Les vœux du syndicat national des enseignants du secondaire technique et de la formation professionnelle du benin (SNESTFP-BENIN) aux militantes, militants et symphatisants au debut de l’annee 2023.
Une année s’est achevée et une nouvelle a démarré. Nous qui avons eu l’opportunité d’entrer dans la nouvelle année n’avons pas un mérite particulier. Il s’agit d’une grâce. C’est donc le lieu de remercier Dieu pour ses bienfaits dans nos vies. Nos remerciements vont également à l’endroit de tous les enseignants du MESTFP en général puis des militantes, militants et sympathisants du *SNESTFP-BENIN* en particulier pour le soutien dont nous avons bénéficié de leur part durant l’année écoulée.
Pour la nouvelle année qui démarre, nous formulons, à l’endroit des militantes, militants et sympathisants, *les vœux de bonne santé, de protection divine et de prospérité*. Nous souhaitons de votre part, plus d’engagement, plus de militantisme et plus de détermination pour faire face à nos défis communs. Les défis sont nombreux et il nous plaît ici de les rappeler afin que nous mesurions tous ensemble l’immensité de la tâche qui nous attend. *Au nombre des défis, nous avons* :
*La poursuite des actions en vue de la réintégration des 305 enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire dont les contrats ont été résiliés à l’issue de l’évaluation dite diagnostique*.
En effet, *l’évaluation à l’issue de laquelle les enseignants concernés ont vu leurs contrats résiliés est un acte d’injustice*. Elle n’est ni conforme à la législation sociale ni conforme à la législation scolaire et n’a même pas été étendue à tous les enseignants de la promotion ciblée. De même, *aucune des promesses faites par le gouvernement avant son organisation n’a été tenue*. Il est donc injuste de procéder à la résiliation des contrats de certains enseignants qui ont refusé de participer à cette évaluation qui n’a abouti à rien et qui n’a apporté aucune plus-value au système éducatif béninois. Le Président Patrice *TALON* est conscient de la situation. *Nous estimons qu’il est temps qu’il prenne la décision juste en ordonnant la réintégration des enseignants concernés*. Si ce n’est pas fait, nous ne manquerons pas d’en parler. Nous continuerons toujours d’agir, ensemble avec d’autres leaders syndicaux afin que l’injustice soit réparée par le Président Patrice *TALON* lui-même.
*Le suivi de la formation des ACDPE des promotions 2012, 2014 et 2016*
Après des années d’attente, les ACDPE des promotions concernées ont effectivement démarré leur formation. Dans le cadre de ladite formation, les enseignants concernés sont confrontés à certaines difficultés. Elles sont essentiellement liées à la non-disponibilité des arrêtés de mise en formation qui doivent préciser l’année où les enseignants de chaque promotion méritent d’être envoyés en formation en se référant à l’année de recrutement et en veillant à la date d’effet des diplômes professionnels obtenus ; à la prise en compte des maîtrises obtenues avant la mise en formation ; la régularisation de la situation des titulaires de diplômes professionnels obtenus par des stagiaires recrutés avec des diplômes académiques avant le démarrage de la formation puis la logistique.
En ce qui concerne les arrêtés de mise en formation, ils doivent tenir compte de l’année normale de démarrage de la formation. Conformément aux dispositions réglementaires, l’enseignant recruté doit être mis en formation au plus tard, trois ans après son entrée en fonction. S’il est titulaire de la licence au recrutement, son diplôme professionnel (BAPES ou BAPET) est obtenu après un an de formation. Il en est de même pour les titulaires de la maîtrise qui aspirent à la formation pour l’obtention du CAPES et du CAPET respectivement.
La question de reconnaissance des diplômes supérieurs notamment les maîtrises obtenues en cours de carrière constitue une préoccupation importante à satisfaire aussi bien pour les ACDPE des promotions 2012, 2014 et 2016 que pour ceux des promotions antérieures car, cela est source de motivation et contribuera à l’amélioration de la qualité de l’offre éducative. S’agissant des stagiaires ayant déjà obtenu les diplômes professionnels auxquels ils aspirent, la pratique habituelle recommande une régularisation qui les épargne des différentes évaluations. Cette régularisation concerne surtout la date que portera le diplôme déjà obtenu en tenant compte de celle que porte les diplômes des stagiaires de la même promotion. Nous saluons les avancées que connaît ce dossier et espérons son règlement définitif pour le bonheur des concernés. Par rapport à la logistique, nous avons la ferme conviction que le gouvernement respectera rigoureusement les dispositions contenues dans les textes qui régissent la formation des agents de l’Etat. Il nous plaît de rappeler quelques-unes de ces dispositions. En effet l’article 86 du décret N°2015-373 du 24 juin 2015 portant régime juridique d’emploi des Agents Contractuels de l’Etat dispose : *« les agents contractuels à durée indéterminée de l’Etat bénéficient de stage de recyclage, de perfectionnement, de formation professionnelle dans les mêmes conditions que les agents permanents de l’Etat »*. Dans le même registre, le 2ème alinéa de l’article 208 du décret 2015-592 du 21 novembre 2015 portant statuts particuliers des corps des personnels enseignants de l’enseignement du second degré précise :
*« Ils bénéficient, à cette occasion, du transport gratuit, d’une indemnité d’hébergement, de déplacement et d’entretien. Le personnel d’encadrement bénéficie, en outre, d’une indemnité spéciale d’encadrement»*. Un suivi régulier et rigoureux mérite donc d’être fait afin que la formation en cours se déroule dans de bonnes conditions. C’est le lieu de remercier le Secrétaire Général de la *COSI-BENIN*, le camarade Noël *CHADARE* qui a conduit une délégation sur le site de l’Ecole Normale Supérieure de Porto-Novo afin de s’enquérir des conditions de déroulement de la formation des enseignants concernés.
*Le passage du statut d’AME au statut d’Agent Contractuel de Droit Public de l’Etat (ACDPE)*
Le mardi 06 décembre 2022, au cours de la rencontre avec les Secrétaires Généraux des Organisations Syndicales représentatives et le patronat, le gouvernement a annoncé la possibilité pour les AME ayant totalisé trois années d’expérience de devenir Agents de l’Etat. Il s’agit d’une décision qui constitue un pas dans la bonne direction. Mais s’il n’y a pas un suivi pour encourager et aider le gouvernement à définir clairement les modalités devant conduire à l’aboutissement heureux du processus, le projet restera seulement à l’étape de l’annonce. En effet, la loi précise les modalités d’accès à la fonction publique. *Pour régulariser la situation des AME et faire d’eux des Agents de l’Etat, le gouvernement doit prendre un décret qui s’inspire de la loi et qui définit clairement les modalités*. De même, un mécanisme doit être trouvé pour ne pas laisser les admis non déployés sur le carreau. Les acteurs syndicaux doivent y veiller et les AME doivent également rester mobilisés pour la cause.
*Le retour en formation des professeurs adjoints des différentes promotions en attente*
Pour une amélioration de la qualité de l’offre éducative, le sous-secteur des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle a besoin de professeurs certifiés en nombre suffisant. L’état des lieux révèle une insuffisance notoire et alarmante de professeurs certifiés. En effet, sur un effectif de 13769 agents de l’Etat, on compte seulement 1181 élèves professeurs certifiés et professeurs certifiés soit 8,57% de l’effectif total. Il est utile de rappeler que cet effectif prend en compte tous les membres de l’administration scolaire appartenant à ce corps. Puisque les élèves professeurs certifiés attendent d’être formés pour devenir professeurs certifiés, les professeurs certifiés représentent à peine 5% de l’effectif des agents de l’Etat. Ce tableau sombre qui n’honore pas le système éducatif béninois révèle la nécessité et l’urgence que constitue la mise en formation des professeurs adjoints. Les textes législatifs et règlementaires indiquent le temps que le professeur adjoint ou l’agent de la catégorie A échelle3 doit passer dans le corps afin que les dispositions soient prises pour sa mise en formation en vue du changement de corps. En effet, des dispositions de la loi N°2015-18 du 1er septembre 2017 portant Statut Général de la Fonction Publique et celles du décret N°2015-592 du 21 novembre 2015 portant statuts particuliers des corps des personnels enseignants de l’enseignement du second degré précisent les modalités de retour en formation des professeurs adjoints. On retient essentiellement de ces dispositions que l’Etat a le devoir de prendre les dispositions pour envoyer en formation les enseignants ayant bouclé trois années dans le corps des professeurs adjoints de la catégorie A échelle 3. Si l’on s’en tient à ces dispositions, tous les professeurs adjoints des différentes promotions méritent d’être envoyés en formation en vue de l’obtention du CAPES et du CAPET respectivement. Mais, apparemment, le gouvernement n’est pas encore prêt à envoyer les enseignants concernés en formation. Il revient donc aux professeurs adjoints, sans distinction de promotion, de se mobiliser sur toute l’étendue du territoire national et de trouver les voies et moyens pour amener le gouvernement à prendre les dispositions nécessaires pour leur mise en formation effective. Pour y arriver, il faut une prise de conscience effective de la part de chaque professeur adjoint car la carrière est au-dessus de toute autre considération.
*La gestion des problèmes de carrière*
Au cours de la carrière, les enseignants des différentes catégories et promotions sont confrontés à des problèmes divers et variés. Nous pouvons citer par exemple :
-la perte d’échelon constatée par les ACDPE des promotions 2012, 2014 et 2016 recrutés avec les diplômes professionnels. Le gouvernement, à travers la ministre de la fonction publique doit corriger cette injustice ;
-la question de la reprise des contrats de certains ACDPE de la promotion 2008. Par rapport à cette situation, nous voudrions compter sur l’esprit de compréhension et de justice qui caractérise l’autorité ministérielle et le bon sens qui doit guider les membres de la commission mise en place à cet effet afin que tous les concernés, détenteurs de diplômes obtenus au 31 décembre 2007, soient pris en compte ;
-la reconnaissance des diplômes professionnels obtenus après le recrutement et dont profite l’Etat béninois à travers la prestation des enseignants concernés ;
-la sortie des actes de reclassement et d’avancement attendus par des enseignants qui ont déposé leurs dossiers depuis plusieurs mois. De source sûre et crédible, il nous est revenu que certains actes ont un problème d’apurement, raison pour laquelle ils ne sont pas encore rendus publics pour que les concernés en jouissent. Il est donc nécessaire de s’intéresser à cette situation et de solliciter l’appui du ministre des enseignements secondaires, technique et de la formation professionnelle en vue d’une synergie d’action entre les agents de la fonction publique et ceux du MESTFP qui s’occupent des dossiers de reclassement et d’avancement ;
-le changement de salaire et le paiement des rappels qui découlent des actes de reclassement et d’avancement.
Ce sont là les défis que nous avons répertoriés pour le compte de l’année 2023. Pour les relever, les leaders syndicaux doivent s’unir, initier des collectifs ou des regroupements forts, sans distinction de chapelle syndicale. Les militants doivent également donner les moyens aux responsables en payant les cotisations statutaires et les souscriptions extraordinaires car, les activités syndicales ne peuvent pas être menées de façon efficace sans les ressources humaines et surtout financières. C’est le lieu de remercier les militants du SNESTFP-BENIN qui ont déjà payé leurs cotisations statutaires et d’encourager ceux qui s’apprêtent à le faire.
Nous n’avons pas la prétention d’avoir évoqué tous les défis. La liste n’est donc pas exhaustive. L’essentiel pour nous réside dans la prise de conscience individuelle, dans l’engagement, le courage, la domination de la peur et la détermination qui vont nous permettre de nous faire entendre et d’obliger les dirigeants à régler nos problèmes communs.