous les agents de l’Etat et tous les retraités de l’Etat. Donc les pensions seront impactées, les salaires également. Ensuite, le deuxième niveau d’augmentation va prendre la forme d’un montant fixe qui varie de quarante mille à dix mille francs en partant des salaires les plus bas vers les salaires les plus élevés dans la fonction publique. Ce sur-salaire sera également pris en compte dans la revalorisation des salaires des agents de l’Etat. Ce sur-salaire ne concerne pas les retraités » a-t-il déclaré. Le Smig est maintenu à 52 000FCFA, augmentation proposée à la première rencontre. Les Ame auront 9 mois de salaire, plus moitié salaire pendant deux mois. Ce qui fait 11 mois de salaire sur 12. L’inconnu reste la date d’effet des mesures annoncées. Et vraisemblablement, ce ne sera pas 2022. Les travailleurs qui attendaient un cadeau de Noël de la part du gouvernement devront encore patienter. A mois d’un miracle, ils n’auront rien à se mettre sous la dent, cette fin d’année.
La Csa-Bénin et la Cosi-Bénin font le point de la séance
La rencontre ayant pris fin hier au-delà de 20h, les Centrales syndicales, la Csa-Bénin et la Cosi ont fait un point sommaire des propositions sur lesquelles les partenaires sociaux se sont entendus avec le gouvernement. Ce jour, mercredi 07 décembre sera mis profit pour présenter à leurs syndiqués un point plus détaillé des propositions faites par le gouvernement. Quel accueil sera-t-il réservé aux propositions ?