Le Parti du renouveau démocratique (Prd) n’est pas dans la meilleure de ses formes. En plus de la fuite de ses valeurs devenues des menaces permanentes, les Tchoko-tchoko semblent perdre de leur notoriété et de leur leadership sur le terrain. Du moins, le parti de Me Adrien Houngbédji reste confronté à un profond malaise qui ne dit pas son nom. En témoignent les grandes difficultés auxquelles ont été confrontées les assises du conseil national du Prd tenues le samedi 18 janvier dernier à Adjarra.
Il y a encore quelques années, le parti de Me Adrien Houngbédji pouvait encore se prévaloir d’être en terre conquise dans bien de communes de l’Ouémé et du Plateau dans lesquelles il peut descendre et mener sans crainte toute activité politique. Seulement, les derniers évènements qui ont marqué la vie du parti donnent à dire que le Prd est soumis à un sérieux problème de fief.
Dans la cité des Aïnonvis, le traditionnel parti de Porto-Novo, comme on se plaisait encore à l’appeler, est au cœur d’une guerre politique et ethnique alors qu’à Adjarra d’où se réclame son président, il est défié par le Fndd (Force nouvelle pour un développement durable), un parti de la mouvance présidentielle présidé par Yaya Saka, un transfuge du Prd.
C’est où le fief ?
La question mérite bien d’être posée d’autant que Me Adrien Houngbédji et les siens semblent ne plus régner en maitre dans aucune localité. Du moins, ils se voient menacés et rivalisés essentiellement par des dissidents du Prd et dont l’acharnement ne reste malheureusement pas sans impacts.
Toutefois, les Tchoko-tchoko ne manquent pas d’imaginations et d’innovations pour marquer leur présence sur le terrain. En témoigne le conseil national de samedi dernier qui en plus de servir de cadre formel d’échange de vœux entre militants et responsables du parti, a permis de faire une analyse sommaire de l’actualité nationale. Si pour ces assises, le thème, le contenu et le financement n’ont pas été difficile à trouver, il n’a pas été de même pour la terre d’accueil. Annoncé pour se tenir à Porto-Novo, le conseil national du Prd s’est vu transféré à Adjarra où les choses n’ont pas été non plus des plus faciles.
Des indiscrétions laissent entendre que les rivalités nées entre différents groupes ethniques de Porto-Novo du fait de la crise au conseil municipal et ponctuée par la sanction du maire Moukaram Océni ne favorisaient pas la tenue du meeting dans la ville aux trois noms. Mais d’autres par contre justifient le transfert de la manifestation par le précieux souci de Me Adrien Houngbédji de résoudre l’équation de l’activisme politique du maire Yaya Saka dans la commune d’Adjarra.
Bataille Houngbédji-Saka
Restée longtemps un fief incontesté du Prd, la commune d’Adjarra est aujourd’hui convoitée par plusieurs forces politiques dont le Fndd du maire Yaya Saka, dissident du prd. Porté par la mouvance présidentielle, l’actuel locataire de l’hôtel de ville d’Adjarra ne compte plus laisser aucune chance à son ancienne famille politique qu’il combat constamment et ardemment sur le terrain.
Un peu plus de deux ans après son élection favorisée par les conseillers municipaux de la mouvance contre la volonté de ses alliés politiques, Yaya Saka réussit bien à mettre le parti arc-en-ciel en difficulté sur le terrain. Ce qui semble fâcher le n°1 du Prd visiblement résolu à s’engager lui-même dans la bataille. En effet, après avoir choisi de transférer les assises du conseil national du Prd à Adjati (village natal et fief du maire Yaya Saka), les organisateurs se sont contentés d’envoyer au maire de la commune une simple lettre d’information.
Ce qui n’a pas été du goût de l’autorité qui après avoir exigé une demande d’autorisation a notifié aux demandeurs que le site voulu était déjà attribué à une Organisation non gouvernementale (Ong) pour l’une de ses activités. Un désaveu du maire qui a suscité la colère de son ex mentor politique qui décidera de multiplier ses actions pour l’affaiblir sur le terrain.
D’où l’improvisation d’une tournée par Adrien Houngbédji qui a sillonné le vendredi 17 janvier dernier les neuf (9) villages de l’arrondissement de Honvié avec des enveloppes financières remplies en fonction des enjeux dans chaque village. Comme on pouvait s’y attendre, des sources très proches du maire Yaya Saka annoncent déjà une réponse du berger à la bergère pour samedi prochain.
A bien y voir, le malaise au Prd est bien profond. D’ailleurs la légère tribune officielle présentée par les assises de samedi dernier n’a pas laissé indifférents nombre d’observateur. De l’avis de ces derniers, les Tchoko-tchoko à qui il ne reste plus que deux (2) maires et huit (8) députés ont besoin de sang neuf et d’un nouveau management.
Ce qui leur permettrait peut-être de pouvoir faire face valablement à la fougue de leurs dissidents qui leur déclarent la guerre partout (Porto-Novo, Sèmè-Podji, Adjarra, Avrankou, Pobè etc.).