Le redoutable receleur de véhicules qui a fait son temps au Bénin et dans d’autres pays de la sous-région ouest africaine, Hamani Tidjani n’est plus. Il est décédé dimanche dernier dans une prison à Lagos au Nigeria où il a été admis depuis plus d’une dizaine d’années. Retour sur le vécu d’un homme qui a fait parler de lui dans le deuxième semestre de l’année 2003 au Bénin en matière de vols de véhicules haut de gamme.
Par Bruno SEWADE
En 2003, il n’y avait pas cette semaine sans qu’on ne déplore le vol ou la disparition d’un véhicule haut de gamme suite à un braquage sanglant. Qui était l’auteur de ces actes ? Qui étaient ses complices?
Avec le climat d’inquiétude que cette situation avait créé dans le pays, les Forces de sécurité et de défense avaient été sollicitées pour les retrouver.
En effet, le dimanche 24 août 2003, dans leurs recherches sans relâche, les Forces de sécurité et de défense ont réussi à mettre la main sur le cerveau du réseau de vol et de trafic de véhicules haut de gamme Hamani Tidjani à Cotonou au Bénin.
Cette arrestation fait suite à l’extradition de quatre membres du réseau qui ont été arrêtés au Togo la semaine d’avant. Ces derniers sont des trafiquants de véhicules, d’origine malienne, qui dans leurs déclarations, ont cité le nom du chef du réseau qui se trouverait à Cotonou au Bénin.
Après cette arrestation, l’extradition ou non du receleur vers le Nigeria a été le débat qui a alimenté la polémique. Les autorités nigérianes ont tout fait pour que le Bénin mette à leur disposition Hamani Tidjani. Une délégation conduite par l’inspecteur général de la police nigériane Tafa Balogoun, a été reçue le vendredi 12 septembre 2003 par le président de la République d’alors, le général Mathieu Kérékou.
Toutes les démarches menées par cette délégation n’ont pas convaincu le président Mathieu Kérékou auprès de qui, l’officier de police Tafa Balogoun et sa délégation pensaient avoir facilement le receleur Hamani Tidjani. Mais les choses ne sont pas allées comme ils l’ont souhaité.
A propos de l’extradition, le président Mathieu Kérékou n’a pas cédé aux «pressions» de l’inspecteur général de police qui exigeait de ramener au Nigeria ce vendredi 12 septembre 2003 le receleur arrêté.
Cette affaire a été traitée au niveau des deux chefs d’Etat Mathieu Kérékou et Olusegun Obasanjo, suivant les conventions qui lient les deux pays au plan juridique. Dans le temps, il n’était pas question, selon le président Mathieu Kérékou, de remettre le criminel Hamani Tidjani à une quelconque délégation nigériane sans les formes requises.
C’était dans un souci de sécurité. L’objectif est que Hamani Tidjani parle et que les réseaux soient définitivement démantelés aussi bien au Bénin qu’au Nigeria.
C’est dans cette démarche de négociations entre le Bénin et le Nigeria, dans le cadre de l’extradition du receleur, que de mauvaises langues ont commencé à propager qu’il a été déjà extradé. Pour montrer que l’homme était encore aux mains du gouvernement béninois, le ministre de la Communication et de la Promotion des Technologies nouvelles, Gaston Zossou, a alors organisé une séance au cours de laquelle il a présenté Hamani Tidjani au public béninois le mardi 23 septembre 2003 au Hall des arts à Cotonou.
Malgré cette présentation, des rumeurs continuaient toujours à fuser de toutes parts pour annoncer soit la mort du receleur ou son extradition au Nigeria.
On en était là quand trois avocats béninois se sont constitués pour le défendre. L’objectif poursuivi par ce collectif d’avocats composé de Joseph Djogbénou, Francis Dako et Max d’Almeida est de défendre les intérêts de cet homme. Et contrairement aux rumeurs selon lesquelles Hamani Tidjani serait mort, ses avocats au cours de leur première sortie médiatique le mardi 30 septembre 2013 ont affirmé que leur client était bel et bien vivant. ...
