Pour une course à priori facile pour le contrôle de la présidence de l’Assemblée nationale par l’actuelle majorité présidentielle mais qui, contre toute attente, pourrait réserver des surprises entre l’UPR, le BR et ‘‘Les Démocrates’’, la question mérite d’être posée. En politique, rien n’est de l’ordre de l’impossible puisque le mensonge d’hier peut être la vérité d’aujourd’hui. A ce sujet, des exemples de mariages improbables et de divorces avec fracas sont légion. Et vu que 2026 pointe déjà à l’horizon et que, dès à présent, il est impérieux de se retrouver dans la bonne combinaison pour être certain d’être toujours dans la majorité qui contrôlera le pouvoir d’Etat pour le prochain mandat présidentiel, autant s’attendre à tous les schémas à l’Assemblée nationale.
Ainsi, pour le contrôle du bureau du parlement 9ème législature, ce serait aller vite en besogne que de croire qu’avec ses 53 députés sur les 109, l’UPR a toutes les faveurs des pronostics. En l’absence d’une majorité absolue, les Unionistes sont dans l’obligation de tendre la main soit au BR soit aux Démocrates. Mais, étant donné tous les croche-en-jambes entre les deux blocs de la majorité présidentielle au cours de la dernière campagne électorale, le BR peut légitimement chercher à prendre sa revanche sur l’UPR. Cela pourrait se traduire par l’ambition affichée de présider aux destinées de la 9ème législature et, à la longue, grâce à une meilleure visibilité, de prendre le dessus sur l’UPR en termes de représentativité à l’Assemblée nationale et dans les communes. Forcément pour y arriver, le seul recours qui s’offre au BR, c’est de composer avec ‘‘Les Démocrates’ qui, devant un schéma plutôt défavorable, n’ont rien à perdre et accepteront avec plaisir, d’exister ne serait-ce qu’à un meilleur poste au sein du prochain bureau du parlement. Dans le même temps, l’UPR devant des appétits gargantuesques du BR, peut tourner casaque et chercher le salut auprès d’un adversaire qui, pour la bonne cause, serait un partenaire de circonstance.
2026 dans les têtes…
Maintenant, si tant est que la majorité présidentielle arrive à aplanir les divergences qui couvent depuis la période préélectorale et qu’elle décide de faire route ensemble à l’hémicycle, il se posera d’abord la question de voir la répartition des postes puis celle des meilleurs profils. A ce niveau, ce sera de vrais marchandages surtout autour des privilèges qu’offrent la Présidence, la Questure et le poste de Premier Secrétaire. C’est un secret de Polichinelle qu’au sein du bureau, la grande attractivité, c’est la Présidence et dans tous les camps représentés au parlement, ce ne sont pas les profils qui manquent. Pour l’UPR, Joseph Djogbénou, Louis Vlavonou ou Victor Topanou semblent en pole-position. Du côté du BR, Abdoulaye Bio Tchané, Robert Gbian semblent avoir une longueur d’avance. Et, chez ‘‘Les Démocrates’’, Eric Houndété et Léon Basile Ahossi ne sont pas à négliger.
En somme, jusqu’à preuve du contraire, aucune combinaison n’est à exclure. D’ailleurs, dans la perspective de la présidentielle de 2026, c’est maintenant que la vraie politique démarre. Pour preuve, juste après les résultats des législatives du 8 janvier dernier, des ralliements et des départs entre partis de l’opposition et de la mouvance ont été annoncés. Alors, personne ne serait surpris qu’avant même l’élection du prochain bureau du parlement afin d’être sûr d’avoir le perchoir, on assiste à des débauchages. A moins que la réforme du système partisan, ait changé les mentalités des acteurs politiques au Bénin, rien ne dit qu’on n’assistera pas à une élection à la ‘‘Houngbédji-Koutché’’ au perchoir du prochain parlement. De toute façon, c’est la politique et, pour les plus pragmatiques, ce sont les prochaines échéances électorales qui forcément, seront dans le viseur.