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Malgré ses 647 jours de détention: Reckya Madougou continue ses œuvres sociales

Publié le vendredi 9 decembre 2022  |  Matin libre
Reckia
© Autre presse par DR
Reckia Madougou
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Ce 10 décembre 2022, marque l’an 1 du procès ayant conduit à la condamnation de la candidate recalée de l’opposition à la présidentielle de 2021. C’est dans la nuit du vendredi 10 au samedi 11 décembre 2021 que Reckya Madougou a été condamnée à 20 ans de prison pour « complicité d’actes terroristes ». L’opposante au régime de Patrice Talaon avait été arrêté le 03 mars 2021, à la sortie d’un meeting à Porto-Novo, auquel ont pris part plusieurs autres figures de l’opposition dont Joël Aïvo qui sera aussi arrêté, plus tard. « Cette Cour a délibérément décidé de clouer au pilori une innocente. Je n’ai jamais été et je ne serai jamais une terroriste », avait alors déclaré Reckya Madougou, peu avant sa condamnation. Pour l’opposition béninoise, le tort de Reckya Madougou est d’avoir incarnée une alternative crédible au régime de Patrice Talon, pour avoir été investie candidate du parti Les Démocrates, parti de l’ancien président Boni Yayi. Fort de la réputation de la Criet, une cour d’exception créée sou le régime de la Rupture, Reckya Madougou avait déclaré à la barre ne pas se faire d’illusion quant à l’issue du procès. « Je m’offre à la démocratie de mon pays si mon sacrifice peut rendre à votre cour son indépendance », avait-elle lancé, après l’énoncé du verdict. Reckya Madougou et l’opposition politique au régime de la Rupture ont été confortées dans cette perception de prisonnière « politique » par l’Avis du Groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations Unies, rendu public début novembre 2022. Lequel demande la libération immédiate et sans condition de Reckya Madougou, le droit pour elle d’obtenir réparation sous la forme d’une indemnisation, l’ouverture d’une enquête internationale sur les circonstances de la privation « arbitraire » de sa liberté et la prise de mesures contre les responsables des violations des droits de l’opposante. C’est après analyse du processus ayant abouti à son arrestation et des éléments du procès fournis par le gouvernement que le Groupe de travail sur la détention arbitraire de l’Organisation des Nations Unies est arrivé à la conclusion qu’il s’agit d’une détention « arbitraire ».

 

Malgré la prison, Reckya Madougou toujours au secours des couches vulnérables

Déjà 647 jours passés en détention. Mais cela n’a pas déteint sur le moral de l’Amazone des temps modernes. Tous les visiteurs qui ont la chance de la voir, quand ils ne sont pas empêchés sans raison, s’accordent à dire qu’elle est courageuse bien qu’elle subît des conditions qui ne sont pas imposées aux autres prisonniers. Et le plus surprenant, elle n’a pas changé physiquement et est restée rayonnante malgré l’épreuve. Quand ses visiteurs l’interrogent sur son secret de préservation, elle répond que c’est la grâce de Dieu. « La seule chose qui va me décourager, démoraliser, c’est quand vous allez abandonner le combat », a récemment dit Reckya Madougou à Nourénou Atchadé qui lui a rendu visite. La preuve que, malgré la prison, elle reste déterminée, la lutte pour la démocratie et l’Etat de droit chevillée au corps.

Mieux, on connaissait Reckya Madougou sur le terrain du social. Aller au secours de la veuve et de l’orphelin était l’un des champs d’action privilégiés de son engagement, quand elle pouvait bénéficier de sa liberté d’aller et venir. Aujourd’hui encore, ça n’a pas changé, malgré son incarcération. Depuis son lieu de détention, l’apôtre de l’inclusion financière est resté proche des personnes vulnérables, par des dons de diverses natures. Ses actions sociales et caritatives sont menées sur le terrain par des proches, à l’image d’une autre dame de fer, sa propre génitrice. Derrière les geôles depuis 647 jours, Reckya Madougou n’a cessé d’envoyer des kits scolaires à plusieurs orphelinats à l’occasion des deux dernières rentrées scolaires. Elle a fait également don de vivres à plusieurs reprises dans des orphelinats, prisons et à des veuves, de même que des enveloppes pour la scolarisation d’orphelins à Sakété, Calavi, Allada, Matéri, etc. c’est rare de voir une personne détenue qui continue de se soucier du bien-être des gens libres. C’est que fait pourtant Reckya Madougou, preuve de son amour pour le Bénin et ses compatriotes, quelques soient les difficultés qu’elle traverse.

 

M.M

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