Un marché de dupe. Comme à leur habitude, les partis politiques s’y plaisent bien dans cette période de campagne pour les législatives du 8 janvier 2023. Avec une stratégie de campagne qui laisse à désirer, ils n’ont pas encore compris que les temps ont changé et qu’il faille changer d’approche. Tenez ! Des partis politiques confondent consciemment ou inconsciemment un projet de société pour la magistrature suprême et un projet de législature pour siéger au parlement. A titre d’exemple, un parti en lice avance comme projet de législature ceci : « Nous allons travailler à moderniser le plateau technique dans nos hôpitaux, à pallier à l’insuffisance du personnel en procédant à des recrutements massifs, à rendre effective l’assurance maladie universelle en mettant l’accent sur la prise en charge des indigents etc… ». D’autres partis promettent de « redresser le pays et refonder la République…faire en sorte que les étudiants aient des bourses d’études décentes, pour que les filles aient la chance d’être scolarisée et maintenues à l’école…Pour la participation des entreprises béninoises à 35% de tous les marchés publics etc… ». Par contre, certains partis assez éclairés, proposent une feuille route réaliste et bien pensée.
A tout de point de vue, le pouvoir législatif a pour rôle de voter des lois, de proposer des lois à soumettre à la représentation nationale, de contrôler l’action gouvernementale et d’amender le budget de l’Etat. Mais dans le cas d’espèce, certains partis avancent des projets qui relèvent du ressort du pouvoir Exécutif, et donc font des promesses irréalisables aux électeurs, en un mot démagogiques. Certainement, des esprits non éclairés guidés par des besoins peuvent y faire foi sans discernement. Mais, avec tout ce temps passé à voir comment fonctionne un système démocratique, la plupart des électeurs savent que ces promesses ne sont que leurres.
En clair, les partis politiques proposent des projets de législature qui frisent la démagogie et la supercherie, ceci dans le but d’appâter l’électorat. Il convient de leur rappeler que le contexte des élections législatives est de loin contraire à celui d’une élection présidentielle où les candidats peuvent proposer des projets qui relèvent du pouvoir Exécutif. Organiser cette cacophonie, c’est insulter l’intelligence des millions de Béninois qui iront aux urnes le 8 janvier 2023. Il est donc nécessaire de demander aux électeurs de distinguer le bon grain de l’ivraie. Car, en faisant foi à un parti qui promet le ciel et la terre, l’on se demande quels seront ses moyens de mise en œuvre.