Le sort en est jeté. Le Conseil supérieur de magistrature (Csm) a décidé hier de la radiation de l’ancien procureur de la République, Justin Gbènamèto du corps des magistrats. Déjà relevé de son poste depuis quelques mois pour, entre autres, une affaire de blanchiment d’argent, l’ancien procureur Gbènamèto dispose de trois jours pour adresser un recours à la Cour constitutionnelle contre la décision de sa radiation. En attendant le recours qui sera probablement envoyé aux sept sages par le magistrat radié et la décision de la Haute juridiction qui viendra clore le dossier, l’histoire retient que l’ancien procureur Gbènamèto a fait beaucoup parler de lui pour son zèle en faveur du président Yayi supposé victime dans les affaires tentatives d’empoisonnement et de coup d’Etat. Sa radiation par le Csm est donc perçue au sein de l’opinion publique nationale comme la descente aux enfers de l’un des ardeurs défenseurs du régime en place. Mais déjà avant cette forte décision du Csm, les signes avant-coureurs ne présageaient rien de bon pour l’ex procureur. Assigné à résidence et filé à longueur de journée par les forces de l’ordre comme il l’a signalé, Gbénamèto était pris dans un étau infernal qui s’est refermé sur lui.
Gbénamèto à la mode mémorandum ?
Maintenant qu’il a le dos au mur et qu’il n’a rien à perdre, la grande interrogation est le comportement que devra adopter le magistrat radié. Va-t-il parler et éclairer la lanterne des Béninois sur ce qui pourrait expliquer sa descente aux enfers sous le régime Yayi ? Car, quoi qu’on dise, le magistrat Gbènamèto a été au cœur de beaucoup de dossiers épineux qui ont marqué la vie sociopolitique béninoise ces dernières années au Bénin. Mais jusqu’ici et malgré les tracasseries dont il fait l’objet depuis peu, il s’est abstenu de parler. Pour combien de temps ? Il est certain que les Béninois habitués aux référendums des bannis du régime Yayi ne bouderont pas leur plaisir à lire celui de Gbénamèto où il n’est pas exclu qu’il y aura des révélations explosives.