Treize nouveaux magistrats ont prêté serment vendredi 17 janvier dernier à la Cour d’appel de Parakou. Chacun d’eux a juré de bien remplir et fidèlement ses fonctions, exercer son métier en toute impartialité et se conduire en tout en digne et loyal magistrat.
Par Claude Urbain PLAGBETO A/R Borgou-Alibori
Les juridictions du ressort de la Cour d’appel de Parakou viennent d’être renforcées en ressources humaines. Juges ou substituts du procureur, ils sont treize nouveaux magistrats à prendre publiquement l’engagement de servir dignement la justice béninoise, et déployés à Kandi, Djougou, Parakou et Natitingou.
Ce renforcement du personnel judiciaire vient combler « un manque cruel de personnel magistrat» et permettra quelque peu de désengorger les prisons bondées et les cabinets surchargés qui ne cessent d’enregistrer les plaintes, se réjouit le président de la Cour d’appel de Parakou, Huguette Théodora Balley épouse Falana.
Ce déploiement pourra également constituer un début de solution à la lenteur de la justice tant décriée, espère le représentant du barreau béninois, Mohamed Barè, qui a appelé les nouveaux fonctionnaires investis d’autorité juridictionnelle à rendre la justice ou de requérir, au nom de l’Etat, l’application de la loi, en toute impartialité et avec efficacité.
«La mission de rendre la justice, c’est une mission délicate parce que nous avons à charge l’honneur, la fortune et parfois la vie de nos semblables», reconnaît le porte-parole des nouveaux magistrats, Lié Norbert Dadjo. «Pour arriver à rendre efficacement la justice, nous devons avoir des rapports très soigneux avec les autres, être simples avec nos égaux dans la société et pleins d’égard pour les malheureux», poursuit-il. «Je puis assurer que nous avons été formés pour cela et nous prenons l’engagement, en bons interprètes de la loi, d’attribuer à chacun son dû pour que triomphe un Etat de droit », promet le tout nouveau juge d’instruction du Tribunal de première instance de deuxième classe de Djougou, au nom de ses pairs. Il n’a pas manqué de témoigner sa gratitude aux différents formateurs qui n’ont ménagé aucun effort pour leur transmettre l’essentiel de leurs savoirs.
«Les mots, c’est facile de les aligner mais dans la pratique, ce n’est pas facile», dira, pour sa part, le procureur général près la Cour d’appel de Parakou, Pascal Dakin, dans ses réquisitions. Avant de rappeler les principes qui devront désormais gouverner les actes de ses nouveaux collègues, il signale que la justice, socle de la démocratie et de l’Etat de droit, est très décriée ces dernières années au Bénin. «Nos compatriotes, dans leur majorité, trouvent que notre justice est lente, partiale et corrompue », fait remarquer le procureur.
Il invite alors les nouveaux promus à faire preuve d’humilité et de compétences, tout en renforçant continuellement leur savoir-faire à travers les recherches et ce, dans le but de contribuer à corriger cette image écornée de la justice béninoise.
Le président de la Cour d’appel de Parakou, Huguette T. Balley-Falana, abonde dans le même sens et exhorte les nouveaux magistrats à respecter la dignité des personnes, à accorder l’essentiel de leur temps professionnel à leurs fonctions judiciaires. « Les travaux scientifiques, littéraires ou artistiques ne sauraient avoir pour effet de limiter vos activités professionnelles. Vous devez vous assurer que vos engagements associatifs privés n’interfèrent pas avec le domaine de compétences au sein des juridictions », leur suggère-t-elle. « Je vous conseille vivement de ne pas accepter des dons, surtout si ces dons sont de nature à porter atteinte à votre impartialité ou à faire douter de celle-ci », martèle Me Huguette Balley - Falana. Car, les justiciables attendent d’eux une justice plus efficace qui rend des décisions prévisibles et surtout lisibles et ceci, dans les délais raisonnables....