Dernière ligne droite pour la campagne électorale. L’ancien président de la République, Boni Yayi, s’est invité dans la danse au profit des Démocrates, mettant ainsi sous pression Patrice Talon et Nicéphore Soglo qui, officiellement, n’ont encore donné aucune consigne de vote.
Nostalgique d’un passé glorieux, Boni yayi est redescendu dans l’arène politique. Parakou, Tchaourou, Kétou et environs. L’ancien chef de l’Etat ne manque aucune occasion pour donner des consignes de vote et prendre à contre-pied, toutes les supputations qui tentaient de faire croire qu’il était dans un mutisme négocié. Au-delà d’une simple cérémonie de présentation de vœux de nouvel an, la rencontre entre les femmes et Boni Yayi, dimanche 1er janvier dernier, a pris l’allure d’une démonstration de force.
Après sa double visite au Palais de la Marina et surtout son silence depuis sa nomination en tant que médiateur en Guinée-Conakry, les observateurs politiques ont tôt fait de voir un compromis entre Talon et Yayi. Mais, à la faveur de la campagne pour les législatives du dimanche 8 janvier prochain, Yayi Boni a retrouvé toute la vivacité qu’on lui connaissait. Il semble déjouer les pronostics et conforter les candidats du parti Les Démocrates qui ont juste besoin de sa présence sur le terrain. Le ton est donné dans les Collines, à moins de trois jours de la clôture du ballet des candidats auprès des populations. En réponse aux femmes venues lui souhaiter une bonne année 2023, Yayi Boni n’est pas allé du dos de la cuillère pour réaffirmer son choix. « Je suis véritablement Démocrate et je souhaite l’équilibre des pouvoirs dans notre pays. Je voterai Les Démocrates le 8 janvier 2023 ». L’effet surprise de la descente de Yayi sur le terrain politique pourrait avoir son impact dans les urnes dimanche 8 janvier prochain.
Même si rien ne l’oblige à afficher publiquement son choix, le chef de l’État n’a jusque-là, laissé transparaître aucune indication sur sa préférence. Sur le terrain, les ténors des deux partis les plus représentatifs de la mouvance jurent avoir la bénédiction de Patrice Talon. A moins de trois jours de l’échéance, les états-majors de l’Union progressiste le Renouveau et du Bloc républicain profitent tant bien que mal du silence de Patrice Talon. Le choix de Boni Yayi peut-il l’amener à se décider ? Rien ne saurait l’amener à faire une option, surtout qu’il s’est toujours gardé d’afficher sa préférence à telle ou telle autre formation politique soutenant ses actions à la tête du pays. Quoique certains ténors de ces formations politiques auraient aimé le voir donner ouvertement son onction à leur parti, un choix de l’actuel locataire du palais de la Marina risque d’être un véritable et fatal coup de massue sur la tête de l’une des deux formations politiques de la mouvance qui n’aurait pas obtenu ouvertement son soutien.
L’ancien président Nicéphore Dieudonné Soglo qui s’est tout le temps distingué par ses multiples combats politiques s’est emmuré depuis bientôt un an dans le silence, contrairement à ses habitudes. Or, le contexte actuel, devrait l’amener à manœuvrer sur le terrain à l’instar de Boni Yayi. Après l’avoir vu recevoir plusieurs fois de suite les leaders du parti Les Démocrates, nombre d’observateurs de la vie politique du pays s’attendent à le voir batailler aux côtés de cette formation politique?