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La lettre de Fred Houenou aux dirigeants du BR

Publié le mercredi 18 janvier 2023  |  24 heures au Bénin
Le
© Autre presse par DR
Le président gambien Adama Barrow a été le premier élu démocratiquement depuis la fin des 22 ans d`autocratie dans le pays. Ici, à la capitale Banjul, en sortant de la résidence des ambassadeurs britanniques, le 12 septembre 2022.
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Lettre ouverte de Fred HOUENOU aux hauts dirigeants du Bloc Républicain < le combat doit continuer ! >
Chers amis,
Le 11septembre 2022, dans mon discours d’adhésion à votre grande famille politique, je disais que j’étais venu me battre à vos côtés pour cette grande idée du Bénin que vous portez. J’avais exprès parlé de bataille sans en expliquer le sens profond, parce que déjà, je pensais que l’heure viendrait où les raisons de cette bataille seraient bien évidentes. L’heure où nous mesurerons tous le prix de notre engagement et de notre fidélité à nos convictions. L’heure où nous saurons tous qu’être militants républicains en ce siècle tient d’une bataille permanente. Il faut défendre l’unité nationale sans verser dans la peur du monde, il faut protéger nos concitoyens, nos emplois, nos solidarités mais sans céder à la démagogie, il faut vouloir le bien public mais sans passer sous silence les efforts qu’il faut accomplir pour protéger ce bien public. C’est là notre épreuve, c’est notre devoir, c’est la noblesse de notre engagement.
Alors naturellement, il y’a au soir d’une bataille électorale comme celle que nous venons de vivre des voies plus accommodantes, mais moins dignes qui sont possibles. Il est facile d’être de l’opposition quand la finance perd le Nord. Il est facile d’être social-démocrate et de courir derrière ce que l’on croit être l’opinion du moment mais il est par contraste bien plus difficile de gouverner avec les réalités et plus difficile encore de gouverner en continuant de réformer notre pays. N’est-ce pas ce que fait notre premier responsable aux côtés du président de la République en tant que coordonnateur de l’action gouvernementale ?
N’est-ce pas ce que font nos ministres au sein du gouvernement ? Et n’est-ce ce qu’ont fait nos députés tout au long de la huitième législature ? Alors nous devrions bien savoir pourquoi nous nous battons ?
Nous nous battons justement pour permettre au Bénin de résister à une compétition internationale doublée d’une crise financière et sécuritaire. Nous nous battons pour que l’élan réformiste impulsé depuis 2016 par le président Patrice Talon ne soit pas une parenthèse de l’histoire mais soit bien le socle d’une transformation durable de la société béninoise.
Nous sommes donc entrés au lendemain de ces législatives dans cette longue ligne droite qui va nous mener jusqu’aux rendez-vous démocratiques de 2026. Ces rendez-vous il faudra les aborder avec sang-froid et méthode. Le sang-froid nous commande de faire de la triennale 2023, 2024, 2025, une période utile pour le Bénin et non une période de fébrilité préélectorale parce que rien n’est plus délétère que de gouverner en regardant dans le rétroviseur et la crainte au cœur.
Dois-je vous rappeler que nous sommes d’essence un parti de gouvernement ? La méthode c’est l’atteinte de tous les objectifs du PAG à nous fixé par le président de la République. Il est une évidence c’est que cette nouvelle assemblée n’est pas là pour réécrire le quinquennat qui est en cours. Elle est investie d’une double mission, la première c’est de prolonger l’œuvre de modernisation engagée depuis la huitième législature, la deuxième c’est d’aider le gouvernement à sortir notre pays de la crise financière et sécuritaire. Et ceci a toujours été la ligne stratégique de notre famille politique. Nous devons donc continuer d’encourager la politique des réformes, l’hésitation et le scepticisme ne sont pas d’actualité parce-que la bataille pour la croissance qui est notre leitmotiv est déjà engagée par le vote de la loi des finances 2023. Il nous faut donc accentuer avec nos élus notre compétitivité économique et scientifique, la rénovation de notre héritage social et accélérer le mouvement de baisse du chômage qui est déjà enclenché par nos efforts constants dans les domaines de l’entrepreneuriat et des petites et moyennes entreprises mais aussi du numérique.
Mes chers amis, voilà autant de raisons pour lesquelles nous existons et pour lesquelles nous devrions continuer d’exister. Et pour continuer nous avons besoin d’être plus soudés que jamais, les intérêts individuels doivent s’effacer devant l’intérêt général et devant les nécessités nationales. Cela ne signifie pas qu’il faille étouffer nos énergies, nos convictions, nos propositions. Le BR doit être vivant, le BR doit être conquérant. Oui il nous faut confronter nos analyses, débattre, proposer, agir dans un cadre interne bien défini. Mais ne rompons jamais le fil qui nous rassemble. Chacun d’entre nous est porteur d’un héritage qui a son histoire, qui a sa dignité qui a son utilité. Nous sommes tous des héritiers de plusieurs courants qui ont eu leurs heures de gloire mais aussi, et je vous demande de ne pas l’oublier qui ont eu leurs jours de défaite. Les divisions d’hier nous ont épuisés, elles nous ont meurtris, elles nous ont éloignés de nos électeurs qui n’en pouvaient plus de nos déchirements. Et c’est ce qui a conduit à la réforme du système partisan et la création de notre bloc car nous croyons tous que le Bénin est un et indivisible et que nous ne sommes pas une mosaïque de tribus ennemies les unes des autres. Nous l’avons bien sûr fait par efficacité électorale, mais nous l’avons surtout fait parce-que les étiquettes du passé ne correspondaient plus à nos défis contemporains.
Mes amis, assumons donc comme une richesse et non pas comme un reniement le fait d’être inspiré selon les sujets, selon les exigences du temps par le volontarisme patriotique, par la démocratie libérale et par la République radicale. Assumons aussi le fait de concilier l’efficacité économique et le progrès social, conjuguer la croissance et le développement durable, allier l’autorité à la responsabilité individuelle, additionner l’identité béninoise aux autres cultures du monde, placer le réalisme au service de l’humanisme, car c’est cette synthèse politique qui fait notre vigueur, qui fait notre originalité et qui fait notre pragmatisme. Et bien comme vous tous, je suis fier de mes engagements passés mais je veux vous dire que je me reconnais aujourd’hui dans chacun de vos combats. Voilà pourquoi je serai toujours au service de cette synthèse politique. Chacun doit privilégier le rassemblement et chacun doit descendre de son piédestal pour redevenir un militant parmi les militants. Vous savez les blogs et les plateaux de télévision, ne remplaceront jamais la force du militantisme. Cette force qui se déploie sur les marchés, dans les quartiers, sur les lieux de travail, dans les salles de meeting, cette force qui va au-devant des électeurs et qui écoute, qui s’explique qui convainc, cette force qui partage sa foi en le Bénin, elle est plus vitale que jamais. Quand les enjeux touchent au fondement de l’existence nationale, la réponse ne peut pas venir d’un groupe d’experts, elle ne peut pas venir d’une élite, elle ne peut même pas venir d’une classe politique aussi décidée soit elle. C’est l’énergie du peuple qui compte et notre rôle c’est d’être à ses côtés militants parmi les militants, citoyens parmi les citoyens. Cette proximité, elle ne s’écrit nulle part, elle ne s’enseigne dans aucun cycle de sciences politiques, elle se vit, elle se travaille, elle se conquiert sans cesse.
Auprès des béninois, nous devons faire preuve de résolution et d’humilité. De résolution parce que nous n’avons pas à regretter de tirer le Bénin vers le haut et d’humilité parce qu’il faut réfuter l’idée que le pouvoir serait une sorte de mécanique omnisciente et implacable, soyons à l’écoute, soyons lucides, soyons lucides sur les frustrations nourries par la crise, soyons lucides et donc francs à l’égard, des imprévus, des obstacles, des revers que nous avons rencontré pendant ces élections législatives. Je crois et je l’ai souvent dit que la vérité est au cœur de la confiance, elle est aussi au cœur de la durée politique parce que la maîtrise du temps ne va pas sans capacité d’autocritique et sans ajustement de l’action. Unie, résolue, lucide c’est ainsi que je conçois notre responsabilité et c’est comme cela que je nous propose de contrer toute opposition actuelle et future. Ailleurs les uns et les autres se disputent déjà le dauphinat à grand coup de sécateur. Loin de cette empoignade le BR doit opposer une image de solidité et doit être ferme sur le fond. Et le fond c’est la contradiction flagrante entre un monde qui change à tout à allure et un parti d’opposition qui est impuissant à adapter sa grille de lecture. L’opposition continue de parler du Bénin comme si l’état pouvait encore tout, comme s’il y avait des trésors cachés que l’on pouvait débusquer pour nous épargner tout effort et toute réforme difficile. Comme si la Chine, l’Inde, et le Brésil en sont arrivés là sans efforts et sans réformes difficiles.

Mes chers amis, en vérité, ces élections législatives ont finalement été révélatrices de l’état de l’opinion et de l’état de l’opposition. Révélatrices de son manque de courage, révélatrices de ses ambiguïtés idéologiques. Trente ans après la chute du mur de Berlin et notre conférence nationale il est inquiétant de constater qu’une partie de notre peuple aidée par une classe politique rétrograde en appelle encore à la manne qui doit descendre du ciel. Ce grand écart entre eux nous c’est justement leur incapacité à trancher les grandes questions de notre temps avec détermination et avec clarté. Nous les avons tous écouté et nous n’avons noté aucune analyse sérieuse de l’évolution de l’économie mondiale, aucune prise en compte de l’essor des pays émergents, aucune conséquence n’est tirée de ces grandes mutations. La maîtrise des dépenses et la dette publique, le renforcement de la compétitivité, les difficultés de l’état providence, tout cela est passé sous silence. Les propositions et les promesses s’enchaînent mais rien n’est hiérarchisé, rien n’est chiffré. Mes amis, alors une question centrale de notre vie politique se pose. Est ce qu’on peut défendre la solidarité, la justice sociale, sans démagogie ? Est ce qu’on peut gagner le cœur des béninois sans sombrer dans le toujours plus pour tous à n’importe quel prix ? Est ce qu’on peut incarner la justice, la vérité et la réforme ? Et bien je le crois profondément oui, et j’affirme qu’avec nos réformes nous avons contribué à sauver notre héritage social tandis que ses fossoyeurs étaient en face. Nous n’avons juste pas pu l’expliquer à nos concitoyens sur le terrain. J’affirme qu’en réduisant nos déficits nous levons l’injustice qui pèse au-dessus de chaque berceau et ceux qui font les promesses trompent les classes populaires parce que tout le monde sait qu’un jour qu’il faudra que la facture arrive. En disant cela je n’ignore pas les difficultés qui sont rencontrées par nos compatriotes, je veux juste dire que nous n’avons pas besoin de l’opposition pour savoir que dans bien des familles c’est difficile et on serre la ceinture, mais je refuse de voir le BR accusé d’avoir délaissé les béninois dans l’épreuve. Nous ne devons pas laisser l’opposition draper son conservatisme dans l’étendard de la justice sociale. La solidarité, la justice, la République sociale c’est notre combat, c’est celui du président de la République et aucun d’entre nous ne doit céder aux intimidations de ceux qui défendent les acquis en oubliant de défendre le progrès social. Alors mes amis, notre horizon n’est pas borné par ces élections législatives. Notre horizon c’est le Bénin. Voilà pourquoi l’avenir de notre pays doit nous préoccuper car il se noue dans chacun de nos choix et l’addition de toutes nos volontés. Non nous ne sommes pas des militants isolés, nous ne sommes pas des militants impuissants, nous avons avec nous tous ces béninois si souvent septiques par excès de raison, si souvent contestataires par excès d’indépendance mais qui dans le for intérieur savent bien qu’il n’y aurait pas de pire choix pour notre pays que de laisser le Bénin partir à vau- l’eau. Mes amis, ces béninois, ne cherchons plus à les flatter, cherchons leur estime, ne cherchons plus à les enjôler, cherchons en eux le sens de l’intérêt général, ne cherchons plus à les endormir, cherchons en eux cette fierté et cet orgueil qui ont toujours permis à notre peuple de se dépasser. Le projet que nous propose pour les trois années à venir c’est de gagner. Gagner en allant au bout de nos engagements électoraux. Gagner définitivement dans notre pays la bataille de la réforme, gagner pour que le Bénin soit toujours en possession de son destin. Partout donc où nos couleurs seront en jeu, je m’engagerai à vos côtés, partout où l’opposition se pensera en terrain conquis je m’engagerai, partout où l’élan de la réforme sera bloqué je m’engagerai, partout où l’avenir du Bénin se jouera, je serai encore et toujours avec vous.
vive la république.
vive le Bénin.
vive le Bloc Républicain
Je vous remercie.
Fred Senan HOUENOU (militant engagé pour la République.)
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