Au-delà de la valeur démocratique qu’on reconnaît à un vote, le scrutin législatif du dimanche prochain porte aussi des enjeux politiques.
A chaque élection ses enjeux. Le scrutin législatif du dimanche 8 janvier prochain ne déroge pas à cette règle. Il convient primo de rappeler que les députés de la future législature (une mandature de transition) voteront des textes de lois qui détermineront le destin de la nation lors des élections générales de 2026. C’est donc une donne majeure fortement prise en compte par les acteurs de la scène politique. De ce fait, les formations politiques ne voudraient en rien rester en marge de ce processus transitoire dans la vie démocratique du Bénin. Avoir des députés de son camp à l’Assemblée nationale permettrait d’asseoir davantage ses bases au sein de la classe politique. Quant aux cadors politiques, il n’est pas question pour eux de se faire conter l’histoire par des nouveaux venus ou par des blocs de partis autrefois moins influents dans certains fiefs électoraux. Toutes ces considérations ont rendu la lutte âpre.
Ce qui est cependant palpable et fouette l’orgueil du citoyen, c’est l’ambiance qui a régné pendant la campagne électorale. Les souvenirs sont encore vivaces dans les esprits. Législatives de 2019 et présidentielle de 2021. La paix et la cohésion nationale avaient été éprouvées. Il s’en est suivi une crispation au sein de la classe politique. Mais, l’eau a coulé sous le pont. A observer les deux semaines de campagne électorale, il se dégage des signes avant-coureurs qui permettent de croire que les acteurs politiques ont convenu de se conformer au droit positif béninois et d’intégrer les réformes politiques. Sans heurts et chacun à son tour avec les populations, les formations politiques de la mouvance présidentielle (Upr et Br, Moele-Bénin et Udbn), comme de l’opposition (Mpl et Fcbe) ont mouillé le maillot pour faire adhérer l’électorat à leurs causes. Dans les hameaux, les rues et parfois dans des résidences privées, les discours politiques ont convergé à cette fin. Chaque camp y est allé de son imagination. Et ceci dans le respect des lois qui gouvernent la République. Les frustrations et d’autrefois se sont dissipées.
Au regard de cette ambiance pacifique qui a marqué la campagne électorale, les opérations de vote qui auront lieu dimanche constituent de facto, un défi majeur. La qualité du scrutin, le taux élevé de participation et la bonne gestion du contentieux électoral seront une conclusion décisive pour la communauté nationale et internationale. Le dégel politique tant prôné est une réalité, dira-t-on. Pour cela, l’atténuation du discours durant ces dernières heures de campagne électorale, la sensibilisation des populations sont les leviers à manier par les partis politiques. Pour atteindre notamment ce pari cher au développement de la nation, partis politiques, leaders d’opinion, autorités morales, administratives et religieuses ont joué leur partition en invitant les citoyens à prioriser la paix et l’unité nationale.
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