La bataille de Cotonou sera serrée, avec ou sans les électeurs. Une récente investigation menée par notre rédaction, laisse croire que le taux de participation aux législatives de 2023 ne sera pas fabuleux. Tenaillées par la crise économique, et la profonde morosité, les populations vaquent à leurs occupations. Dans la capitale économique, le scrutin du 8 janvier 2023, anime très peu de débats.
Cotonou va-t-elle une fois de plus basculer dans l’opposition ? la ville qui a bénéficié des plus grands projets du programme d’actions du gouvernement, reste silencieuse pour l’instant. Sur le terrain, les partis au pouvoir sont plus visibles que l’opposition. Les candidats des Démocrates et FCBE passent inaperçus , mais qui tissent leur toile en silence.
Cependant, le tableau semble déséquilibré. D’un coté des acteurs jeunes qui naviguent sur les exploits de Patrice Talon et vendent aux électeurs, l’idée d’une ville plus attrayante avec désormais un regard plus long sur le social. De l’autre, de parfaits inconnus sans un programme cohérent de législature. L’opposition tient un seul discours, « défaire certaines lois de la huitième législature ». La loi interdisant le droit de grève, et une loi votée en 2017 et qui fixe les conditions et la procédure d’embauche, de placement de la main d’œuvre et de résiliation du contrat de travail en République du Bénin occupent les débats.
Les électeurs eux, à la veille des fêtes de fin d’année ne sont guère euphoriques. « Un nouveau parlement avec ou sans l’opposition ne changera pas nos vies » explique un commerçant installé au quartier Kouhounou. Tout ce que nous voulons, c’est la paix et le pain ». Comme Thierry Akponouki, beaucoup de béninois passent au second plan les élections à venir. Les réalisations intervenues dans la ville de Cotonou ne sont pas négligeables pour eux, mais n’ont pas touché outre mesure leur quotidien.
Dans la capitale économique, au-delà de leur présence aux rassemblements politiques, les populations peinent à dévoiler leurs intentions de vote. Dans le rang des taxi moto par exemple, il se murmure que les béninois savent ce qu’ils feront le 8 janvier 2023. Cossi Koundji, rencontré à Godomey sur un parc occasionnel, affirme avec ironie avoir voté pour les FCBE lors de la présidentielle de 2021. « Je referai la même chose, même si pour l’instant personne n’est encore passé solliciter les suffrages dans mon quartier » va-t-il nous confier.
Les élections législatives du 8 janvier 2023, s’annoncent risquées pour les partis politiques aussi bien de la mouvance présidentielle que de l’opposition. « En tout cas, vous même vous savez que cette fois, ca ne se passera pas comme avant » a finalement lâché Yves Bossou après moult questions sur les intentions des jeunes du quartier Akogbato. Cotonou va donc surprendre, à travers les résultats du scrutin. Les électeurs pourraient bouder une fois le scrutin à cause de la faible mobilisation et de retrait de l’argent dans les campagnes électorales constaté depuis quelques années. Ce scénario risque d’affaiblir l’opposition. A contrario, si les électeurs décident de faire valoir leur droit de vote, à l’instar des populations de Parakou, Savè et Tchaourou qui promettent une défaite aux partis au pouvoir, le jeu pourrait être bien différent. Cotonou à un doigt de basculer.