9ème Législature: 28 Femmes ; Le Défi De Ne Pas Servir De Décor

Publié le mercredi 18 janvier 2023 | matin Libre

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9ème Législature: 28 Femmes ; Le Défi De Ne Pas Servir De Décor

La faible représentativité des femmes au Parlement béninois. Ce débat fait sur plusieurs décennies avec l’implication des politiques et des organisations de la société civile est en train de porter, visiblement, ses fruits avec une nette amélioration des statistiques. En effet, si depuis les premières élections législatives en 1991, et quel que soit le nombre de partis politiques en compétition, le nombre de sièges enlevés par les femmes n’a jamais excédé 10 %, aujourd’hui il est au-delà de 25%. De façon terre à terre, d’un effectif compris entre 00 et 8 femmes élues sur 83 députés au total, il faut faire observer que le nombre de sièges des femmes est 28 sur un total désormais de 109 députés. Pour briser le plafond de verre et parvenir à ce taux amélioré et salué, les réformes ont dû prendre par là. Une modification a été apportée à la Loi 2019-43 portant code électoral. L’article 144 de cette loi dispose : le nombre de députés à l’Assemblée nationale est de cent neuf (109) dont vingt-quatre sièges exclusivement réservés aux femmes. Et suivant l’article 145 « Les partis politiques, désireux de prendre part aux élections législatives, présentent des listes de candidats dans toutes les circonscriptions électorales. Chaque liste comprend un nombre de candidats égal à celui des sièges à pourvoir dont une femme et sa suppléante spécialement présentées au titre des sièges réservés. Ainsi, 24 femmes et leurs suppléantes seront donc obligatoirement retenues sur les listes électorales, en dehors des 85 sièges à pouvoir en hommes et femmes, soit une femme et sa suppléante par circonscription électorale. A l’analyse, n’eût été les 24 sièges imposés par la loi, on en serait, en 2023 à 04 femmes élues sur 109 alors qu’en 2019, pour le compte de la 8ème législature on en était à 05 femmes. Il faut donc saluer l’avènement de cette loi modifiée qui en dépit des contestations, parce que certains auraient souhaité que ça ne soit pas donné comme un cadeau aux femmes, a quand même réglé un problème : celui de rehausser l’image du Parlement béninois en terme de représentativité des femmes. Cependant, c’est maintenant que le plus dur commence pour ces femmes élues. En effet, pour la législature 2023_2026, elles ont à travailler pour prouver que le chef de l’Etat ou le gouvernement de la Rupture n’a pas tort en procédant ainsi pour booster le taux de participation de la gent féminine au pouvoir législatif. Pour réussir ce challenge, ces 28 femmes élues devront à tout prix éviter de faire de la figuration ou éviter de servir de décor pour cette législature qui sera installée le 12 février 2023. S’illustrer de façon exemplaire en contribuant par des interventions remarquables aux débats devient un impératif. Autrement dit, le peuple béninois qui est l’examinateur qui note chacun des parlementaires, saura, le moment venu, faire la part des choses. Les 28 parlementaires femmes ont donc intérêt à faire mieux que feues Rosine Vieyra Soglo, Rafiatou Karimou et consorts.

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